Une étude révèle l’ampleur de la précarité financière des imams britanniques. Ces guides spirituels, dont la formation exige plusieurs années d’études théologiques, perçoivent entre 15,000 et 25,000 livres sterling annuelles (17,500-29,000 euros), loin derrière la moyenne nationale de 33,000 livres. Dans les petites mosquées, certains imams ne touchent que 10,000 livres par an, soit moins qu’un employé de supermarché.
Ce déséquilibre financier met en lumière un paradoxe : alors que les communautés musulmanes investissent massivement dans la construction de mosquées, leurs imams restent insuffisamment valorisés. Les experts du secteur s’inquiètent d’une possible fuite des talents vers d’autres professions.
La situation questionne la professionnalisation du rôle d’imam au Royaume-Uni. Ces leaders religieux, dont la mission combine maîtrise des textes sacrés et accompagnement des défis contemporains, notamment auprès des jeunes, exercent sans véritable statut professionnel ni protection sociale adéquate.
Cette problématique reflète les défis plus larges de l’institutionnalisation de l’islam en Occident. Contrairement aux structures historiques de financement des églises chrétiennes, les mosquées britanniques, dépendantes uniquement des dons des fidèles, peinent à établir un modèle économique pérenne garantissant des conditions de travail dignes à leurs cadres religieux. Un défi qui pourrait, à terme, affecter la qualité de l’encadrement spirituel des 3,9 millions de musulmans britanniques.
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