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Tunisie : l’égalité des sexes en question

La Tunisie continue à prendre des mesures pour l’égalité hommes-femmes, mais certains bastions du patriarcat résistent. L’égalité hommes-femmes est inscrite dans la nouvelle Constitution tunisienne de 2014, même si, dans les faits, il reste beaucoup de terrain à parcourir.

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20 commentaires

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  1. complémentarité des deux sexes.
    La nuit et la journée se completent pour former le jour du calendrier.
    Le coran nous apprend que le male et la femelle sont différents.
    Comparer deux choses differentes. n’est pas intelligent mais arrogant.

  2. Patrice

    Je ne comprends pas. Je ne peux pas répondre à votre réponse… je suis débutant sur ce site.
    Merci pour votre réponse bien détaillée. Néanmoins une remarque importante. A l’époque des nazis, beaucoup d’allemand étaient persuadés de leur supériorité sur les autres races. Je suis d’accord avec vous sur le fait que la morale peut prendre différentes formes. Néanmoins, nous avons aussi la capacité de réflexion sur ce qui est moral ou non sans prendre en compte de la religion. Il faut une chose importante: l’éducation et la spiritualité.

  3. Il se produit au sein du christianisme une révolution considérable qui c’est celle des évangéliques dont on parle très peu dans les médias français.
    Cette révolution spirituelle ne va pas manquer de rebattre les cartes des rapports hommes/femmes dans un Occident qui est en voie de re-christiannition par son intermédiaire.

    • @Sylvie

      Il existe certes une graduation de la foi, ou de l’hédonisme, ou de son rejet, qui dépend des individus. Ceci étant posé, les monothéismes sont clairement anti-hédonistes. Ils défendent aussi une structure familiale rigide axée sur l’intérêt des enfants, la transmission des valeurs religieuses, et le maintien des classes sociales.
      Par ailleurs, le système patriarcal est celui qui est recommandé par les trois religions. Je ne cherche pas à juger, mais à décrire.
      Mais vous avez raison: On peut toujours trouver des compromis entre ces tendances opposées.
      En revanche, si j’insiste sur 68, c’est au motif que les événements ont entraîné une mutation des comportements qui perdure encore aujourd’hui.

  4. @Etienne

    Je me demande parfois si la libération de la femme procède d’une idéologie. Exemple: La France.
    – Jusqu’à 1945, les époux étant détenus en Allemagne, les femmes se sont mises au travail.
    – Après la Libération, le travail de reconstruction était si immense que les femmes ont à nouveau été sollicitées.
    – Le patriarcat n’a cependant pas disparu, même s’il avait régressé lentement, entraînant la religion dans sa chute lente et inexorable.
    – La répression sexuelle a cependant tenu bon jusqu’en 67 (la pillule…).
    – La libération sexuelle a été très soudaine, voire presque instantanée. Mai 68 fut exclusivement une révolte hédoniste.
    – Pourtant, le machisme a mis très longtemps à régresser ensuite: Une vingtaine d’années.
    – Quant à la foi, elle s’est éteinte graduellement dès, à la louche, 1965, même si 68 a été le coup de grâce.
    – On n’a plus observé après 68 que des îlots de résistance, lors des débats sur l’école privée, l’avortement, la dépénalisation de l’homosexualité.
    – La structure familiale, indispensable au maintien de la foi, a éclaté dès les années 70. Il faut dire que la femme était devenue autonome. Bien sûr, comme cette femme autonome et divorcée travaillait, il était exclu qu’elle donne à ses enfants une éducation religieuse, voire une éducation tout court.
    – Il existe aussi un décalage temporel entre villes et campagnes, ou entre régions réactionnaires et régions branchées. La Corse et la Vendée, par exemple, ont trente ans de retard ou plus en termes de comportement familial. Mais du coup, il n’y a pas de délinquants.
    – Bref, tout ça pour dire que le combat des femmes tunisiennes ne sera couronné de succès que le jour où elles travailleront. Ca c’est l’autonomie financière des femmes qui amorce la destruction des coutumes.
    – Bien sûr, la modification des règles d’héritage permettra à quelques femmes d’acquérir plus d’autonomie. Mais ça ne suffira pas. Et il y aura un prix à payer. Cf les familles mono parentales, le plus souvent dans la misère. Or la délinquance, qui se nourrit de ce processus.
    – Quant à la religion, elle luttera bec et ongles contre la libération de la femme, mais c’est cette libération qui la tuera. C’est pas gagné. Notez le fait que je ne juge pas des options antagonistes, avec des avantages et des inconvénients. On parle juste de mécanique sociétale.
    Amitiés

    • @patrice
      redonner à la femme, ce qui lui a été volé depuis des siècles, relève-t-il de l’idéologie, ou simplement de l’honnêteté intellectuelle la plus élémentaire ?
      Je ne doute pas de votre réponse sur ce sujet.
      Pour autant je comprend que vous souhaitiez remettre en perspective les évolutions sociétales (en majorité occidentales) que ce retour vers une forme de justice ,quasiment inédite dans l’histoire des sociétés humaines, a provoqué.
      Beaucoup de ces “évolutions” peuvent être considérées comme négatives, voire désastreuses, ce qui contribue à renforcer le clan des conservateurs, qui ne manquent pas de s’appuyer sur ces dérives, en les caricaturant jusqu’à l’outrance.
      le féminisme exacerbé jusqu’à une forme d’intégrisme, en est un bon exemple
      Ceci dit j’ai un doute, concernant les religions.
      La perte du sentiment religieux, en occident principalement, peut-elle être imputée à la libération de la femme (essentiellement par défaut de transmission) ?
      Cela à surement joué, mais dans quelle proportion ?
      Si l’on considère qu’elles ont reçu le même enseignement que les garçons sensiblement à partir de la fin des années 70, comment ne pas concevoir qu”elles n’avaient aucune envie de transmettre un message qu’elles ne partageaient pas ?
      Peux-t-on raisonnablement les tenir pour responsable des archaïsmes sociétaux véhiculés par les cathos et le Vatican, pour ne citer qu’eux ?
      Elles ont peut-être, consciemment ou non, souhaité interrompre le cycle immuable que leurs mères et grands mères avaient perpétué avant elles, consistant à placer les garçons sur un piédestal,les dirigeant immanquablement vers des comportements “machistes” qu’elles ne souhaitaient plus subir dans leur propre génération.
      Ceci dit, je suis d’accord quand vous dites que c’est le travail et l’autonomie financière qui amorcent la destructions des coutumes (voire des croyances)
      Il conviendrai peut-être d’y ajouter un élément décisif à mes yeux : le libre accès à tous les éléments du savoir.
      C’est juste fondamental.
      amicalement

      • @Etienne

        Je comprends votre étonnement face à la description d’une logique de type: “La libération sexuelle a entraîné la chute du sentiment religieux”. Car cette hypothèse ne coule pas de source. J’ai commencé par l’observer avant de commencer à comprendre la mécanique sociologique de ce lien.
        – Intuitivement, on aurait tendance à dire que c’est la chute de la foi qui libère l’hédonisme.
        – C’est sans prendre en compte la persistance des tabous, qui confortent la croyance à chaque fois qu’y déroger est suivi de conséquences funestes. C’est ainsi que le pape a lourdement insisté sur le “Sida, châtiment divin”, en cherchant par tous les moyens à détruire la parade, à savoir le préservatif.
        – A la fin des années 60, ce fameux préservatif, puis la pillule et les antibiotiques ont concouru à délégitimer le tabou sexuel imposé par l’église. Cela a a eu pour effet de ridiculiser les interdits religieux en général. Mais il s’agit aussi d’un phénomène dialectique. Les deux “décadences” se nourrissent l’une l’autre.
        – Ensuite, l’amour libre a plus ou moins détruit la fidélité conjugale, (très forte dans les années 50), puis la famille elle même.
        – Ceci dit, l’autonomie financière le permettait, de même que les lois égalitaristes du CNR, la progression de l’enseignement, la mauvaise image de l’église (cf Pie XII), la disparition annoncée de l’antisémitisme (le carburant de la chrétienté) suite à la découverte de le Shoa.
        – Mais je note surtout la concomitance entre libération sexuelle et disparition du catholicisme, en mai 68.
        – D’autant que le principe d’égalité hommes/femmes a mis bien plus de temps à devenir acceptable. Les premières féministes des années 70 demeuraient marginales et assez mal perçues (“des groupes de gouines hystériques”…).
        – Je note aussi le fait qu’en 2018, l’égalité salariale n’est toujours pas actée. Bref, l’influence idéologique d’un féminisme rationnel est aujourd’hui encore très limitée.
        – D’où le schéma que je propose: Travail de la femme> libération sexuelle> disparition de la foi> éclatement de la famille> égalité homme-femme. C’est un peu manichéen, vu que le processus est globalement dialectique, mais une chose est sûre: Ca ne commence pas par l’idéologie féministe.Celle ci apparaît au début du processus, mais en toile de fond, sans grand effet sur les comportements.
        Amitiés

    • Réveillez vous mon cher Patrice, les femmes tunisiennes travaillent et ceux depuis de nombreuses années. Savez vous par exemple que la majorité du personnel dans le secteur médical est féminin ? Vous parliez de la Tunisie et non de l’Arabie Saoudite.

  5. Ces femmes auront du mal à faire admettre dans une société aussi patriarcale que la société musulmane que leur place n’est pas à la maison, qu’elles ont droit à la moitié de l’héritage et qu’elles sont aussi importantes que les hommes.
    Elles ne seront pas aidées par une religion mise au point par un homme s’adressant à des hommes.
    Toutefois, une petite lueur s’est allumée dans un obscurantisme vieux de 14 siècles.
    Et elles rendent service à l’islam.

    • Leroy

      L’islam ne s’adresse certainement pas qu’aux hommes. Plusieurs versets en attestent.
      De plus, lorsque l’on compare la condition de la femme avant et après l’avenue du coran, on conclut très vite la finalité de cette religion:la libération et l’émancipation des femmes!

      • @Tarek

        Qu’entendez-vous par émancipation de la femme? Ou libération de la femme?
        Si on ne définit pas les termes employés, le débat va vite aller dans le mur.
        Je vous livre donc ma définition, qui n’engage que moi: La femme libérée et émancipée est l’égale de l’homme, en droits, et en salaire. Elle copule quand elle en a envie, avec qui elle veut, même si elle est mariée. Si elle le désire, elle fornique avec d’autres femmes. Elle a accès à la contraception et à l’avortement. Son mari, son père, et ses frères n’ont pas le droit de la battre, ou de la contraindre à quoi que ce soit.
        Seule la justice laïque est en position de lui interdire des actes préjudiciables à autrui.
        A votre tour de définir la femme libérée.
        Ensuite, on pourra discuter sereinement.

        • Patrice

          Ça tombe bien. Ma compréhension de la définition de la libération et émancipation de la femme dans l’islam est proche de la vôtre. A quelques exceptions quand même…?
          Avec la venue du coran, la femme obtient un vrai statut égal à l’homme dans de nombreux points. Choix de se marier et choix du mari. Possibilité de travailler. Personne ne peut la contraindre en matière de religion et bien-sûr personne n’a le droit de la battre! Vu qu’en islam le sexe est aussi un moment de plaisir la contraception est autorisée. L’avortement aussi mais avec des conditions. Quant aux relations intimes, la femme comme pour l’homme sont censés les effectuer avec leurs conjoints. Tout acte en dehors du mariage ou hors conjoint est immoral.

          • @Tarek

            Merci pour votre réponse, au demeurant parfaitement claire.
            Notez quand même le fait que seules les religions considèrent la copulation hors mariage comme immorale. A ce sujet, distinguons l’amour avant le mariage de l’adultère. Même une personne attachée aux règles familiales conviendra du fait que tester l’entente au lit avec son futur conjoint est vital pour la solidité du couple.
            A part ça, la notion de morale est assez fluctuante. La morale varie en fonction du pays et de l’époque. Il est donc impropre de parler d’immoralité, sauf à se référer à un pays et à une période.
            Au cinquième siècle grec, par exemple, (av JC), il était de bon ton de copuler avec des éphèbes. Socrate s’adonnait récurremment à cette pratique, et, quand son élève Platon évoque l’amour platonique, il se réfère bien sûr aux pratiques pédérastiques.
            Une manière de rappeler le fait que la morale est une variable.
            Mais je note quand même le fait que vous adoucissez les propos du Coran concernant l’autonomie de la femme, ce dont je me réjouis.
            Encore une fois: Autres temps, autres moeurs.

  6. Intéressante question….
    A savoir: Si l’inégalité est inscrite dans le Coran, de manière explicite, le monde musulman peut-il l’accepter? Je fais bien sûr référence à la remarque d’une personne interrogée dans le reportage.
    En France, le problème a été réglé en 68, via la disparition du catholicisme. Il en a résulté de bonnes et de mauvaises choses. La libération de la femme, la contraception, l’avortement, la dépénalisation de l’adultère, ou de l’homosexualité. Bien sur, je comprime un peu difficilement un mouvement qui s’inscrit dans la durée. La pillule a précédé 68, et l’avortement a été autorisé plus tard, par exemple. Encore qu’il y a l’officiel, et l’officieux. Je me réfère donc aussi aux pays qui sont restés catholiques, comme l’Irlande …
    Parmi les mauvaises choses, le délitement familial, l’apparition de familles monoparentales, ou recomposées, le laxisme éducatif, la délinquance qui en a découlé, le Sida, la pornographie, etc…
    Pour la pornographie, j’explique. Je parle d’une dérive par rapport au réel qui est génératrice de névroses nouvelles. Mais le catholicisme aussi avait alimenté la maladie mentale, sans doute beaucoup plus.
    Bref, il y a toujours un prix à payer quand on change les règles. Mieux vaut donc en prendre acte, surtout dans une société déja instable qui se raccroche à des valeurs obsolètes, mais solides.
    Je suis également perplexe quand je vois des femmes voilées défendre des valeurs féministes.
    Mais je ne juge personne.
    Du coup, je comprends les hésitations des dirigeants tunisiens, qui ne croient à rien, mais analysent la situation comme je le fais ci dessus. Je note quand même le courage de ces politiques prêts malgré tout à changer la donne. Même Ennahda vote des réformes droit-de-l’hommismes. C’est plutôt une bonne nouvelle.
    Je signale quand même aux fondamentalistes locaux que l’égalité dans l’héritage, sujet central de la réforme, ne sonnera pas le glas du patriarcat. Mais c’est bel et bien l’amorce d’un processus qui détruira la religion. Il suffit d’observer ce qu’il s’est passé en France.
    On a donc bel et bien à faire à un conflit entre religion et désir de liberté.

    • @patrice
      le conflit entre religion et désir de liberté n’est pas près de s’éteindre.
      D’autant que les “fondamentalistes” le déplacent toujours sous l’angle de la morale.
      la leur bien évidemment.
      D’où leurs anathèmes ancestraux qui aboutissent toujours à la même argumentation :
      “liberté = dépravation”
      un exemple vécu en “terres catholiques” il y a moins de cinq ans au Guatémala.
      ce pays dont le seuil de pauvreté dépasse 50% de sa population, vit sous l’emprise des lobbys que les USA ont mis en place depuis les années 60 et sous la tutelle de la religion dominante, à savoir le catholicisme.
      La malnutrition ainsi que les conditions de travail imposées sont telles que la taille moyenne des hommes et surtout des femmes reste très largement en dessous des moyennes mondiales. ( moins d’un mètre cinquante chez les femmes)
      Les conditions de vie des femmes précisément, sont particulièrement préoccupantes.
      Viols, meurtres, prostitution forcée, enlèvement, travail imposé par la force dans des sortes de bagnes à ciel ouvert, tortures diverses, sont régulièrement dénoncées par les ONG
      les statistiques (officielles) évoquent une moyenne de moins de quatre enfants par famille.
      Ce n’est pas l’avis des ONG ni des intervenants sociaux avec qui j’ai échangé à Guatémala City.
      Tous sont d’accord pour dire que dans les milieux les plus pauvres, il faut plutôt compter huit enfants par foyer.
      La cerise sur ce gâteau (bien indigeste) est apportée par la religion.
      A chaque voyage d’un pape en amérique latine, les lois sur la famille font régulièrement un bond en arrière de dix ans, selon les assistantes sociales.
      Le planning familial, est dénoncé par les religieux comme étant l’oeuvre du diable, et les pauvres continuent de s’endetter pour acheter des cierges brûlant des jours entiers, dans des églises noircies de fumée, en offrande à la Vierge Marie, pour la remercier de la fécondité accordée aux femmes !
      Tout cela, pour revenir à votre propos, entre liberté et aliénation des plus faibles.
      Cette corrélation fatale dure depuis des siècles (voire plus !) et toutes les tentatives d’en sortir provoquent des réactions d’une extrême violence de la part des conservateurs, qui ont tout à perdre dans ces processus d’émancipation.
      le seul moyen restant à leur disposition pour l’endiguer, voire le freiner reste la terreur.
      La bataille engagée par les dirigeants tunisiens, est emblématique selon moi (au regard de ce que je viens d’exposer), elle préfigure peut-être d’autres avancées et bien sur d’autres combats, en faveur du droit des Femmes.
      Il leur faudra beaucoup de persévérance ainsi que de courage politique, pour passer outre l’hostilité des milieux conservateurs, en ralliant si possible à leur cause,l’indispensable soutien des élites progressistes, conditionnant celui de la majorité de leurs concitoyens.
      La bataille risque d’être rude, c’est pourquoi je leur souhaite très amicalement beaucoup de courage (et de réussite)
      bien cordialement

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