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Washington : Fauzia Lala, ceinture noire de Taekwondo, enseigne l’auto-défense aux femmes voilées

Qui mieux qu’une experte musulmane voilée en arts martiaux, capable en quelques coups de pied fouettés de mettre KO ou en déroute le plus déchaîné des agresseurs, pouvait être sensible à la peur qui paralyse ses coreligionnaires à l’idée d’être un jour victimes de l’islamophobie violente, au détour d’une rue, familière ou non ?

Dans l’Amérique de Trump qui exalte le suprémacisme blanc, et a mis en ordre de bataille un ramassis de néo-fascistes galvanisés par une rhétorique fielleuse et des tweets présidentiels haineux, les cours d’auto-défense destinés aux femmes revêtues d’un hijab, ces proies faciles, ont essaimé à travers tout le pays.

Signe des temps tumultueux, ils ont fait de nombreux émules en moins de trois ans, s’avérant d’une impérieuse nécessité pour nombre de citoyennes américaines de confession musulmane, désemparées et angoissées.

Sa ceinture noire de Taekwondo serrée à la taille, Fauzia Lala en impose sur les tatamis. Habituée à terrasser ses adversaires en compétition, cette battante née, titillée par l’envie d’envoyer au tapis l’islamophobie lâche et sauvage, ne pouvait pas décemment rester sans agir, sans prêter main forte à ses sœurs voilées, sans leur insuffler cette petite dose de confiance en soi qui, l’assure-t-elle, fera toute la différence.

C’est à Washington où elle réside que cette ancienne salariée de Microsoft, qui a été elle-même en butte au racisme, à la fois dans l’espace public et la sphère professionnelle, a mis en place des formations spécifiques de self-defense, enrichies d’une initiation au yoga et à la méditation. Ses cours de “Defense Ninjas” attirent prioritairement des femmes musulmanes voilées, mais aussi depuis peu des femmes musulmanes non voilées et, mieux encore, des femmes non musulmanes.

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« Les agressions islamophobes visant les femmes voilées sont hélas en recrudescence aux Etats-Unis, depuis l’accession de Trump au pouvoir. Leur mode opératoire est souvent le même : c’est une attaque surprise, d’une grande lâcheté et brutalité, commise par un ou deux individus, trois parfois, qui tentent d’arracher leur hijab, jusqu’à l’étranglement de leurs victimes », a expliqué Fauzia Lala, soulignant : « Mes cours s’adressent en priorité aux femmes musulmanes portant le hijab, mais ils sont également ouverts à toutes les autres femmes, car toutes devraient être mieux armées pour se défendre face à une éventuelle adversité ».

Elles sont de plus en plus nombreuses à franchir le seuil de la salle de sport où Fauzia Lala, la charismatique instructrice des “Defense Ninjas”, leur apprend à vaincre progressivement leur anxiété et leur sentiment de vulnérabilité, les femmes voilées, ces victimes expiatoires des crimes de haine Outre-Atlantique, sont plus fortes désormais, car elles sont convaincues d’une chose essentielle : elles ont non seulement le droit de se défendre, voire même de contrattaquer, mais elles en ont aussi la capacité.

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4 commentaires

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  1. Ayant longtemps enseigné les arts martiaux, plus des techniques genre méditation/Qi Gong, j’ai toujours considéré que ces arts se dévoyaient lorsqu’ils envisageaient des applications possibles hors des salles. Accessoirement, un pratiquant, même de haut niveau, n’est pas forcément avantagé en cas d’agression. Ca vaut aussi pour les techniques plus triviales dites d’auto-défense, qui sont en général inapplicables en conditions réelles.
    Tout ce qu’on peut dire est que c’est une bonne chose que les femmes, voilées ou pas, aient une activité sportive, même si ça ne leur servira à rien d’autre. Autre remarque: Les nouveaux élèves s’inscrivent immanquablement dans l’espoir de devenir super(wo)man, mais, soit ils abandonnent cet objectif au bout de trois mois, soit ils abandonnent tout court. Le seul but de la pratique des arts martiaux doit demeurer la pratique des art martiaux et rien d’autre. (tel que maigrir, se muscler, etc).
    C’est comme si on disait qu’on fait du golf pour être en bonne santé. Ben non. On fait du golf parce qu’on aime ça (et qu’on a des sous).

    • J’espère que vous ne rencontrerez jamais des compétiteurs en arts martiaux en tant qu’adversaires. Ne leur dites surtout pas qu’ils ne valent et que ce sont des mauviettes. Sauf s’ils pratiquent de la sophrologie effectivement et qu’ils ne se piquent pas accessoirement.

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