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Des extrémistes pro-israéliens envahissent les locaux des éditions Hachette

La scène est édifiante : un groupe de jeunes hommes munis de pancartes et d’un drapeau israélien investit le hall d’entrée des éditions Hachette. Le but ? « Dénoncer » ce qu’ils estiment être de la « désinformation et de l’antisionisme », en l’occurrence la photo issue d’un manuel scolaire de 4ème qui serait, selon eux, de nature à attiser « l’antisémitisme ». Accompagnant un exercice de rédaction, l’image illustre le passage d’une fille – éventuellement palestinienne – devant des militaires israéliens. Le collégien découvrant cette page est invité à rédiger une lettre « pour émouvoir le lecteur » à partir de ce que lui suggère cette photo.

Il s’agit là d’une nouvelle action coup de poing de la Ligue de Défense Juive , une association extrémiste interdite aux Etats-Unis et même en Israël. Prénommé Yoni, l’homme s’affichant auprès d’une responsable d’Hachette comme un « représentant de la communauté juive » fait connaître les exigences de son groupe : « On demande au directeur s’il pourrait faire un effort pour éventuellement enlever cet exercice et le remplacer ». Pour appuyer son propos, le militant prétend qu’il sera prochainement reçu « en personne » par le ministre de l’Education.

En novembre dernier, Oumma avait déjà relaté une autre manœuvre -plus violente- de la LDJ : l’intimidation exercée par ses membres à l’encontre de la direction du musée d’Art moderne de Paris lors d’une exposition photographique consacrée à Gaza. Aujourd’hui, ce type d’action à l’encontre d’un éditeur s’inscrit dans une campagne plus large, organisée notamment par le CRIF, pour tenter de faire censurer des extraits de manuels scolaires faisant nommément état, par exemple, de l’expulsion des Palestiniens en 1948.

Le retour des milices

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A cet égard, la LDJ représente d’une certaine manière la frange jeune, activiste et décomplexée du CRIF. Fin juin, ses membres n’ont pas hésité à commettre un délit –la dégradation d’édifice public- en allant de nuit coller des affiches -en faveur de la libération du soldat Gilad Shalit – sur les mairies d’arrondissement de Paris.

A propos des éditions Hachette, l’administrateur du site de la LDJ menace sous couvert d’anonymat : « Si il n’y a pas de changement, nous reviendrons et cette fois-ci nous irons directement auprès de la personne qui s’est engagé à réexaminer l’exercice ». Activités associatives non reconnues par la préfecture, occupation illégale d’un lieu privé, dégradation d’un édifice public, menaces à peine voilées sur Internet et, au final, aucune rétorsion exercée par les autorités françaises, d’ordinaire plus répressives envers d’autres formes également radicales de communautarisme. Bienheureux les membres de la LDJ : pour ceux-là, l’impunité systématique est un luxe qui va de soi.

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