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Un ex-candidat au Congrès américain planifiait un carnage dans un quartier musulman de l’Etat de New York

C’est le pur produit de l’islamophobie galopante qui, depuis le 11 septembre, a poursuivi sa course folle sous les ors du Congrès américain tout en faisant les heures sensationnalistes des médias, Robert Doggart, 63 ans, un ex-candidat indépendant au siège convoité de sénateur du Tennessee, a ravalé son amertume et rongé son frein non pas en coulant une retraite paisible, mais en planifiant un massacre de masse à Islamberg, un hameau musulman situé dans la forêt des Catskills, à environ 240 kilomètres au nord-ouest de la ville de New York, et fondé en 1980 par l’imam pakistanais Sheikh Mubarik Syed Ali Shah Gilani.

Interpellé in extremis le 10 avril dernier, avant d’avoir eu le temps de commettre un carnage prévu le 15, Robert Doggart, ce dangereux criminel en puissance qui serait estampillé « terroriste » s’il était musulman, est passé aux aveux sans faire de difficulté. Il faut dire qu’il aurait eu mauvaise grâce à nier les faits accablants, alors que ses conversations téléphoniques interceptées à son insu par les agents du FBI, et sa page Facebook sans équivoque, ne laissaient aucun doute sur ses envies de meurtre, et encore moins sur son passage à l’acte imminent.

« Nous allons brûler leurs maisons (et) si quelqu'un tente de, euh, nous faire du mal d’une manière ou d’une autre, notre sniper les abattra  dans un rayon de 320 mètres. Le sniper, ce sera moi. Nous aurons un M4 avec 500 cartouches, des armes perforantes légères [sic], un pistolet avec trois magasins supplémentaires, et une machette, et si on en arrive à se battre à la machette, nous les réduirons en pièces », expliquait-il à sa milice privée assoiffée de vengeance, qui était en ordre de bataille pour ne pas faire de quartier et tout détruire sur son passage, dont la mosquée, l’école et la cafétéria du village placé dans son viseur. 

« Il faut tous les tuer. Il faut brûler leurs maisons. Si nous parvenons à y aller et à faire tout ça sans perdre un seul homme, ce sera parfait», ordonnait ce stratège, fanatisé à l'extrême, à sa petite armée, en étant fort heureusement leurré par une taupe du FBI, au cours d’un appel téléphonique enregistré en mars.

Ne reniant rien et justifiant l’injustifiable en arguant de sa guerre personnelle menée contre le terrorisme sur le territoire national, et notamment contre les « camps terroristes » d’Islamberg nés de son imagination malade, Robert Doggart n’encourrait que cinq ans d'emprisonnement pour avoir plaidé coupable.

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Une perspective qui suscite un grand émoi au sein des principales associations musulmanes américaines, dont les représentants, après avoir frémi rétrospectivement à l’annonce de l’attaque sanglante qui se tramait secrètement, montent aujourd’hui au créneau pour exiger de l’administration Obama que le chef d’inculpation « d’attaque terroriste » soit retenu contre lui.

"Doggart est un exemple effrayant des résultats de l'islamophobie incontrôlée qui se propage depuis des années sur le territoire national, et des mensonges colportés au sujet de notre communauté qui n’aspire qu’à vivre en paix", s’est emporté, Muhammad Matthew Gardner, un porte-parole des musulmans d’Amérique (TMOA), tandis que l’influent conseil des relations américano-islamiques (CAIR), a appuyé là où le bât blesse par la voix d’Ibrahim Cooper, son directeur de la communication : "Si un musulman avait prévu de procéder à une telle attaque meurtrière, il aurait été immédiatement qualifié de terroriste et sanctionné pénalement en conséquence. Nous demandons instamment à ce que l’accord de plaidoyer conclu avec Robert Doggart, par lequel ce dernier reconnaît sa culpabilité pour alléger sa sentence, soit annulé", a-t-il récemment exigé.

 

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