C’est une carte d’anniversaire à ne pas mettre entre toutes les mains sous peine de sortir très vite du monde merveilleux de l’enfance pour être projeté dans l’univers cruel des grands, pourtant elle était placée en tête de gondoles dans un magasin de Chicago, à la stupeur d’un membre de l’influent Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) qui n’en a pas cru ses yeux.
Inspirée d’Amina, la petite poupée musulmane parlante conçue par Desi Doll Company, la jolie poupée souriante, revêtue d’un hijab rouge, qui illustre une carte bien moins innocente qu’il n'y paraît, est dépeinte comme une terroriste avec un air à ne pas y toucher et littéralement prise au berceau. A la différence de son modèle qui prêche la bonne parole, la poupée de carte postale profère des menaces qui remplacent les habituels vœux sucrés : «Elle t'aime à en mourir!" et "Elle va souffler vos cervelles!", ou en encore en page intérieure : "On espère que ton anniversaire sera un blow out! "
Interloqué et choqué à la fois, Ahmed Rehab, directeur exécutif du CAIR à Chicago, a qualifié la carte de dangereusement "débile", se faisant l’écho sur CBS News de l’offense ressentie par les musulmans, mais aussi de leur inquiétude accrue face à un détournement aussi pervers et funeste d’une carte d’anniversaire pour enfants.
"La femme dans le Massachusetts qui a été agressée et frappée, il y a deux semaines, alors qu'elle marchait dans la rue, en tenant ses enfants par la main, pour aucune autre raison que le simple fait de porter un hijab, c'était uniquement parce que son agresseur était convaincu que sous ce hijab se dissimulait une terroriste," s’est indigné Ahmad Rehab.
Comme à l’accoutumée, les artisans de la stigmatisation des musulmans, en l’occurrence les responsables de la Société « Noble Works » installée dans le New Jersey, sont toujours aussi blancs que l’agneau qui vient de naître, niant toute malveillance pour ne mettre en avant que leur sens de l’humour. Un humour grinçant qui s’avère à chaque fois plus volcanique qu’impayable, mais qu’à cela ne tienne !
Le CAIR a assuré qu’il n’allait pas en rester là, d’autant plus que quand le pot aux roses a été découvert, il ne restait plus que deux cartes postales en vente. Est-ce à dire qu'elles se sont arrachées comme des petits pains pour tomber entre de bien mauvaises mains ? Quant au magasin qui a commercialisé cette carte d’anniversaire pour le moins « soufflante », va-t-il réapprovisionner son stock en dépit de l’explosion de colère qu’elle a soulevée ? L'enquête menée par le CAIR s'est engagée à faire toute la lumière sur ces zones d'ombre et à se tourner vers la justice, le cas échéant.
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