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Un point de vue sur l’Histoire de la Création (partie 1/2)

Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux,

Comme on le sait, l’histoire de la Création a été relatée par le Coran en de nombreuses phases dont la première est celle exposée dans ce verset du Très Haut :
“Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, a créé l’homme d’une adhérence”.

Puis une autre phase est survenue dans la Sourate “Sâd (je parle ici des versets révélés selon un ordre chronologique) et dont le verset que j’ai choisi comme objet de cette conférence est le suivant :
« Ton Seigneur dit alors aux Anges : “Je suis en train de créer une espèce humaine d’une argile de boue croupie ; quand J’aurai rendu cet être complet, lui aurai insufflé de mon Esprit, tombez devant lui prosternés”. (Sâd, XXXVIII, 71-72)

Directement après ce verset, a été révélé le chapitre (al A’raf) qui relate à son début le même fait :
” Certes, Nous vous avons créés, puis nous vous avons façonnés. Et ensuite , nous avons dit aux Anges : “- Prosternez-vous devant Adam”. Ils se sont prosternés à l’exception d’Iblis, qui n’a pas été parmi ceux qui se prosternent”. ( sourate VII, 11)

Par la suite, de nombreux versets sont venus relater ce même événement pour qu’on puisse en méditer l’exemple. Cependant, j’ai trouvé en fait, lors du classement selon leur révélation des versets relatifs à ce phénomène de la création que chaque histoire ou chaque groupe de versets la relate en y ajoutant chaque fois un élément nouveau. Il n’y a donc aucune répétition littérale de ces versets, mais plutôt une complémentarité, un rajout et une information nouvelle d’un verset à l’autre jusqu’au chapitre 103 du “Pèlerinage” révélé à Médine. Ce chapitre parle de l’histoire de la création dans un discours détaillé comme s’il s’agissait d’un rapport sur l’ensemble du phénomène et dont nous parlerons dans un instant.

Il est important de préciser que l’histoire de la création a fait l’objet de plusieurs interprétations. Une de ces versions est relatée dans l’Ancien Testament. Les ouvrages d’exégèse ont tenu à en signaler le contenu. Cette version dénombre à peu près sept mille ans entre notre époque et Adam. Cette estimation prouve que cette question relève d’un point de vue strictement personnel et qui n’a rien à voir avec la réalité, éludant la vérité, pour relater en fait quelques conte mythologiques hérités des apocryphes des Écritures qui ont défiguré la réalité comme l’a signalé le Coran même. C’est pour cela que lorsque ces interprétations sont rappelées dans certaines exégèses du Coran, elles portent atteinte au Livre saint. Ainsi, ceux parmi les détracteurs qui veulent atteindre ce but et osent prétendre tout haut en fait que l’Islam est une religion de mythes et de légendes qu’on trouve dans le Coran, se basent dans tout cela sur les exégètes qui ont relaté les histoires apocryphes telles que rapportées par les Hébreux. En opposant ces légendes israélites apocryphes aux sciences modernes (physiologie et anthropologie) nous constatons alors que les savants ont mis à jour des fouilles (divers ossements analysés au carbone) dont certaines ont pu situer l’existence de l’homme à une époque historique extrêmement lointaine prouvant que celui-ci a déjà vécu sur cette terre depuis cinq millions d’années, alors que d’autres parmi les plus éminents en ont estimé la date à dix millions d’années. Que signifie donc toute cette différence, toute cette distance entre ce qu’affirme la science moderne fondée sur l’analyse critique et aussi réaliste et précise que possible et l’histoire qui fixe la naissance de la génération adamique à sept mille ans. Comment peut-on concilier entre ces deux thèses ? Pouvons-nous dire, comme le prétendent certains, que la créature humaine a traversé divers et nombreux stades utilisant pour cela le générique “Adam” au singulier et “Adams” au pluriel et ajoutant que Adam fut précédé par d’autre espèces adamiques ? etc… Je considère que c’est là un verbiage inutile, car en fait, parlant d’Adam, le Coran a parlé d’un seul projet, d’un projet unique, celui dont Dieu a dit aux Anges :

“Je suis en train de créer un humain d’une argile de boue croupie ; quand je l’aurai rendu complet, lui aurai insufflé de mon Esprit, tombez devant lui prosternés”. Ils s’agit donc d’un seul projet qui ne saurait se multiplier, comme le confirme le texte coranique. Comment lire dans sa précision le texte du Coran afin qu’il nous guide vers la voie du vrai et nous aide, par la grâce de Dieu, à atteindre la réalité effective ?.

Le verset, point de départ de cette conférence, peut nous aider à appréhender la réalité, et grâce aussi, parallèlement, au concours des autres versets. Dieu a dit aux Anges : “Je suis en train de créer une espèce humaine.” Cette création peut signifier qu’elle a eu lieu dans le passé ou bien que Dieu est en train, au présent, de créer ou encore qu’il va le faire bientôt, c’est à dire dans le futur.

Selon mon intime conviction, il s’agit bien là d’un passé. Le mot bachar (homme, espèce humaine, genre humain) signifie en arabe une créature manifestement matérialisée et dotée d’une certaine beauté. Cette matérialité signifie-t-elle qu’elle est l’opposé de ce que Dieu a créé comme créatures non apparentes comme les anges et les esprits ; ou bien encore signifie-elle qu’elle a la suprématie “Dhuhur” sur toutes les autres créatures terrestres ? Il s’agit donc là de deux significations différentes. Je n’ai pas trouvé un synonyme à “bachar” dans les langues que je connais. J’ai cherché également dans les traductions françaises du Coran, celle par exemple de Jacques Berque qui a employé l’expression “être humain” pour le mot arabe “insan. D’autres traductions françaises ont également utilisé le terme “Humain” ou peut être “être humain”, ou encore “mortel”.

Il y va de même pour la langue anglaise qui utilise le mot “Man”, ou “Man kind”, ou “humain being” ou “mortel” sans aller plus loin.

Passons maintenant des langues de l’Occident pour arriver aux langues orientales. Nous n’y trouverons pas non plus l’équivalent de ce mot, ni dans l’hébreu, ni dans le syriaque, l’araméen ou l’éthiopien. Je n’ai pas non plus trouvé l’équivalent de ce mot en persan qui ne connaît pas le mot bachar, mais le mot “mac” qui correspond. Mais cette langue utilise par exemple les mots arabes. Voilà tout ce que je sais sur cette question du point de vue sémantique. Cela signifie que le mot arabe est particulier à l’histoire de la création depuis que l’histoire fut. C’est comme si la langue arabe s’était formée dans la source du secret divin pour forger ce mot qui a été utilisé par la seule langue arabe pour parler de cette phase ou de cette genèse de l’existence du genre humain sur terre.

Ce qu’il y a à remarquer également, c’est que le discours coranique ne s’est pas adressé au genre humain nommé (bachar), chose que j’avais soulignée superficiellement et à la sauvette au cours d’une précédente conférence. Le Coran ne s’est jamais adressé aux hommes sous la dénomination de “bachar” en disant par exemple “O bachar !”. C’est un nom invariable qui ne se décline pas et n’a donc pas un verbe pour racine, il n’a pas de dérivé, tout cela n’existe pas dans la langue coranique sauf uniquement sous forme de duel comme cité dans ce verset :

“Quoi, dirent-ils, nous ajouterions créance à un homme comme nous, quand le peuple dont viennent ces deux-ci nous sert en esclavage ?”. On pourrait, mais tout à fait exceptionnellement, l’utiliser sous forme de pluriel. Cependant le Coran n’a utilisé ce mot (sauf exceptionnellement dans le duel) qu’au singulier sous la forme citée. Cela signifie que le concept (bachar) constitue le début d’un projet de cette création, projet qui se poursuivra à travers différentes étapes progressives futures.

Dieu dit : “Quand Je l’aurai rendu complet, lui aurai insufflé de mon Esprit, tombez devant lui prosternés”.

Il n’a pas été réclamé aux Anges de se prosterner aujourd’hui, mais cela leur sera réclamé lorsque les étapes de l’accomplissement se seront réalisées et que l’Esprit de Dieu aura été insufflé à Sa créature humaine.

Cette action d’insuffler vient de l’esprit de Dieu. Je dois à ce propos attirer l’attention sur ce fait, à savoir que lorsque Dieu dit “Je suis en train de créer”, cela signifie que Dieu l’a déjà fait et que l’être humain ou “bachar” est devenu déjà une créature animée. L’esprit ici ne signifie pas l’âme qui anime les créatures, les insectes et les autres animaux.

L’esprit signifie ici autre chose. Lorsque Dieu dit : “quand je l’aurai accompli dans sa forme extérieure“, puis lorsqu’il dit : “et quand je lui aurai insufflé de mon Esprit” cela signifie lorsque je l’aurai doté des facultés qui le distinguent de l’ensemble des animaux et des autres créatures terrestres. Lorsque cela se sera produit, Dieu dit “Tombez devant lui prosternés“.Il est certain que les facultés supérieures dont Dieu a doté l’homme sont : la raison, la langue et la religion, car la créature humaine a besoin de ces trois outils à la fois pour survivre.

Dieu le Très Haut n’a pas accordé à l’humain un bienfait plus précieux que la raison. Mais quid de cette raison ? Dieu connaît ce qu’elle est réellement. Nous sommes conscients que nous sommes dotés de raison, à cause de ses effets et conséquences sur notre vie et notre conduite que nous connaissons bien. Mais pour la raison dont nous ignorons le sens profond, elle est comme la lumière dont personne ne connaît la réalité, elle est comme l’Esprit de Dieu, comme l’âme aussi. Ce sont là des propriétés dont Dieu a doté l’humain depuis qu’il s’est adressé à lui pour lui dire qu’il est responsable et qu’il continuera à assumer sa responsabilité ici-bas ; cependant Dieu l’a néanmoins préparé à assumer cette charge par l’intermédiaire de la raison.

Dieu a également doté l’être humain de la langue. A notre époque, le nombre des langues qui circulent ne constitue pas moins de deux mille qui se composent chacune d’un certain nombre de lettres alphabétiques, lettres qui sont les énergies de la phonation qui part du début des lèvres pour aboutir au larynx.

Cet appareil émet de trente à trente cinq sons environ dont se compose l’alphabet reconnu unanimement aux différentes langues parlées. Mais ces langues se distinguent les unes des autres par leurs mots, leur syntaxe, les images qui en découlent dans leurs ouvrages, leur patrimoine et leur stylistique. Tout cela était écrit dans le Livre de Dieu le Très Haut et devait se concrétiser au service de l’homme qui est lui aussi un souffle de l’esprit de Dieu qui dit ceci :

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“… Parmi Ses signes, la création des cieux et de la terre, et la différence de vos langues et de vos couleurs”. La différence des langues constitue donc un des signes de Dieu d’une même importance que la création même des cieux et de la terre.

Certaines exégèses de ce verset considèrent que la différence des langues ne signifie pas seulement une différence entre les diverses tribus et les divers peuples de la terre. Cela désigne en vérité la différence de chaque individu par rapport à l’autre.

Il ne se trouve pas une personne qui parle la langue arabe comme une autre personne qui parle la même langue. Cela ne peut exister et n’est jamais arrivé. C’est là l’un des signes divins qui relèvent du miracle. La raison ne s’imagine pas qu’il puisse dépendre d’un quelconque art ou d’un quelconque autre effort. Cela ne saurait relever que de l’esprit de Dieu insufflé à l’homme.

Mais comment l’homme a-t-il appris ce qu’il a appris ? Comment a-t-il fini par parler sa langue ? C’est là un dilemme pour les savants qui tentent jusqu’à aujourd’hui d’en percer le mystère et auquel ils ne sont pas encore parvenus à trouver une explication. Ils pensent par exemple que la langue est une convention établie par les hommes eux-mêmes ou bien qu’elle est tout simplement la reproduction de sons naturels d’une manière instinctive et innée. Tout cela contribue effectivement à créer une langue, cependant la question n’en est pas plus simple. Les gens conviennent d’un son donné pour exprimer la satisfaction ou la colère. Cela nécessite bien sûr des milliers d’années d’apprentissage. Mais, nous ne devons pas par exemple nous imaginer que les gens ont acquis ce phonétisme par le fait d’un quelconque apprentissage académique ou expérimental pour que leur langue parvienne à assimiler ce phonétisme. Cela n’est pas arrivé comme ça. Les gens constituaient entre eux des tribus et des peuplades disséminées sur la surface du globe et dont seul Dieu connaissait le nombre. Présentons une illustration mathématique de ce que nous avançons ici :

Supposons un couple, qui produiraient par exemple vingt progénitures, qui à leur tour produiraient chacune le même nombre d’enfants et ainsi de suite durant seulement douze générations. Nous obtiendrons alors huit milliards de créatures. Que serait alors ce nombre sachant que la vie humaine existe depuis des millions d’années ? Cela signifie certainement que c’était la terre qui se chargeait de cette estimation et que la destinée se chargeait de créer l’équilibre dans l’existence. N’oublions pas à ce propos les décès, les épidémies, les crimes, la perte sèche, l’action commune des hommes pour exister, se comprendre et vivre en société. Tout cela constitue une interaction commune réalisée pour établir un genre particulier de rapports et de liens, car la langue n’est pas autre chose que cela, c’est à dire le moyen d’assurer des liens entre les humains. Autrement, quel autre mobile aurait donc la langue ?

“Pas de bête, dit le Coran, sur la terre, ni d’oiseau volant de ses deux ailes, qui ne constitue des nations pareillement à vous. Nous n’avons absolument pas omis la moindre chose dans le Livre”.

Un autre verset dit :

“Chacun d’eux sait bien le prier, célébrer Sa transcendance”. La langue réalise donc la vie dans ce monde des êtres terrestres.

Enfin, vient la religion, après que les hommes aient pu réaliser une certaine compréhension entre eux, sans pour autant s’accomplir totalement dans la vie en société et vivre en groupe en tant que tribus ou peuples. Cela devait arriver par la suite par la volonté divine, mais pas encore pendant l’ère d’Adam. Il était donc temps pour les Anges de se prosterner devant lui. Dieu donc a prescrit aux Anges de se prosterner.

Cependant, en vue d’obéir à l’injonction divine, il fallait qu’une situation qui les amènerait à se prosterner et les y obligerait se créât.

Dieu leur a donc dit :

“.Ton Seigneur a dit aux Anges : “Je vais établir sur terre un suppléant- Etabliras-Tu sur terre, répliquèrent-ils, quelqu’un qui y mettra la corruption, y fera couler le sang, alors que nous exaltons Ta louange et Te déclarons Saint ?- Je sais ce que vous ne savez pas, répondit-Il’’ (Al Baqara, II, 30)

Bien sûr, nous devons naturellement imaginer que le discours divin adressé aux Anges n’est pas constitué de phénomènes audibles, mais il s’agit bien d’une inspiration divine insufflée au destinataire du discours, car la parole de Dieu est définie par les théologiens comme étant sans voix ni son convenu. Dieu dans sa Toute Gloire et sa Transcendance leur a dit : “” Je vais établir sur terre un suppléant-. Ils disent : ” quelqu’un qui y mettra la corruption, y fera couler le sang “.

A cette époque, les gens vivaient en s’entretuant, les uns dévorant les autres, les uns assassinant les autres. Dieu, Gloire et Transcendance à Lui, savait et prédestinait ce que les anges ne savaient pas. C’est pour cela que, lorsque les anges Lui ont posé la question, non pour s’opposer à Lui, mais pour comprendre, Il leur a dit ceci : “Je sais ce que vous ne savez pas”.

De cette vie humaine, Dieu a élu Adam et lui a appris, c’est à dire lui a révélé le message à l’instar de Mohammad en lui disant : “Il t’a appris ce que tu ne savais pas”.
“… Et il a appris à l’homme ce qu’il ne savait pas”.
“… Et il a appris à Adam tous les noms..”

C’est là la situation dans laquelle Adam s’est vu placé en tant qu’ayant reçu la primauté des dons divins et des capacités humaines. Il fut le premier homme sur terre à représenter la génération devant assumer la responsabilité. Cette génération est celle qui a commencé par le Prophète Adam et qui continuera jusqu’au jour de la résurrection. Avant Adam, il n’y avait point la responsabilité de la charge à assumer, car il n’y avait encore ni prophète, ni loi, ni religion.

A suivre…

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