Menu
in ,

Etats-Unis : des musulmans pardonnent à un homme accusé d’avoir profané leur mosquée

Il figure parmi les 99 plus beaux noms d’Allah, le pardon, qui ignore la colère, la rancœur et invite à se libėrer des viles pulsions, est une vertu essentielle de l’islam que le Grand Pardonneur, dans son infinie miséricorde, aime particulièrement.

Acte fort et louable prôné par le Coran, le pardon que les hauts dignitaires religieux et les fidèles du Centre islamique de Moorhead, une ville située au cœur du Minnesota, ont accordé à l’homme qui a récemment vandalisé leur mosquée, a été unanimement salué comme une pure bénédiction, en ce mois de Ramadan qui en recèle tant.

Empreint de piété et de bonté, ce pardon, qui triomphe du mal qui leur a été infligé et de tous les ressentiments qui auraient pu s’emparer d’eux, à la vue des tags islamophobes orduriers inscrits sur la Maison de Dieu par Benjamin Stewart Enderle, un jeune suprémaciste blanc, les a assurément élevés au-dessus des plus bas instincts pour se rapprocher de Sa Lumière.

« C’est le mois sacré du Ramadan, et le pardon est une valeur islamique primordiale que nous apprenons le jour où nous venons au monde », a déclaré Sajid Ghauri, l’un des membres éminents du Centre islamique de Moorhead. « C’est dans un esprit enclin à la clémence et à la mansuétude que nous aimerions que l’homme, qui a cherché à nous blesser en souillant les murs de notre lieu de culte, sache que nous lui pardonnons du plus profond de notre cœur», a-t-il ajouté d’une voix solennelle.

Benjamin Stewart Enderle, 22 ans

Préférant la réconciliation à la vengeance pour l’offense subie, Sajid Ghauri a fait une proposition à laquelle ne s’attendait pas le jeune extrémiste de droite de Moorhead, dont la détestation de l’islam s’atténuait à mesure que la communauté musulmane lui ouvrait grand les bras et les portes de sa mosquée. « Au lieu de sévir dans le noir, veuillez entrer dans la lumière et parler avec nous », a-t-il suggéré à ce dernier ainsi qu’à sa famille, devant des médias qui ont immortalisé l’instant, riche en émotions.

C’est l’air contrit que Benjamin Stewart Enderle a accepté cette invitation sincère à l’absoudre de sa grave faute, en pénétrant dans l’enceinte sacrée qu’il avait odieusement profanée fin avril. « Je vous garantis que nous trouverons un terrain d’entente et que nous deviendrons de bons amis. L’amour est bien plus puissant que la haine », a assuré Sajid Ghauri en posant sur lui un regard bienveillant, persuadé en son for intérieur qu’il parviendra à le ramener dans le droit chemin, hors des sentiers de la haine.

Publicité

Cet heureux épilogue en a réjoui plus d’un à Moorhead, et au-delà de ses frontières, au premier rang desquels Jaylini Hussein, le directeur du Conseil des relations américano-islamiques du Minnesota (CAIR), a laissé éclater sa joie :  « Alors que ce crime de haine avait envoyé un message effrayant à notre communauté, nous nous réjouissons tous du geste fort de pardon dont ont été capables les responsables du Centre islamique de Moorhead et l’ensemble de la communauté musulmane, pour aller résolument de l’avant ! », s’est-il enthousiasmé.

Ce pardon, extraordinairement libérateur, qui a fait l’effet d’une lumineuse éclaircie dans un ciel que Benjamin Stewart Enderle avait rageusement assombri, le 28 avril dernier, a impressionné les autorités locales, mais pas seulement… Il a fortement résonné au sein de toute une communauté, par-delà les différences, à tel point que près de 400 administrés non musulmans se sont volontiers retroussé les manches pour effacer les tags ignominieux de la discorde.

Dans cette cité de l’Amérique profonde, chacun en est désormais convaincu : il fait bon vivre sur la passerelle de la fraternité humaine et interreligieuse !

 

Laissez un commentaire

Quitter la version mobile