Alors que l’Europe, au sortir du traumatisme de la seconde guerre mondiale, pensait avoir à jamais éradiqué l’engeance du mal absolu en son sein, des décennies plus tard en Bosnie, Srebrenica engendrait à son tour la pire barbarie à visage humain qui soit, dans un silence du Vieux continent assourdissant. Le « Führer » de l’époque, Radovan Karadzic, l’effroyable tyran à la tête des serbes de Bosnie, mû par une fureur exterminatrice visant la communauté musulmane, n’a pas hésité à violer une enclave placée sous la protection des Nations unies pour perpétrer un massacre qualifié de génocide.
En ce 11 juillet 1995, le sort de 8 000 musulmans fut tragiquement scellé. Rassemblés dans le cimetière de Potocari, où les dépouilles de 500 victimes ont été inhumées, 20 000 musulmans bosniaques ont commémoré samedi cette sombre « Nuit de Cristal ».
A l’épreuve d’un très long deuil, rendu d’autant plus douloureux que l’identification des victimes est toujours en cours, les musulmans de Srebrenica pansent difficilement leurs plaies béantes.
Quatorze années se sont écoulées depuis cette tragédie, et la désunion empreinte d’une haine latente prévaut toujours en Bosnie, à l’image du refus des députés serbes bosniaques de faire de cette journée, qui a marqué de son empreinte terrifiante les annales de l’Histoire, une date officielle de commémoration.
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