A Manchester, trois fois par semaine tout au long du mois béni, la mosquée Ukim Khirza Masjid est le lieu où il faut être, que l’on soit notables ou simples citoyens non musulmans, tous étant conviés chaleureusement à franchir son seuil pour participer à des visites guidées qui se concluent par des Iftars multiconfessionnels, riches en couleurs, en saveurs et en échanges amicaux et constructifs.
Sous leur casquette de guides-conférenciers, les dirigeants du lieu de culte se réjouissent du succès de leur grande opération ramadanienne, où se mêlent sans discontinuer de nombreux habitants de la ville aux 300 fidèles, heureux de ce rapprochement unique et si bénéfique. Si la saine curiosité, gustative et intellectuelle, est la bienvenue, les préjugés délétères à l’arrière-goût amer de l’islamophobie n’ont en revanche pas leur place autour de tables qui flattent le regard et exhalent de douces arômes, et pas seulement culinaires…
"Nous sommes très agréablement surpris par l’accueil enthousiaste réservé à nos visites guidées et nos dîners de rupture du jeûne. Cela nous conforte dans l’idée qu’il faut saisir chaque occasion pour ouvrir nos mosquées au grand public et tisser des liens avec nos concitoyens, qu’ils soient élus locaux, policiers, fonctionnaires, enseignants, ou Monsieur et Madame Tout-le-Monde", a insisté Sajjad Amin, l’un des artisans de l’événement.
"Ce qu’il y a de merveilleux quand on favorise cette proximité interreligieuse et multiculturelle, c’est que l’on réalise qu’en fin de compte peu de choses nous sépare les uns des autres. Nous avons plus de valeurs et de préoccupations en commun que ce que l’on croit, ou que ce que certains prétendent", a-t-il renchéri auprès de la presse locale, tout en dressant avec soin son prochain plan de table plus VIP, de manière à favoriser le dialogue entre des officiels de Manchester et la communauté musulmane locale.
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