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Racisme dans la police : six policiers de Rouen vont passer en conseil de discipline

« La police en France n’est pas raciste », assure droit dans ses bottes Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale (DGPN), en concédant toutefois, et l’on imagine du bout des lèvres, qu’elle « souffre de ces comportements qui ne correspondent en rien aux valeurs républicaines qu’elle défend ».
Il faut dire que celui-ci aurait eu mauvaise grâce à nier obstinément le racisme qui gangrène certains de ses services, alors même que les propos abjects tenus sur WhatsApp par six policiers de Rouen, et diffusés jeudi sur Arte Radio, lui reviennent aujourd’hui en pleine face comme un boomerang… Des propos odieux, aux accents suprémacistes blancs et néofacistes, dont la haine primaire qui s’en dégage fait non seulement froid dans le dos, mais ternit aussi irrémédiablement le blason des forces de l’ordre.
A l’heure où la chape plomb qui pèse sur les violences policières commence à céder sous l’effet d’une puissante vague d’indignation populaire, les policiers de Rouen, qui furent incriminés en décembre dernier par l’un de leurs collègues – un policier noir affecté à l’Unité d’assistance administrative et judiciaire, cible de leurs insultes racistes ignominieuses – vont passer en conseil de discipline.
C’est à Frédéric Veaux qu’est revenu la tâche ingrate, et peu glorieuse, d’annoncer que les six brebis galeuses qui s’étaient infiltrées dans ses rangs, prêtes à jouer aux cow-boys et à dégainer plus vite que leur ombre contre les « bougnoules, les nègres » et autres « fils de putes de juifs », font l’objet d’une enquête préliminaire ouverte par l’IGPN.
Le directeur général de la police a affirmé qu’il veillera « à ce que toutes les conséquences administratives soient tirées de ces actes qui n’ont évidemment pas leur place dans la police nationale et appellent les réponses les plus sévères ». Gageons qu’Alex, le policier noir devenu la victime expiatoire du racisme au sein de l’institution policière, dont on aimerait croire qu’il n’est pas structurel, les attend avec impatience.
Voici ces propos racistes insupportables, qui heurtent d’autant plus les oreilles qu’ils sont pleinement et crânement assumés par leurs auteurs.

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