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Une proposition d’interdire l’habit traditionnel des femmes musulmanes provoque de vives réactions en Australie

La suggestion faite par un membre du parlement australien, le pasteur Fred Nile – que les autorités australiennes interdisent aux femmes musulmanes de porter leur habit traditionnel en public car celui-ci pourrait servir à cacher des explosifs ou des armes – a suscité de vives critiques.

“De telles remarques sont en contradiction avec l’Evangile chrétien de liberté et de paix”, a déclaré le pasteur James Haire, président de l’Eglise unie d’Australie. “Nous soutenons le droit des femmes musulmanes à porter le vêtement qu’elles estiment approprié à leurs croyances.”

Fred Nile, pasteur de l’Eglise unie à la retraite et membre du parti démocrate chrétien de la Chambre haute du parlement de Nouvelle-Galles-du-Sud, est un vétéran de la vie politique nationale. L’an dernier, il avait fait la une des journaux en dénonçant les livres et les films de Harry Potter qui, disait-il, attirent les enfants vers la sorcellerie et le satanisme.

Le pasteur Fred Nile est aussi bien connu pour la réunion de prière annuelle – qu’il organise la veille de la parade du mardi gras pour les homosexuels et les lesbiennes – réunion durant laquelle les fidèles demandent à Dieu de faire tomber la pluie pendant le spectacle.

Si la suggestion qu’il a faite au parlement a provoqué des critiques, c’est en partie parce que certaines personnes pensent que le premier ministre, John Howard, est de son avis.

Le pasteur Nile a dit croire que le tchador – longue robe portée par certaines femmes musulmanes – pourrait servir à cacher des bombes et des armes. “Ce n’est pas un conte de fées, ceci s’est produit à Moscou, où six femmes vêtues du tchador portaient des explosifs et était prêtes à faire exploser le théâtre et à tuer sept ou huit cent personnes”, a lancé le pasteur, en se référant au siège d’octobre impliquant des rebelles musulmans tchétchènes.

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Interrogé sur les remarques de Fred Nile lors d’une interview à la radio, John Howard n’a pas été très clair au début, en ne soutenant pas le pasteur Nile tout en disant qu’il comprenait ce qu’il voulait dire. Le bureau du premier ministre a plus tard publié une déclaration écartant tout soutien à l’interdiction du vêtement traditionnel.

L’Australie est en état d’alerte depuis l’attentat perpétré à Bali en octobre, lors duquel environ 200 personnes ont été tuées, pour la plupart australiennes. Cet attentat représente la plus grande tragédie du pays en temps de paix.

Il y a environ 300 000 musulmans en Australie, en majorité de souche libanaise ou turque, mais environ la moitié d’entre eux sont nés australiens. Depuis l’attentat de Bali, des agents de sécurité ont effectué des descentes dans les maisons de musulmans suspectés d’avoir des liens avec des groupes extrémistes.

Yasser Soliman, président du Conseil islamique de Victoria, a critiqué les remarques du pasteur Nile tout en faisant observer que des armes pouvaient être aisément cachées dans des porte-documents. “Et alors, vont-ils être interdits” ? s’interroge-t-il

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