in ,

Toronto : les musulmans sous le choc après le meurtre d’un fidèle, poignardé devant sa mosquée

Depuis dimanche, après que l’impensable, l’irréparable se sont produits à ses portes, les entachant du sang de Mohamed Aslim Zafis, 58 ans, victime innocente d’un crime odieux, l’une des mosquées emblématiques de Toronto (IMO) s’est lentement refermée dans sa douleur.

Celle de la perte cruelle d’un visage familier, de la disparition tragique d’un membre très attachant de la communauté musulmane locale : l’incontournable gardien bénévole des lieux, poignardé mortellement samedi soir dernier par un inconnu surgi de nulle part, alors que, fidèle au poste, il était assis paisiblement devant l’entrée de ce qui était encore un havre de paix sanctuarisé.

Mais c’était avant que l’horreur ne survienne et ne plonge dans l’effroi l’ensemble des musulmans de la cité phare de la province de l’Ontario. Les portes de la mosquée endeuillée, où sont encore  visibles les stigmates de cet assassinat lâche et sauvage, resteront closes tout au long de l’enquête policière qui a été immédiatement diligentée.

Fortement ébranlé par ce drame aussi terrible qu’inimaginable, l’imam Ayman Tahir restera longtemps hanté par la vision de Mohammed Aslim Zafis gisant dans une mare de sang, tandis qu’une peur panique s’emparait de ses coreligionnaires. « Nous nous sommes précipités dehors pour découvrir ce qui lui était arrivé. Nous avons trouvé du sang partout », a-t-il relaté d’une voix chevrotante, encore sous le choc, tout en recommandant à ses semblables de ne pas se perdre en conjectures au sujet de la nature de ce meurtre atroce.

Publicité
Publicité
Publicité

Il faut dire que le crime de haine, à caractère islamophobe, est sur toutes les lèvres et dans tous les esprits.

Terrifiés par ce samedi soir funeste, d’autant plus que l’auteur des faits court toujours dans la nature, les fidèles de la mosquée ensanglantée de Toronto ont confié leur consternation, mêlée d’incompréhension, au micro de CBC News. « Un tel crime ne s’était jamais produit auparavant. Notre mosquée n’avait jamais été la cible d’actes de violences », a déclaré Shehroz Shabbir, visiblement bouleversé, avant de brosser le portrait touchant de la victime dont il était si proche : « Je suis traumatisé par le crime atroce commis samedi contre Mohamed, ce frère que je connaissais de longue date. C’était un homme bon et affable, il parlait plusieurs langues et était curieux de tout. C’est horrible !».

Alors que les hommages institutionnels poignants se succèdent, teintés d’un effarement très perceptible, la police canadienne, après avoir visionné et diffusé largement les images de la vidéosurveillance, a indiqué être sur la piste d’un suspect de sexe masculin, à la silhouette fine, vêtu d’un sweat avec une capuche noire et d’un pantalon sombre.

Image du suspect capturée par la vidéosurveillance

« Nous sommes terriblement choqués et attristés par la nouvelle du meurtre d’un frère, à l’issue de la prière au coucher du soleil », pouvait-on lire sous la plume du Conseil canadien des imams, renchérissant : « L’enquête est en cours et nous encourageons tout le monde à rester calme et vigilant. Nos pensées et nos prières vont à notre frère, qu’Allah l’accepte comme martyr».

A Toronto, depuis ce samedi 12 septembre crépusculaire, la sidération a d’abord laissé place à l’infinie tristesse, puis à l’accablement, avant que ne résonne une exigence forte : que ce crime abominable soit puni, ainsi que le réclame légitimement l’Association musulmane du Canada (MAC) : « Le MAC exprime ses condoléances à la famille de la victime. Les autorités sont chargées de nous protéger et de nous protéger dans tous les lieux de culte. Chaque ressource doit être utilisée pour mettre hors d’état de nuire et punir comme il se doit l’homme qui a commis ce meurtre horrible ».

Publicité
Publicité
Publicité

Laisser un commentaire

Chargement…

0

La vie de Malek Bennabi (19)

Santé : femmes, noirs et musulmans se sentent discriminés et renoncent à des soins (www.cnews.fr)