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Tunisie : Le niqab interdit dans les crèches

Etonnante coïncidence politique, la délicate question du niqab, que l'on pensait être l'apanage de la France, tant dans sa diabolisation que dans sa manière d'être criminalisée par le législateur, s’invite dans le débat tunisien par la ministre des Affaires de la femme et de la famille, Sihem Badi, qui souhaiterait en proscrire le port dans les crèches et les jardins d’enfants.

Deuxième femme du gouvernement, membre du CPR, parti fondé par le président Marzouki, Sihem Badi se saisit d’un sujet particulièrement sensible, mais aussi d'une liberté individuelle fondamentale, qui risquent fort de susciter des remous dans les rangs de la Troïka aujourd’hui aux commandes de l’Etat, sous la houlette du mouvement dominant Ennahdha.

« On veut surprendre le monde avec un nouveau modèle politique, social et de justice pour les femmes » déclarait la ministre en mars dernier, lors d’un colloque au sein de l’Institut du monde arabe, mais sa récente prise de position en faveur du mariage coutumier, accueillie sous une volée de bois vert, l’a contrainte à revoir sa vision quelque peu révolutionnaire de l’avenir…

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Bien que se défendant de vouloir empiéter sur les libertés individuelles, Sihem Badi a précisé, dans un communiqué du 11 mai, que certaines tenues ne sont pas appropriées dans le cadre d’un travail en relation avec la petite enfance. Exit le niqab, mais exit aussi, au même titre, les piercings, ou autres excentricités susceptibles de choquer ou d’effrayer les enfants.

Le niqab connaît donc le même sort que les tenues indécentes ou extravagantes, cette classification n’est pas banale dans un pays arabo-musulman, surtout placé sous l’autorité de Hamadi Jebali, chef du gouvernement, issu des rangs d’Ennahdha.

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