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Un jugement sur une affaire de voile au travail reporté à la veille du « débat sur la laïcité »

Le chemin des prétoires comme voie de l’ultime recours, il n’est plus rare de croiser une femme voilée dans l’enceinte d’un tribunal pour défendre ses droits de salariée, bravant un lynchage politico-médiatique qui actionne aussitôt tous ses leviers et délègue ses ambassadrices de choc : Elisabeth Badinter, Elisabeth Levy, Caroline Fourest, Jeannette Bougrab, Sihem Habchi, entre autres…

La salle des pas perdus transformée en une nouvelle tribune où se ruent les drôles de dames de la dignité de la femme, c’est un tapage qu’a voulu s’épargner le conseil des prud’hommes du Puy-de-Dôme, censé rendre hier son jugement dans une affaire de port du voile au travail, et qui a préféré le différer à quelques jours du débat biaisé sur la laïcité.

Le temps donné au temps de la réflexion, loin des instrumentalisations délétères devenues notre lot quotidien, la sagesse a présidé au report d’un verdict qui n’aurait pas manqué de chauffer à blanc les esprits, en confiant à deux conseillers rapporteurs le soin d’approfondir le dossier.

Ce duo d’experts va donc s’atteler à vérifier si le règlement intérieur de la société Sodiclerc (exploitant l’enseigne Leclerc du Brézet à Clermont-Ferrand) interdisait ou non le port du voile aux salariés. Ils contrôleront également si le poste proposé à Gulsen Ozturk, d’origine turque, lors de son retour au travail, après neuf années de congé parental, correspondait bien à ses anciennes fonctions, soit la mise en rayon, ou si elle a été discriminée et reléguée à la réserve en raison de son signe vestimentaire distinctif.

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La salariée, s’estimant placardisée, s’est heurtée au refus de son employeur de négocier un licenciement, et s’est tout naturellement tournée vers les prud’hommes pour obtenir la résiliation de son contrat de travail.

Si le 6 mai, les parties ne trouvent aucun terrain d’accord, la justice tranchera le litige d’ici fin juin ou début septembre. L’histoire dira si le colloque de l’UMP, outre sa volonté de criminaliser tous les voiles dans l’espace public, niera bientôt aux femmes qui les arborent le droit de saisir la justice de leur pays…

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