in

Suspecté de terrorisme pour une donation de 20 euros à une mosquée !

Financement d’activité terroriste. L’accusation est  tombée comme un couperet en mars dernier, faisant basculer la vie simple et irréprochable d’un homme de 30 ans, résidant à Creil dans l’Oise, dans le cauchemar de la pire suspicion qui soit.

Le ciel s’est écroulé sur la tête de cet agent d’entretien chez Fedex, une entreprise aérienne spécialisée dans le fret international, qui a d’abord cru, ou voulu croire, à la grossière erreur. Mais au rythme où la machine judiciaire s’est emballée, ce père de famille, resté anonyme, a dû se rendre à l’évidence : il était dans le collimateur de la justice, victime de l’infernale équation banalisée, aux conséquences dramatiques  : islam = islamisme = terrorisme.

C’est quand son badge, qui lui permettait d’accéder à une « zone réservée » de l’aéroport de Roissy, lui a été retiré, que le doute n’était plus permis : il était bel et bien sur le banc des accusés, mais ignorant tout de l’acte répréhensible qu’on lui reprochait. Son crime odieux ? Un malheureux don de 20 euros destiné à l’édification d’une mosquée dans sa propre ville ! A vouloir apporter sa modeste pierre à la construction d'un lieu de culte, ce dernier était en train de payer le prix fort. Impensable !

Dans les colonnes du Figaro, Myriam, son épouse, a fait le récit de cette descente aux enfers : "En cherchant à en savoir plus, on a téléphoné au ministère de l’Intérieur qui nous a dit, officieusement, qu’il alimenterait un réseau islamiste", lance-t-elle. "Il avait juste fait un don de 20 euros pour financer la construction d’une mosquée dans notre ville !", s'est-elle exclamée.

Privé de son badge, devenu un paria, l’agent de Fedex, déjà très accablé, a été licencié au bout de quelques semaines. Seule source financière de sa famille, ce renvoi a précarisé sa situation : "J’ai dû annuler in extremis l’achat de mon logement. Ma femme, qui était enceinte, a dû retourner vivre chez ses parents avec ma fille de 1 an. Sans la solidarité, je n’aurais même pas pu payer mes factures", s’est-il épanché auprès du Parisien

Publicité
Publicité
Publicité

Pour Me Hosni Maati, son avocat, les soupçons contre son client sont « très graves » et la décision de l’administration « disproportionnée » : "On a décidé de porter plainte contre X pour discrimination", a-t-il indiqué, commentant : "On se retrouve là devant un cas patent de discrimination à l’encontre d’un jeune d’origine maghrébine et musulman."

Plusieurs mois se sont écoulés, mais ni le temps, ni le traumatisme de l'épreuve, n'ont ébranlé la détermination de l'infortuné agent d'entretien, reconverti depuis en éducateur, qui aspire par-dessus tout à  prouver son innocence et à rétablir son honneur sali.

 

 

Publicité
Publicité
Publicité

Laisser un commentaire

Chargement…

0

Pour le Front de Gauche, l’argent du Qatar n’a pas d’odeur

La liberté comme spectacle