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Un Burger King, la mosquée de fortune des musulmans de Brooklyn

Un restaurant d’une grande chaîne de fast-food reconverti en salle de prière dédiée au culte musulman lors du Ramadan, c’est à Brooklyn que cette transformation audacieuse et iconoclaste s’est imposée comme la solution de repli idéale à des musulmans qui étaient fort dépourvus à l’approche du mois sacré, sans mosquée suffisamment spacieuse et proche de chez eux pour se recueillir.

Face à des circonstances qui l’exigeaient (leur mosquée habituelle étant en travaux) et mus par un pragmatisme à l’américaine, ceux-ci se sont mis en quête d’un espace laissé vacant, dont l’activité antérieure ne ferait pas offense à l’éthique musulmane. Ironie du sort, c’est sur un temple de la malbouffe, l’ex-Burger King désaffecté de leur quartier, que des fidèles sur le point d’observer le jeûne aux mille vertus ont finalement jeté leur dévolu…

"Cela nous convient", a déclaré Allowey Ahmed, l’un de ces musulmans soulagés d’avoir enfin trouvé une enceinte pour se prosterner devant le Très Miséricordieux au cours de la période sainte "C'est là que nous prions actuellement pendant le Ramadan. Nous ne dérangeons personne et personne ne nous dérange", a-t-il renchéri.

Il faut dire que l’abandon, en début d’année, du projet d’édification d’un Centre islamique aux abords de Ground Zero, après des tensions paroxystiques qui ont eu raison de son noble dessein interreligieux et culturel, a brisé les espoirs de la communauté musulmane de Brooklyn de disposer d’un lieu de culte idéalement situé et digne de ce nom.

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"L'autre mosquée est loin d'ici", déplore Nervih Sam. "Cet éloignement pénalise nombre d’entre nous", a ajouté ce dernier, en voyant d’un bon œil la perspective de fouler le sol d’un ancien Burger King pour prier. "Tant que ce n'est pas une ancienne boîte de nuit, cela me va parfaitement", a indiqué, pour sa part, Nick Fissina, 66 ans, qui vit à un pâté de maisons de là, tandis que pour Umer Javaïd, 27 ans, l’essentiel est ailleurs : "Il y a une grande communauté de musulmans ici, issus du Yémen, du Pakistan, d’Arabie saoudite, mais aussi d'autres pays. Pour l'Islam, peu importe où l’on se trouve, nous ne formons qu’un."

Avec pour seul toit la voûte céleste, pourquoi, en effet, ne pas faire contre mauvaise fortune bon coeur, en s’abritant sous celui d’une mosquée de fortune le temps d'accomplir son devoir religieux avec la dignité et la ferveur que requiert le mois béni ?

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