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Avec Yusuf Islam, Cat Stevens revient, semblable à lui-même

Alors que notre monde sans pitié continue de légitimer des guerres et de bombarder des pays entiers sous couvert de défendre les populations, et que ces guerres dévastatrices et source de grandes souffrances humaines semblent laisser sans réaction nos sociétés occidentales, il y a par bonheur des artistes dont l’engagement spirituel apporte une lueur d’espoir.

Le chanteur, auteur, compositeur britannique Yusuf Islam – anciennement Cat Stevens – est de ceux-là. Dans les années 60-70, ses compositions interprétées à la guitare et au piano, comme « Wild World » ou « My lady d’Arbanville », avaient bercé toute une génération.

Après vingt-cinq ans de silence et un long cheminement intérieur il s’est éloigné de son passé de pop star, pour se sentir bien avec le nouveau Cat Stevens. Yusuf Islam revient aujourd’hui plus que jamais en force [1].

Cat Stevens était au sommet de la gloire quand en 1977, en quête de lui-même, il a soudainement quitté le monde artificiel de la pop star. Il dira avoir trouvé dans la lecture du Coran ce qu’il cherchait : équilibre, paix intérieure, joie de vivre. Converti à l’Islam, il a adopté le nom de Yusuf Islam le 4 juillet 1978. « L’Islam a été pour moi la meilleure manière de trouver Dieu » a-t-il déclaré lors d’un récent entretien. Une manière donc de trouver la paix et la joie intérieure.

Les chansons de Yusuf Islam, parlent de beauté, de paix, d’amour, de spiritualité, tout comme celles qu’il avait composées du temps où il s’appelait Cat Stevens. Dans ses très belles réinterprétations, comme « Peace train », on retrouve son timbre généreux et la chaude tessiture de sa voix. Seule sa manière d’être – aujourd’hui empreinte de sérénité et de maîtrise de soi – a changé.

En 2009, il avait exprimé sa douleur à l’adresse de la population captive de Gaza pilonnée par les bombardements israéliens en interprétant la chanson de George Harrison « The Day the World Gets Round » [2].

Il a composé récemment, en soutien au peuple égyptien en lutte pour sa dignité et sa liberté, une très poignante chanson sur un texte magnifique : « My People » :

En ce moment, tant de gens souffrent de constater que le « droit international », constamment bafoué par ces mêmes États qui s’en servent pour justifier leurs guerres injustes, a perdu tout son sens.

En ce moment, tant de gens se rendent compte qu’il n’est plus possible de compter sur les institutions internationales, asservies à l’OTAN, asservies aux décisions arbitraires d’un Conseil de sécurité, dominé par des puissances agressives (les États-Unis, la France, la Grande Bretagne, etc) qui n’ont tiré aucune leçon de la destruction de l’Irak et de l’Afghanistan et se précipitent dans une nouvelle guerre dévastatrice en Libye, faisant usage d’armes à l’uranium appauvri qui empoisonnent le sol pour des milliards d’années et provoquent des malformations congénitales et des cancers [3].

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En ce moment d’ensauvagement, toute une humanité peut, par bonheur, se reconnaître dans l’engagement d’artistes profondément humains et fraternels, comme Yusuf Islam, Roger Waters [4], Gilad Atzmon [5]…

[1] Yusuf Islam est revenu à la musique début 2000 avec un album pour enfants, « A Is for Allah ». Il a sorti en 2006 son premier album pop folk depuis 1978, « An Other Cup » ; suivi de l’album « Roadsinger » en 2009. En 2010 il a entamé sa première tournée internationale depuis 1978.

Voir son site web : http://www.yusufislam.com/songs/

[2] Voir : « Gaza : Quand la douleur devient chant », par Silvia Cattori, silviacattori.net, 4 février 2009.

[3] Aucun parti écologiste ne dénonce la pollution effrayante laissée par ces guerres. Voir : « Armes à l’uranium appauvri : 20 ans après, où en est-on ? », par Joëlle Pénochet, 2 janvier 2011.

[4] Voir : « Roger Waters, homme et artiste d’exception », par Silvia Cattori, silviacattori.net, 26 juillet 2010.

[5] Voir son site web : http://www.gilad.co.uk/

Sylvia Cattori

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A propos des thuriféraires : La critique OUI, la censure NON.

Avant qu’il ne soit trop tard.