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Un homme d’origine maghrébine passé à tabac par l’extrême droite bretonne, lors d’une manifestation anti-réfugiés

Ce sont des regrets bien tardifs que la maire de Pontivy, Christine Le Start, émet aujourd’hui, alors que le mal est fait depuis samedi, lors d’une manifestation anti-immigration et anti-réfugiés de tous les dangers qui a fatalement dégénéré, sous la fureur des ultras de l’extrême droite identitaire bretonne, l’Adsav.

La première magistrate de la Cité avait raison d’être inquiète, comme elle l’a reconnu au micro de France Bleue, mais a eu tort de refouler ce sentiment prégnant au nom d’une liberté d’expression qui a prévalu sur la plus élémentaire prudence, entraînant notamment le passage à tabac d’un homme d’origine maghrébine.

Déjà la manifestation qui était prévue m'inquiétait. Ils voulaient manifester contre les migrants et les étrangers. J'aurai préféré pouvoir l'interdire mais c'est la liberté d'expression… Même si ce sont des propos qui incitent à la division et la haine », a-t-elle tenté de justifier son feu vert donné à des fous furieux qui ont pulvérisé la sacro-sainte liberté d’expression pour casser de l’Arabe et des étrangers en toute liberté…

Il n’aura pas fallu attendre longtemps avant que ce rassemblement houleux, contrecarré par une contre-manifestation anti-fasciste, ne bascule dans la violence paroxystique, un malheureux passant en faisant les frais, à la fois victime d’un "délit de sale gueule" et d’un lynchage d’une brutalité inouïe qui a profondément choqué une commerçante, témoin impuissant de la scène.  

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Non loin de notre magasin, un monsieur d'origine maghrébine a été pris par le col. 6 personnes l'ont mis à terre. C'était un défoulement sur lui. C'était déchirant, on ne pouvait pas lui porter assistance. Plus loin c'était exactement pareil. C'était de la violence et de la haine. On voyait qu'on était cerné dans la rue principale. Tous les magasins se sont fermés au fur et à mesure. On avait l'impression qu'on était en état de siège. C'était terrible, terrible… C'est une haine, une haine… Il y avait des jeunes mais aussi des quadragénaires. Ils disaient à la police et à la gendarmerie "on va les tuer, ils n'ont rien à faire ici ". Vraiment c'est la haine », a-t-elle raconté à radio France Bleue, tandis qu’un autre habitant, encore sous le choc, a évoqué la peur panique qui s’est emparée d’un groupe d’adolescents : « "J'étais en train de tailler ma haie, un groupe de jeunes, 16-17 ans. Ils m'ont dit qu'ils étaient poursuivis par des manifestants d'extrême-droite et que plusieurs d'entre eux s'étaient fait frapper. Ils se sont réfugiés chez une vieille dame pour leur échapper. "

L’édile Christine Le Start aurait été mille fois mieux avisée d’écouter ses craintes et de ne pas offrir un boulevard aux nervis de l’extrême droite pour imposer par la force le règne de la terreur, dont Georges-Yves Guillot, le délégué local à la vie associative, a décrit, bouleversé, les ravages au cours d’une après-midi qui a tourné au cauchemar dans la bonne ville de Pontivy.

"Ces bombes agricoles avaient un retentissement effrayant, les pleurs des enfants, les gens qui courent partout et se réfugient dans les magasins qui abaissent leurs rideaux. Je n'avais jamais vu cela à Pontivy depuis que je suis né, et les chants résonants contre les murs des rues m'ont glacé le sang", a-t-il relaté, visiblement marqué.

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