Diva du cinéma français, dont les apparitions comme les prises de parole se sont raréfiées au fil des années, Isabelle Adjani se double d’une militante en faveur des droits de la femme et contre l’obscurantisme religieux, qui a toujours eu l’art de transformer une remise de prix en une tribune politique.
Distinguée lundi soir par un aréopage de journalistes pour son interprétation marquante d’un professeur dans le film coup de poing « La journée de la jupe », l’actrice a rompu la monotonie des Globes de Cristal en brandissant la jupe contre la désormais incontournable burqa.
Métaphore de la lutte contre l’asservissement des femmes, inéluctablement d’origine arabo-musulmane, la jupe incarnait, dans le long- métrage de Jean-Paul Lilienfeld, l’étendard de la libération féminine dans des quartiers tout aussi fatalement minés ou contaminés par les pires maux de notre société : islam, aliénation de la femme, et délinquance.
Sans jamais aborder la question économique cruciale, le film a surfé sur la vague d’une stigmatisation des banlieues, grandes laissées-pour-compte du pouvoir, à laquelle Isabelle Adjani a ajouté une couche en opposant frontalement la jupe à la burqa : « La jupe est une anti-burqa contre l’obscurantisme et la haine des femmes » a-t-elle lu sur son antisèche.
Nous ne pouvons qu’applaudir à la volonté de défendre l’égalité entre les hommes et les femmes, et à la salutaire émancipation de toutes les femmes, mais pas en donnant continuellement du grain à moudre à des polémiques artificielles qui sont tout sauf la solution pour ces quartiers abandonnés à leur sort, après avoir été une nouvelle fois sous les projecteurs.
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