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Saïf al-Islam Kadhafi se réjouit de la garde à vue de Sarkozy et annonce sa candidature à la présidentielle en Libye

S’il y en a un qui ne boude pas son plaisir devant le placement en garde à vue de Nicolas Sarkozy, c’est bien Saïf al-Islam Kadhafi, l’héritier de feu Mouammar Kadhafi. Il a été en effet prompt à « féliciter la justice française » pour ce qu’il qualifie hâtivement, sans doute emporté par la joie, d’ « arrestation » de l’ancien oligarque français, mué en chef de guerre « humanitaire » en Libye.
Le fils du défunt guide libyen, lynché à mort en octobre 2011, se réjouit de cette spectaculaire accélération judiciaire dans l’affaire tentaculaire des financements libyens et du financement occulte de la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007, même s’il regrette qu’elle intervienne tardivement. « Elle (la garde à vue de Sarkozy, NDLR) vient en retard et après 7 ans de guerre. Je dis dommage parce que j’avais donné moi-même les preuves sur cette affaire (…) mais la justice, que ce soit en France ou à l’international, n’a pas bougé à l’époque », a-t-il confié à Africanews.
« Je précise que j’ai encore des preuves solides contre Sarkozy. Et je n’ai pas encore été entendu comme témoin dans cette affaire, ni Abdallah Senoussi, l’ex-directeur des services de renseignements libyen, qui détient encore un enregistrement de la première réunion de Sarkozy et Kadhafi à Tripoli avant sa compagne électorale. Il y a aussi Bachir Salah, l’ex PDG de la Libya Investment, qui est prêt à témoigner malgré les menaces de mort », a-t-il martelé.
Sept ans après la fameuse « guerre humanitaire » qui a ravagé son pays et dont BHL, le philosophe d’opérette et petit télégraphiste d’Israël à Benghazi, ne cessait de vanter les vertus sur le perron de l’Elysée et sur les plateaux de télévision, Saïf al-Islam Kadhafi a choisi Tunis pour annoncer officiellement, par le truchement de l’un de ses représentants, sa candidature à l’élection présidentielle libyenne. Un scrutin décisif pour l’avenir de la Libye, tombée depuis en déliquescence, qui se déroulera avant le 30 septembre 2018.
C’est sous les couleurs du Front populaire pour la libération de la Libye (FPLL) qu’il se lancera dans la course au pouvoir suprême, comme l’a indiqué Aymen Bourass au cours de la conférence de presse qui s’est tenue, lundi 19 mars, dans la capitale tunisienne.
« Saïf al-Islam Kadhafi a décidé de se présenter aux prochaines élections présidentielles et n’aspire pas au pouvoir dans son sens traditionnel », a déclaré ce dernier, en précisant que le dauphin du colonel Kadhafi devrait s’adresser prochainement aux Libyens, afin de leur exposer sa vision du futur et de la reconstruction de l’Etat.
Après être passé par la case prison pendant près de six ans, aux mains de la brigade Abou Bakr al-Sadiq, l’un des groupes armés contrôlant la ville de Zenten, au nord-ouest de la Libye, Saïf al-Islam Kadhafi a été remis en liberté le cadre d’une amnistie générale proclamée par le Parlement installé à Tobrouk. Il serait toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité, et aurait trouvé refuge à Tunis, selon différents médias.
Dans l’interview exclusive ci-dessous, réalisée par Riad Muasses à Tripoli, Saïf al-islam Kadhafi demandait expressément à Sarkozy de rembourser l’argent versé par la Libye pour le financement de sa campagne électorale, affirmant catégoriquement : « c’est nous qui avons financé sa campagne et nous en avons la preuve » (à partir de 10’00)

 

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