Il est une tradition en Algérie de voir des anciens barons du régime cracher dans la soupe, après avoir bien profité du système durant des années. C'est le cas de Sid Ahmed Ghozali, qui a occupé plusieurs postes de ministre, ainsi que celui de Premier ministre en 1991. Une fois tombé en disgrâce, ces khobzistes font mine de se retourner contre les généraux et les services de renseignements (DRS) qu'ils ont servi avec docilité en échange de quelques prébendes et autres fonctions ministérielles.
Dans un entretien accordé au quotidien El Khabar, le rebelle de salon Ghozali règle ses comptes avec ceux qui l'ont dégagé du système, en révélant ce que tous les algériens savent depuis des décennies. Sur les prochaines élections législatives algériennes qui auront lieu le 10 mai 2012, Sid Ahmed Ghozali «avertit les citoyens que l’affaire est ficelée, donc je les appelle à ne pas voter», estimant que Bouteflika est un «simple employé d'un régime, déterminé à rester en place et à confisquer la volonté populaire».
La rhétorique vindicative de Ghozali vise seulement à faire oublier ses propres responsabilités dans le fiasco du développement algérien au lendemain de l'indépendance. Ce pantin restera également dans l'histoire comme celui qui a cautionné l'arrêt du processus électoral en 1992 qui a débouché ensuite sur la mort de plus de 200 000 algériens.
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