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La transformation d’une ancienne mosquée ottomane en bar de nuit choque les musulmans de Bulgarie

Qui aurait pu imaginer que, le soir venu, les verts espaces qui entourent la Grande Mosquée de Sofia, ce phare historique de la religion musulmane en Bulgarie, se transformeraient en un lieu de divertissement où l’alcool coulerait à flots ?
Au sein de la communauté musulmane bulgare, personne ne s’attendait à une métamorphose aussi inconcevable, pour ne pas dire sacrilège, de l’ancienne mosquée ottomane Koca Mahmut Paşa, vieille de 500 ans, dont l’édification débuta en 1451, sous le règne de Mahmut Paşa, avant d’entrer dans la phase de grands travaux seulement vingt ans après sa mort.
Parmi ceux, nombreux, qui refusent de se résoudre à voir un bar de nuit émerger en plein cœur du jardin sanctuarisé d’une enceinte sacrée musulmane qui, autrefois, comprenait une Madrassa très renommée (école islamique), Neval Konuk, un éminent professeur du Département d’histoire de l’art de l’Université de Marmara à Istanbul, s’est rendu sur place pour photographier une reconversion des lieux qui lui est insupportable.
« Il aurait été plus logique et plus digne pour ce haut lieu historique du culte musulman, de très belle facture, construit sous l’Empire Ottoman, que sa gestion soit confiée au Grand Mufti de la communauté musulmane de Bulgarie. C’est un manque total de respect envers ce qui fut l’ancienne Grande Mosquée de Sofia, mais aussi à l’endroit des musulmans que compte ce pays, que d’en faire un vulgaire bar. La Turquie devrait prendre des dispositions pour s’opposer à cela », a-t-il déclaré, ses photos à l’appui pour étayer ses dires.
Son indignation est pleinement partagée par Osman Ibrahimov, le responsable des propriétés de la Fondation islamique (waqf) auprès de Moustafa Alich Hadji, le Grand Mufti de Bulgarie.
Ce dernier n’a pas de mots assez forts pour dénoncer un « sacrilège » souillant une enceinte sacrée musulmane qui, certes, est considérée comme étant la propriété de la Bulgarie et a eu différents usages au fil des siècles, depuis la guerre russo-turque de 1877-1878 – abritant successivement un hôpital, une bibliothèque, puis, à partir de 1892, le musée archéologique de Sofia – mais pas celui aussi avilissant qui lui est imposé aujourd’hui.

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