Elle ne se sépare plus de son laissez-passer, chèrement acquis, qui l’autorise à se mouvoir librement, son hijab sur la tête, à l'intérieur du campus universitaire de Virginie, Melona Clark n’a eu d’autre choix que de se conformer au règlement drastique de son établissement, non sans une pointe d’amertume dans le cœur.
Depuis que son école, historiquement destinée aux étudiants noirs, est passée dans le giron du privé, la tenue vestimentaire correcte exigée fait de rares exceptions à la règle de la tête-nue, ou du moins sans signe religieux ostensible, le port du foulard islamique requérant une autorisation spéciale pour faire partie du paysage estudiantin, et tenter d’y évoluer, voire de s’y fondre…
Difficile de se sentir pleinement intégrée quand un voile suffit à soumettre à une loi d’exception, Melona Clark a dû se résoudre, la mort dans l’âme, à solliciter l’autorisation écrite de deux aumôniers de l’école et une attestation de son islamité par sa mosquée pour préserver un droit élémentaire, celui de s'habiller selon son choix, après avoir été écartée de la photo scolaire.
"Je ne veux plus revivre ce par quoi je suis passée", confie l’étudiante musulmane qui se remet difficilement de l’humiliation des premiers jours, alors que sa liberté de mouvement dans l’enceinte du campus est plus que jamais conditionnée par son précieux sauf-conduit.
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