Critiquer la normalisation des relations avec Israël constitue donc un crime de lèse-majesté au royaume de l’Atlas… Ce dur constat, tristement révélateur, le blogueur marocain Saïd Boukioud, 48 ans, le fait actuellement dans la cellule où il a été jeté, derrière des barreaux contre lesquels se fracassent violemment toutes ses illusions.
La justice de son pays, bras armé des basses compromissions avec l’Etat d’apartheid israélien, l’a en effet condamné à une lourde peine de prison pour « offense à la monarchie ».
Ou comment, pendant 5 longues années d’incarcération, tarir la plume d’un citoyen marocain jugé un peu trop subversif, véritable empêcheur de roucouler diplomatiquement en rond avec le gouvernement ultra-sioniste et raciste de Netanyahou. On reste sans voix devant un tel gage d’allégeance donné à l’entité sioniste.
« Saïd Boukioud a écopé, lundi 31 juillet, de cinq ans de prison ferme en raison de publications sur Facebook où il dénonce la normalisation avec Israël d’une manière qui pourrait être interprété comme une critique visant le roi », a vivement déploré son avocat El Hassan Essouni, lequel, dès l’annonce du verdict, a interjeté appel.
« La décision du tribunal de première instance de Casablanca est lourde et incompréhensible », a protesté ce dernier, soulignant que si son client avait manifesté son rejet de la normalisation, il n’avait nullement l’intention d’offenser le souverain.
Les publications reprochées à Saïd Boukioud datent de 2020, alors qu’il résidait et travaillait au Qatar. Il les avait « supprimées et fermé son compte Facebook lorsqu’il a appris qu’il était poursuivi au Maroc », a précisé son avocat. Il a été interpellé le 24 juillet dernier, à son retour au pays en famille, sous les yeux de sa femme et de ses enfants.
Sourd à la grogne populaire qui n’a jamais cessé de s’élever dans son royaume contre l’idylle contre-nature avec Israël, Mohammed VI continuera de dormir sur ses deux oreilles pendant que l’un de ses sujets va, lui, dormir en prison pour avoir osé critiquer l’incritiquable…
