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Votez pour la personnalité de l’année 2013

Une année s’achève, une nouvelle aurore s’apprête à se lever sur un horizon incertain, et déjà 2013 passe à 2014 le flambeau des Lumières dont la flamme, certes vacillante, éclaire, heureusement, encore bien des pas et rayonne dans de nombreux cœurs, dans une France plurielle qui n’a pas attendu que ses élites et sa représentation nationale lui ressemblent pour se métisser et faire des rêves en polychromie.

Dans cette succession de nuits et de jours qui, immuablement, tourne une page pour en écrire une autre que l’on souhaite toujours plus lumineuse, alors que gronde l’orage du populisme à l’approche des élections municipales et européennes, il y aura toujours des signes pour des hommes et des femmes désireux de brandir un autre étendard que celui du nationalisme et d’exalter d’autres valeurs que celles, dévastatrices, de la bouc-émissarisation, du racisme sous toutes ses formes, et de l’islamophobie en particulier, la gangrène de notre temps.

Si les qualités requises pour intégrer cette sélection demeurent inchangées, à savoir les convictions profondes, l’aura, les compétences, l’éthique, l’innovation, le dynamisme, et surtout l’entrée en résistance contre une certaine tyrannie intellectuelle, les amalgames pernicieux, les discriminations criantes et l’islamophobie galopante, nous avons voulu, cette fois-ci, mettre à l’honneur des profils et des parcours, individuels ou collectifs, issus exclusivement du terroir, de toutes origines, confessions et sensibilités, au nom d’un vivre-ensemble fédérateur, source de synergies fructueuses.

C’est à vous d’agir, Chers Oummanautes, en votant sans attendre pour la personnalité ou le collectif qui fait la différence à vos yeux, et rendez-vous le 20 janvier pour découvrir le nom qui a remporté tous vos suffrages, ainsi que le trio de tête.

Karim Achoui 

Fondateur et président de la Ligue de Défense Judiciaire des Musulmans (LDJM), Karim Achoui, l’ancien ténor du barreau, signe là son grand retour sur le devant de la scène publique, en faisant sien le combat juridique contre le fléau de l’islamophobie dans des enceintes familières, les tribunaux, en France et en Europe. C’est à la lumière de la loi de 1905, non dévoyée, et de la liberté de conscience inaliénable que le pénaliste de renom, entouré d’une équipe de choc composée d’avocats spécialisés, tous bénévoles, de toutes confessions et sensibilités, veut en finir avec une impunité indigne du pays des droits de l’Homme, en criminalisant les agressions islamophobes en recrudescence, et leurs sinistres auteurs, toujours plus violents. Dans cette optique, il a publié récemment  un guide pratique « Musulmans, quels sont vos droits ? », car un citoyen et justiciable averti en vaut deux.

 

Raphaël Liogier 

« Les musulmans de France sont chez eux au même titre que leurs concitoyens non-musulmans », martèle à toutes les tribunes le sociologue, éveilleur de consciences, Raphaël Liogier, qui exhorte les musulmans à s’affirmer en tant que citoyens français à part entière, tout en dénonçant la paranoïa obsessionnelle, française et européenne, qui se cristallise autour de l’islam, sur un Vieux Continent en déclin qui se recroqueville frileusement sur ses identités respectives. Depuis Aix-en-Provence, où il enseigne au sein de l’Institut d’études politiques et dirige l’Observatoire du religieux, le chercheur s’est fait fort de démystifier le « musulman fantasmé », dont il a savamment démonté le mécanisme idéologique, politique et médiatique, n’ayant de cesse de s’opposer aux sirènes des discours islamophobes et populistes. Auteur prolifique, il a notamment publié l’ouvrage « Le Mythe de l’islamisation : essai sur une obsession collective », et dernièrement « Ce populisme qui vient ».

 

Sonia Merazga

La « Femme voilée dans la boîte », c’est elle, Sonia Merazga est une femme-orchestre de l’art engagé ou « artivisme », tout à la fois scénographe et actrice d’une performance de rue audacieuse qui a opéré un dévoilement artistique inédit afin d’interpeller, d’émouvoir et de faire réfléchir sur un signe vestimentaire empoigné en épouvantail de la République : le voile. Son art est éphémère mais pas l’électrochoc visuel qu’il a produit dans trois lieux distincts de la capitale, devant trois publics différents : Beaubourg, La Motte-Piquet-Grenelle et Belleville. Cette citoyenne du monde de confession musulmane se nourrit de ses multiples influences personnelles, arabe, berbère et française, pour jeter un regard sans complaisance sur la société environnante, à l’instar de sa dénonciation symbolique de l’exclusion qui frappe les femmes voilées en France, une réalisation urgente qui s’est imposée à elle comme une évidence.

 

Abdellali Hajjat et Marwan Mohamed

Le premier est maître de conférences à l’Université
Paris-Ouest de Nanterre, le second est chargé de recherches au CNRS, Abdellali Hajjat et Marwan Mohamed sont deux jeunes et brillants sociologues qui ont uni leurs efforts et partagé leurs connaissances pour faire cause commune autour de la déconstruction du « problème musulman » monté de toutes pièces par une certaine intelligentsia qui n’est pas à une supercherie près. Dans leur ouvrage rigoureux et salutaire qui a déjà fait date « Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman », ils battent en brèche la légende colportée dans les médias, selon laquelle le néologisme « islamophobie » a germé dans l’esprit des mollahs iraniens. Un mensonge éhonté qui occulte une tout autre réalité linguistique, moins anxiogène et plus embarrassante, le terme étant apparu au début du XX
siècle, en pleine période coloniale, qui fut propice à de virulentes diatribes anti-musulmans.

 

Esther Benbassa

C’est sous la coupole du Palais du Luxembourg que fait entendre sa différence, depuis 2011, l’universitaire élue sénatrice, Esther Benbassa, sous les couleurs d’Europe Ecologie Les Verts. L’hémicycle résonne encore de son opposition pleine de panache contre la loi d’exclusion « anti nounous voilées », sa voix dissonante s’élevant au-dessus du consensus gauche-droite pour condamner le dévoiement de la loi de 1905 et une « intrusion de l’Etat dans la sphère privée » aussi inadmissible qu’inconséquente. Directrice d’études des sciences religieuses au sein de l’Ecole pratique des hautes études, Esther Benbassa, qui plaide pour un réaménagement de la loi du 15 mars 2004 contre le voile dans le temple scolaire au vu de son échec flagrant, a fait de la lutte  contre le racisme et les discriminations l’un de ses champs d’étude de prédilection.

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Edwy Plenel 

On ne présente plus Edwy Plenel, le co-fondateur et directeur du site Mediapart, qui a redonné ses lettres de noblesse au journalisme d’investigation, encensé par ceux qui sont épris de vérité et maudit cordialement par la droite et la gauche, faute de pouvoir le censurer, quand les scandales retentissants de l'affaire Woerth-Bettencourt et de l'affaire Cahuzac ont notamment éclaboussé la république bananière. « La France est une démocratie de basse intensité. Mediapart l’a mis en évidence sous la droite avant de le vivre sous la gauche », persiste et signe l’ancien directeur de la rédaction du Monde, qui s’était insurgé contre le débat poudre aux yeux sur l’identité nationale en lançant l’appel mémorable « Nous ne débattrons pas », et dont la constance dans la dénonciation de l’hypocrisie des hautes sphères et de l’imposture intellectuelle qui accuse l’islam de tous les maux est suffisamment rare pour être mise en lumière.

 

Collectif Mamans toutes Egales

L’union fait la force, telle pourrait être la devise du Collectif Mamans toutes Egales qui se dresse contre la loi d’exception du 15 mars 2004 et la tentation de légiférer contre tous les voiles, en mobilisant les énergies pour faire bloc derrière des mères d'élèves voilées, toujours plus fragilisées par une société qui les piétine en foulant aux pieds les règles d'or laïques. La capitulation n’est pas à l’ordre du jour de cette association de femmes qui s’insurge contre une laïcité agressive et liberticide, à l’image de la circulaire Chatel dont elle demande l’abandon, cherchant à fédérer au-delà de la sphère musulmane et de la gent féminine. Le collectif veut en effet rassembler les femmes et les hommes de toutes confessions et origines, épris de justice et foncièrement respectueux des principes édictés par la loi de 1905 sous la plume d’Aristide Briand, pour défendre les libertés individuelles fondamentales, aujourd’hui bafouées, de citoyennes musulmanes, femmes et mères de famille.

 

Gibran Hasnaoui

« La valeur n’attend point le nombre des années », Gibran Hasnaoui en sait quelque chose, lui, qui n’a pas eu besoin d’attendre l’âge de la maturité pour que de bonnes idées jaillissent de son esprit et que son propre talent éclate au grand jour en faisant éclore ceux de sa communauté. A 27 ans, l’ingénieur diplômé, qui a renoncé à une carrière commerciale toute tracée pour sillonner le monde en chasseur d’images passionné sur les traces de l’islam, de sa richesse patrimoniale, culturelle et cultuelle, a lancé le premier Concours de courts-métrages dédié aux valeurs essentielles de sa religion. A la croisée de l’internet et du cinéma, les Mokhtar Awards ont ainsi vu le jour, sponsorisés par des entrepreneurs français de confession musulmane, décernant leurs premières palmes, le 22 décembre dernier, aux Docks de Paris, à des cinéastes promet
teurs qui, grâce au chef d’orchestre de l’événement et maître de cérémonie, Gibran Hasnaoui, ont trouvé la plus efficace des armes pour s’exprimer, réhabiliter l’islam et bâtir des ponts de compréhension entre tous : leur caméra.

 

Collectif contre l’Islamophobie en France (CCIF)

Ses dix ans d’existence, sa reconnaissance officielle par l’ONU en tant qu’ONG (organisation non gouvernementale), et la confiance accrue des français de confession musulmane (plus de 1000 dossiers traités), victimes expiatoires d’une islamophobie ravageuse, qui n’hésitent pas à se tourner vers ses 8 antennes installées dans des villes phares du territoire national, sont indéniablement les meilleurs gages de la légitimité, de la crédibilité et de l’utilité du CCIF. Faisant rempart contre la banalisation de la haine et l’impunité de ses crimes depuis 2003, date de son émergence dans un Hexagone en proie à une nostalgie fiévreuse et un racisme désinhibé, le CCIF et les équipes qualifiées qui le composent n’ont de cesse d’élargir leurs champs d’action, qui s'étendent désormais de la défense juridique, à l’information et la mobilisation citoyenne, jusqu'au traitement psychologique des situations les plus graves et traumatisantes.

 

Claude Askolovitch

Les éditocrates du parisianisme lui reprochent d’avoir tourné casaque dans une volte-face très islamophile, un « péché » qui ne pardonne pas, comme il le souligne lui-même non sans ironie, c’est peu dire que le journaliste Claude Askolovitch, qui n’a rien d’un renégat, ni d’un dissident, a mis en émoi le Landerneau médiatique, en publiant « Nos Mal-Aimés. Ces musulmans dont la France ne veut pas ». Ses portraits de musulmans, habituellement caricaturés à l’excès, diabolisés ou carrément occultés par les médias dominants, son refus de rencontrer l’imam Chalghoumi dont il est un des rares à décrier la fabrication d’une icône de pacotille, sa quête de vérité, dénuée de l’opportunisme dont on l’accuse, et sa posture à contre-courant ont provoqué des remous d’autant plus passionnels que le Tout-Paris politico-médiatique n’aime rien moins que d’être soumis à de violents tangages par l’un des siens, surtout quand celui-ci dénonce « l’obsession française de l’islam ».

 

*** Le vote est fermé, vous avez été particulièrement nombreux à voter.

Nous vous remercions infiniment, les résultats seront communiqués prochainement *** 

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