Le tyran libyen lui en a pourtant fait voir de toutes les couleurs lors de ses dernières escales à Rome, donnant des sueurs froides à la dolce vita locale, mais qu’à cela ne tienne – ou plutôt cela ne tenait qu’à quelques contrats juteux – il Cavaliere ne lui en a tenu nullement rigueur !
Quand la main italienne de la dépravation baise la main libyenne du mal absolu, cela donne cette scène chaleureuse de retrouvailles, au cours du sommet de la Ligue arabe en mars 2010, entre deux dictateurs, chacun dans son genre, l’un, Berlusconi, fasciné par Mussolini qu’il qualifie de « grand dictateur », l’autre, Kadhafi, adepte de la Terreur, ne vouant un culte qu’à lui-même.
Fidèle client de l’armement italien, une présence accrue au capital de la banque italienne Unicredit, signer avec Kadhafi a beau ressembler à un pacte avec le diable, les chefs d’Etat européens nous étonneront toujours par leur inclination à l’indulgence, même quand, de l’Italie à la France, les frasques d’un seul homme les ont fait tourner en bourrique sur leur propre territoire !
A croire que le vieil adage n’a pas pris une ride : l’argent n’a pas d’odeur, pas même les effluves de la plus sanguinaire des dictatures arabes…
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