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Un film inquiète les musulmans américains à l’approche de l’inauguration du Mémorial du 11 septembre

L’inauguration à New York, le 21 mai prochain, du National Memorial Museum, dédié à la mémoire des victimes des attentats terroristes de février 1993 et du 11 septembre 2001, provoque remous et émoi au sein de la communauté musulmane, dont les hauts dignitaires ainsi que les responsables de l’influente association des relations américano-islamiques (CAIR) s’alarment de l’impact du film qui sera projeté en avant-première, intitulé « L’émergence d’Al-Qaïda ».

Après avoir coupé officiellement le ruban au cours d’une cérémonie empreinte de solennité, les officiels en présence des dirigeants du Mémorial lèveront le voile sur le concept muséographique en diffusant un documentaire court mais choc, qui lie étroitement l’islam au terrorisme, à la consternation des responsables religieux musulmans qui frémissent déjà à la perspective de sa diffusion en boucle lors des visites ouvertes au grand public.

Imperméable à l’inquiétude grandissante et aux doléances qui se font jour, la direction du musée campe sur ses positions, niant la portée pernicieuse du film qui risque fort de raviver la suspicion de terrorisme, jamais éteinte, pesant sur chaque musulman, et a refusé d’accéder à la requête pressante de revoir son angle de traitement.

Une requête formulée par écrit par les grandes figures religieuses de l’islam d’Outre-Atlantique et signée par les éminentes personnalités que sont Peter B. Gudaitis, chef de la direction de New York Services aux sinistrés interreligieux, et le révérend Chloe Breyer, directeur exécutif de l'Interfaith Center de New York. "Nous continuons à prétendre que ce documentaire instille le doute sur les musulmans, en insinuant qu’ils portent tous une responsabilité collective dans les actions d’Al-Qaïda, voire que tous les musulmans sont coupables de terrorisme, et qu’il exacerbera l’aversion pour l’islam en légitimant les violences islamophobes", ont-ils déploré.

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Le mois dernier, l’imam Cheikh Mostafa Elazabawy de la mosquée Masjid Manhattan a démissionné du comité consultatif du musée en signe de sa plus vive protestation, tirant sa révérence non sans avoir au préalable tiré la sonnette d’alarme auprès de la direction du musée :  "Projeter le  film dans sa version originale représenterait une terrible offense pour tous les musulmans américains ainsi que pour tous les visiteurs musulmans venus d’ailleurs", s'était-il indigné dans sa missive.

Alors que la polémique enfle à l’approche d’une inauguration sous haute tension, le comité anti-discrimination américano-arabe a haussé le ton en estimant que la projection de ce film était "extrêmement préoccupante", tandis qu’Ibrahim Hooper, le porte-parole du Cair, a rappelé avec fermeté les responsables du musée à leur vocation première et à leur déontologie qui n’impliquent pas de renforcer les stéréotypes négatifs sur les musulmans, déjà passablement noircis. "Des générations entières de visiteurs vont se presser pour découvrir ce Mémorial, et seront fortement influencés par ce qu’ils y verront et liront. Aussi, la manière dont l'islam et la communauté musulmane américaine seront représentés s'avérera essentielle pour le vivre-ensemble", a déclaré ce dernier, en espérant bien être entendu.

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