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Une réfugiée somalienne en Norvège remporte une victoire majeure contre l’adoption forcée

Remportée de haute lutte, sans succomber au désespoir dans lequel aurait pu la plonger l’adoption forcée de son enfant, la victoire judiciaire majeure obtenue par Mariya Abdi Ibrahim, une réfugiée somalienne, revêt une importance capitale pour elle, mais aussi pour l’ensemble des musulmans d’Europe.

Il y aura incontestablement un avant et après vendredi 10 décembre 2021 pour cette jeune mère courage de 28 ans, qui avait cru trouver en Norvège une terre d’asile hospitalière, il y a douze ans de cela, après avoir subi les affres de la guerre civile en Somalie. Une terre nordique où malgré le froid polaire qui sévit, les coeurs de glace se font plutôt rares. Mais c’était sans compter l’intransigeance glaciale des autorités norvégiennes…

Huit mois après son arrivée à Oslo, sur les recommandations des services sociaux, le couperet de la justice tomba sur les frêles épaules de Mariya Abdi Ibrahim, lui arrachant avec une violence inouïe ce qu’elle avait de plus cher au monde : son fils Ibrahim, âgé d’à peine dix mois. 

Et comme si sa douleur n’était pas assez grande, malgré ses suppliques implorant qu’on lui laisse la garde de son enfant, ou qu’on le place au moins chez des proches, au sein d’une famille somalienne ou de confession musulmane, la jeune maman assista, impuissante et affligée, au placement d’office de son petit garçon dans une famille norvégienne, de surcroît disciple de l’Eglise évangélique et luthérienne. 

Face à un tribunal sourd à ses cris de détresse, n’ayant cure de rompre le lien unique qui existe entre une mère et son enfant et de bafouer ses droits humains fondamentaux, en ne tenant pas compte de son désir légitime d’élever son fils dans sa culture d’origine et la foi musulmane, Mariya Abdi Ibrahim, poussée par une force irrésistible, entama un véritable bras de fer avec la justice norvégienne.

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Un bras de fer qu’elle vient de gagner de la plus belle manière qui soit, à Strasbourg, devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEHD). En effet, vendredi dernier, le verdict qui tomba fut cette fois-ci en sa faveur et sans appel pour les autorités norvégiennes, reconnues coupables d’avoir « violé les droits humains d’une réfugiée musulmane de Somalie en lui retirant son enfant et en le plaçant, sans son consentement, dans une famille chrétienne ». 

« Les dispositions […] n’ont pas dûment tenu compte de l’intérêt du demandeur à permettre à son fils de conserver au moins certains liens avec ses origines culturelles et religieuses », a écrit en substance l’aréopage de 17 juges, tout en condamnant Oslo à verser au petit Ibrahim la somme de 30 000 euros, au titre des dommages et intérêts. 

« Ma cliente et moi sommes satisfaites du verdict prononcé à l’unanimité », s’est félicitée Anna Lubin, l’avocate de Mariya Abdi Ibrahim, au terme d’un âpre combat judiciaire qui, en brisant la glace au pays des fjords, a fait jurisprudence.

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