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Un pianiste turc condamné à 10 mois de prison pour avoir injurié l’islam sur Twitter

Le tribunal d’Istanbul l’a condamné à 10 mois de prison avec sursis, en estimant qu’il avait gravement injurié l’islam sur Twitter, lui se dit atterré par une liberté d’expression totalement muselée, invoquant une simple raillerie qui n’avait rien de blasphématoire, le célèbre pianiste turc Fazil Say, notoirement athée et dissident, ne va certes pas être touché par la grâce divine après ce verdict défavorable.

Dénonçant un procès politique, l’artiste connu pour sa virtuosité et ses saillies verbales politiquement incorrectes, manie l’art musical et la satire mais pas avec le même bonheur. "Ils veulent me faire croire en Dieu en me faisant passer un an et demi en prison", persiflait-il en décembre dernier, à l’approche de son procès pour blasphème. Sa peine aura été finalement réduite, bien que restant lourde, Fazil Say payant certainement là le prix fort de son incessant bras de fer avec le parti AKP.

"Je suis très triste de cette décision de justice rendue au nom de mon pays. C'est une déception pour moi du point de vue de la liberté d'expression", s'est-il épanché sur sa page Facebook. La dernière provocation de Fazil Say, manifestement celle de trop, avait choisi Twitter pour railler un imam lors de son appel à la prière à Istanbul et lui vaut aujourd'hui d’être reconnu coupable "d’insulte aux valeurs religieuses d’une partie de la population". Sa peine ne sera appliquée qu’en cas de récidive dans les cinq ans, il est donc libre de ses mouvements, et pourrait fort bien être tenté d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte, notamment au Japon, comme il l’a répété à maintes reprises.

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Au sommet de l’Etat, et par la voix du vice-Premier ministre Bülent Arinç, interrogé sur FRANCE 24, le discours officiel ménage habilement la chèvre et le chou, à la fois en cautionnant la condamnation de Fazil Say afin "d’agir contre les discours de haine et contre ceux qui agiraient pour délimiter, pour restreindre les convictions religieuses", tout en prônant un "monde libre de ses convictions religieuses".

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