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Entretien avec Gilles Kepel : « L’islam est perçu comme un problème »

Exclusif. Au lendemain de son déjeuner avec Nicolas Sarkozy, le politologue Gilles Kepel nous a accordé un entretien détaillé à propos de son rapport controversé sur la banlieue.

Le 4 octobre, l’institut Montaigne publiait le résumé d’une enquête sociologique consacrée à l’agglomération de Clichy-Montfermeil et dirigée par le politologue Gilles Kepel. Focalisée sur le rôle de l’islam en banlieue, toute la presse s’en est fait largement l’écho : Le Monde, France Soir, 20 Minutes, Les Echos, Marianne, l’Express, le JDD, France Info, The Economist jusqu’au New York Times.

 

Rapidement, des critiques –portant sur l’analyse du facteur religieux- sont apparues au sein du monde universitaire ou associatif, notamment celles de Franck Frégosi, Dounia Bouzar, Laurent Mucchielli, Samir Amghar, John Bowen, Jean-Louis Pan Ké Shon, Tareq Oubrou, Aurélien Péréol ainsi que de la part des Indivisibles.

Objectif 2012

Spécialiste de l’islam et du monde arabe, Gilles Kepel nous a accordé le 18 octobre un entretien approfondi. Au lendemain d’un déjeuner à l’Elysée pour discuter avec le président de la République des problématiques relatives à la banlieue, le politologue a répondu aux critiques formulées sur son rapport. Nous avons notamment abordé le traitement médiatique de cette étude de terrain ainsi que la question de l’instrumentalisation-en amont- de son enquête et celle de sa récupération par des acteurs publics de l’islamophobie. Dès la publication du rapport, l’opportunité de stigmatiser, sans distinction, les musulmans de banlieue a été saisie par l’élu UMP Xavier Lemoine-dont nous avons exposé la tentative d’appropriation de l’étude- ainsi que par les journalistes Eric Zemmour et Ivan Rioufol. A l’inverse, Christopher Caldwell, éditorialiste au Financial Times, et la démographe Michèle Tribalat critiquent le rapport, jugé trop angélique par rapport à la « menace » de l’islam en banlieue. Quant au Premier ministre François Fillon, il a fait ostensiblement référence à l’enquête pour déplorer la « panne, en certains lieux de notre territoire, de la République, défiée par des communautés » qu’il n’identifie pas clairement. A l’approche des élections présidentielles et législatives, la banlieue devient un enjeu majeur pour afficher un positionnement politique. Reste à savoir comment le discours à son propos sera perçu par les premiers intéressés.

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Entretien d’une durée de 35 mn, divisé en 3 parties :

·  Première partie : l’objet du rapport

·  Seconde partie : les critiques universitaires et les récupérations politiques

·  Troisième partie : le rôle de Claude Bébéar, président de l’institut Montaigne

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