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Une politique sociale aux relents colonialistes

Elie Domota :Un passé qui ne passe toujours pas à ne pas confondre avec de “l’incitation à la haine raciale “

Le Parquet de Pointe à Pitre a annoncé, samedi dernier, l’ouverture d’une enquête judiciaire à l’encontre de Elie Domota, porte parole du LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon) pour ” incitation à la haine raciale “.

Le MRAP s’étonne d’une telle démarche alors qu’elle ne s’applique pas aux policiers ayant proféré des injures racistes à l’encontre des manifestants.

Elie Domota avait en effet déclaré, jeudi 5 mars, sur ” Télé Guadeloupe ” à propos des patrons refusant d’appliquer aux bas salaires la hausse de 200 euros prévue aux accords signés par le gouvernement français : “soit ils appliquent l’accord, soit ils quitteront la Guadeloupe. Nous ne laisserons pas une bande de békés rétablir l’esclavage”.

C’est biendes ” patrons békés ” – c’est à dire descendants des colonisateurs des Antilles qui firent jadis régner l’esclavage – dont parlait Elie Domota et non de personnes qualifiées en fonction de leur couleur de peau.

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Pour le MRAP ces propos ne relèvent donc pas de ” l’incitation à la haine raciale ” mais de la dénonciation d’une politique sociale aux relents colonialistes contre laquelle le peuple guadeloupéen s’est dressé depuis des semaines.

L’annonce de l’ouverture d’une enquête judiciaire à l’encontre de Elie Domota et la publicité qui en a été faite constituent une provocation à l’encontre du mouvement social tout entier qui s’est déroulé dans la dignité. Le MRAP l’a soutenu dès ses débuts et considère, avec Lilian Thuran que si ” les békés sont montrés du doigt “, c’est bien en tant que ceux ” qui détiennent le pouvoir financier alors que la population vit dans la misère ” et que ” la spécificité antillaise est liée à l’histoire : les békés sont les descendants d’esclavagistes, leur fortune vient de l’esclavage “.

Cette vérité historique est sans doute difficile à entendre, mais le rappeler ne saurait être considéré comme une ” incitation à la haine raciale ” mais comme un inéluctable devoir de mémoire auquel le MRAP est attaché.

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