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Un enseignant kenyan musulman, qui a sauvé des chrétiens lors de l’attaque d’un bus, a succombé à ses graves blessures

Célébré en véritable héros par tout un pays admiratif et reconnaissant, lors d’un hommage posthume poignant, le Kenyan Salah Farah, un enseignant de 34 ans, a succombé dimanche à ses blessures après avoir lutté sur son lit d’hôpital, à Nairobi, avec le même courage qui l’a animé en décembre dernier, lorsqu’il a fait bloc derrière des chrétiens face à des combattants islamistes d’Al-Shabaab déterminés à les massacrer.

Ce père de cinq enfants, dont l’acte de bravoure accompli au péril de sa vie force le respect, faisait partie d’un groupe de passagers musulmans montés à bord d’un bus reliant Nairobi à Mandera et qui ont, comme un seul homme, refusé de se regrouper par religion, comme l’exigeaient d’eux les jihadistes, sauvant d’une mort certaine les voyageurs chrétiens.

Devant cette désobéissance collective qui les a pris de court, les militants de ce groupe terroriste basé en Somalie et coutumiers de ce genre d’attaques sanglantes ont préféré renoncer à leur plan macabre, craignant de tuer des musulmans, non sans avoir fait toutefois deux victimes et blessé grièvement le défunt professeur regretté aujourd'hui par tout un peuple.

Salah Farah, qui laisse derrière lui une jeune épouse accablée de chagrin, a rendu son dernier soupir dimanche 17 janvier, à l’issue d’un âpre combat mené contre l’aggravation de ses blessures et des complications irréversibles, et ce, en dépit du dévouement des médecins qui se sont relayés, jour et nuit, à son chevet, pour qu’il puisse longtemps servir d’exemple à l’ensemble de ses concitoyens.

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Loué pour son héroïsme par Joseph Boinnet, l'inspecteur général de la police, qui a indiqué que le gouvernement du Kenya prendra entièrement en charge l’organisation et le paiement de ses obsèques, Salah Farah est pleuré par les siens inconsolables, au premier rang desquels figure son frère Ibrahim Mohamed Sadbow. "Mon frère a fait partie de ceux qui ont sauvé leurs frères chrétiens en disant aux militants d’Al-Shabaab : ‘Vous nous tuez tous, ou vous nous laissez tous en vie", a rappelé ce dernier, avant de renchérir, la voix étranglée par l’émotion : "Il n’est pas mort en vain. Il a fait ce qu’il fallait. Jusqu’à la mort, je n’oublierai jamais son geste héroïque."

Ses dernières paroles, recueillies par The Voice of America début janvier, prennent aujourd'hui une résonance particulière : "Nous sommes tous frères. C’est seulement la religion qui est différente, donc je demande à mes frères musulmans de prendre soin des chrétiens, et inversement que les chrétiens prennent également soin de nous … et soyons solidaires, aidons-nous les uns les autres", déclarait Salah Farah qui, bien que ses forces l'abandonnaient, trouvait encore l'énergie d'appeler à la paix et la coexistence harmonieuse au Kenya.

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