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Une bourse d’études a été créée en mémoire de Deah, Yusor et Razan, les victimes de Chapel Hill

Ils croquaient la vie à pleines dents, nourris de l’infinie richesse de leurs valeurs musulmanes et incarnant la parfaite alchimie entre une tête bien pleine et une tête bien faite, les défunts Deak Barakat, son épouse Yusor Abu-Salha, et la sœur de celle-ci Razan Abu-Salha, victimes de la tragédie sanglante de Chapel Hill, avaient en commun d’accorder une importance primordiale à l’acquisition du savoir et de placer la barre très haut en la matière, comme le plus louable et stimulant des challenges.

Quel plus bel hommage posthume aurait pu rendre l’Etat de la Caroline du Nord à ces trois jeunes gens très instruits, cultivés et méritants, et merveilleusement humbles et généreux, que de créer une bourse d’études à leur mémoire ! Très touchées par cette initiative, les familles ont salué l’insigne honneur fait à leurs enfants tragiquement disparus, dont les yeux brillaient à l’évocation des prestigieuses palmes académiques, ce but suprême qu’ils rêvaient d’atteindre.

"Il n’y a pas de mots pour expliquer ce que l’on ressent après le drame effroyable qui a brisé nos vies. Nous somme si fiers de nos chers enfants", a déclaré, ému aux larmes, Mohammad Abu-Salha, le père dévasté par le meurtre abominable de ses deux filles fraîchement sorties de l’adolescence, Yusor et Razan, tandis que la même émotion extrême submergeait le père effondré de Deah Barakat, le futur dentiste qui avait l'engagement humanitaire chevillé au corps et à l'âme. "Dans notre immense malheur, cela nous rend tellement heureux. J’ai pleuré, et encore pleuré, quand j’ai appris la nouvelle. L’éducation et la réussite scolaire représentaient tout pour nous et Deah faisait notre fierté", a confié Namee Barakat dans un filet de voix obstrué par les sanglots.

 

Mohammad Abu-Salha au temps du bonheur, entouré de ses deux filles,  Yusor à gauche, épouse de Deah, et Razan à droite, la benjamine

"C’est si bouleversant de savoir que ces bourses qui porteront le nom de mon frère Deah, de Yusor et Razan permettront de soutenir de jeunes chercheurs prometteurs. Je suis sûre que dans leur grande bonté d’âme, ils auraient été tous les trois si heureux de contribuer à cela", a précisé Suzanne Barakat en essuyant les larmes qui coulaient sur ses joues, avant de s’exclamer : "L’éducation comptait tellement dans notre famille !". Abu-Salha, un proche parent des deux jeunes filles assassinées, s’est, pour sa part, félicité que cette belle marque de reconnaissance s’inscrive dans la plus pure tradition coranique qui a fait du savoir un devoir impérieux, encourageant les fidèles à lui réserver la place d’honneur que l’islam lui a toujours assignée.

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"Notre Université mettra tout en œuvre pour faire vivre le souvenir de leur héritage qui est une source d’inspiration pour nous tous", a assuré la directrice de l’Université de Chapel Hill Randy Woodson, ajoutant avec solennité : "Deah, Yusor et Razan ont illustré le meilleur de notre établissement. Leur parcours exemplaire aura valeur d’exemple pour l’ensemble de nos étudiants pendant très longtemps."

 

Les parents de Deah Barakat lors des funérailles

Frappées par un deuil cruel, les familles redoutent, chaque soir, de voir l’heure crépusculaire arriver, quand les visages radieux de leurs chers disparus hantent leur mémoire, leur paraissant alors si réels que leur mort en devient irréelle. Cette confusion éprouvante se reproduit dès la tombée du jour, aussi les manifestations de compassion et de solidarité qui ont afflué des quatre coins des Etats-Unis et de la planète entière, émanant de la communauté musulmane et au-delà, n’en sont-elles que plus précieuses pour les proches de Deah, Yusor et Razan, qui puisent dans ces témoignages de sympathie la force d’affronter des nuits interminables et oppressantes.

 

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