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«A quand la prochaine offensive israélienne contre notre peuple ?» La question qui hante les Palestiniens de Gaza

Dix jours après la énième offensive israélienne mortifère, qui a fait plus d’une trentaine de victimes civiles palestiniennes (dont des femmes et des enfants), laissant derrière elle une rivière de sang, où coule celui des innocents, et un paysage lugubre de désolation, une question hante les esprits : « Ce sera quand la nouvelle agression d’Israël contre notre peuple ?»

Cette question obsédante, qui tourmente les Palestiniens de Gaza si douloureusement éprouvés, l’universitaire Ziad Medoukh se la pose aussi avec anxiété, en ayant une pensée émue pour sa défunte petite cousine Layan, 10 ans, l’innocence personnifiée. Ce petit ange que les bombes israéliennes, larguées massivement et intensivement, ont à jamais arraché aux siens, le 10 mai dernier. 

La petite Layan Medoukh, l’une des nombreuses vies innocentes tuées par Israël

Nous diffusons le texte de Ziad Medoukh, poète et écrivain d’expression française et citoyen de Gaza

« Ce sera quand la nouvelle agression d’Israël contre notre peuple ?». Traduisant l’angoisse qui les oppresse, c’est la première phrase que prononcèrent les Palestiniens de Gaza, au lendemain du cessez-le-feu négocié par l’Egypte, le 13 mai dernier.

Cette question, source de grands tourments, était et est toujours sur toutes les lèvres, revenait et revient toujours dans toutes les discussions, après cinq jours de bombardements israéliens intensifs sur l’enclave palestinienne martyre. Une enclave palestinienne sur laquelle s’est abattue une pluie torrentielle de bombes, du 9 au 13 mai 2023, et qui s’est retrouvée encore plus isolée du reste du monde. 

Ces bombes meurtrières ont fait plus de 35 victimes palestiniennes, dont six enfants, trois femmes et deux personnes âgées, et plus de 190 blessés, dont plusieurs grièvement atteints. Parmi eux, 65 enfants, 36 femmes et 14 personnes âgées. Semeuses de malheurs et de morts, ces bombes ravageuses ont de nouveau détruit de nombreuses maisons, immeubles, et infrastructures civiles, faisant de Gaza un éternel champ de ruines.

Plus d’une semaine après ce nouveau crime de guerre israélien contre les civils palestiniens, la bande de Gaza, lourdement endeuillée, s’interroge sur les sanctions et les mesures prises contre cette armée d’occupation impitoyable, et craint une nouvelle attaque sanglante de sa part.

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Les Palestiniens de Gaza, dont je fais partie, espéraient un changement d’attitude notable de la communauté internationale, qui a toujours fermé les yeux et cautionné les crimes de guerre israéliens commis contre notre peuple depuis 75 ans. 

Nous espérions qu’elle sorte enfin de sa passivité et de son indifférence coupables, mais à part quelques réactions courageuses de certains pays qui ont condamné cette attaque meurtrière, le reste du monde officiel n’a pas bougé, n’a pas élevé la voix pour s’indigner.

Ce nouveau bain de sang, qui a malheureusement coïncidé avec la commémoration du 75ème anniversaire de la Nakba (la Catastrophe), ne nous rappelle pas seulement les événements tragiques causés par les quatre dernières grandes offensives militaires israéliennes contre la bande de Gaza en 2009, 2012 , 2014 et 2021. Des offensives qui ont fait des milliers de morts et de blessés. Il nous rappelle aussi, douloureusement, les massacres de Palestiniens perpétrés, depuis 1948, à Deir-Yassine, Jérusalem, Hébron et Jénine.

Cette nouvelle tragédie montre une fois de plus que cet Etat illégal continue de mépriser le droit international en toute impunité, et que ses crimes de guerre sont encouragés par l’inertie des instances internationales.

Au cours de ces cinq jours de terreur absolue où Gaza a supporté l’insupportable, le régime israélien d’apartheid poursuivait quatre grands objectifs:

  • objectif militaire par des bombardements sans distinction de cibles;
  • objectif psychologique en semant la terreur;
  • objectif stratégique en provoquant les factions de résistance ;
  • objectif économique avec le renforcement de la fermeture des points de passage maritimes, terrestres et aériens de Gaza, qui est sous blocus depuis plus de seize ans, afin de priver les civils de nourriture et de médicaments.

Les questions de fond demeurent: l’occupation, la colonisation, le blocus, et l’apartheid. De sorte que tant que les crimes israéliens ne seront pas jugés et tant que durera l’impunité insolente de ce régime colonial, un nouveau génocide se préparera.

La forte mobilisation pour Gaza partout dans le monde, pendant et après la récente agression israélienne, est très appréciée par notre population. Elle doit être poursuivie, car la situation que nous vivons reste assombrie par l’absence totale de perspectives.

Nous avons observé les réactions timides des instances internationales, lors de la réunion d’urgence du Conseil de sécurité, qui a échoué à dénoncer les crimes israéliens à Gaza en raison du veto américain. Et nous avons applaudi la décision du Conseil de l’ONU pour les Droits de l’Homme d’envoyer, sur place, une commission d’enquête internationale, même si elle a été immédiatement refusée par le gouvernement israélien.

Pourtant, le moment n’est-il pas venu pour que la communauté internationale oblige le gouvernement ultra-sioniste et fasciste de Netanyahou à respecter le Droit International ? Jusqu’à quand l’impunité scandaleuse de cette occupation ? Et jusqu’à quand cette injustice criante ?

En attendant, les citoyens de Gaza n’ont pas d’autre choix que de continuer de vivre, ou plutôt de survivre, avec l’extraordinaire courage et résilience qui les caractérisent, tous étant porteurs d’un message simple et clair : Ici est notre terre, nous ne partirons pas !

Les Palestiniens devraient saisir cette occasion historique pour unifier leurs efforts, choisir une forme unique de résistance et avancer dans la réconciliation. Ils devraient profiter de la solidarité internationale, qui fort heureusement ne faiblit pas, pour renforcer leur position face à l’occupation israélienne et ses alliés, en passant à une offensive diplomatique plus large.

Plus que jamais, la lutte continue ! Pour la levée du blocus israélien imposé à la population de Gaza. Pour une Palestine libre et indépendante ! Nous sommes tous convaincus que notre liberté approche, et que la justice finira par triompher du mal absolu.

Ziad Medoukh

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