Rendre subitement hommage aux tirailleurs sénégalais, marocains, tunisiens…, ces grands oubliés de l’Histoire tombés pour la France, que l’ère Sarkozy a consciencieusement ignorés, c’est certainement cela le miracle de la présidentielle…
On ne se lasse pas d’observer la fabuleuse métamorphose qui s’opère sur le chef de l’Etat, éternel candidat à sa réélection, qui a choisi de s’illustrer dans un registre inédit, celui de l’humanisation et de la proximité avec le peuple, tout en recouvrant une mémoire historique qui lui a fait cruellement défaut tout au long d’un quinquennat marqué du sceau de la dérive droitière.
A quelques encablures de son but suprême, n’est-il pas merveilleux d’apprendre par la bouche de Claude Guéant que "Nicolas Sarkozy tient absolument à être présent" à l’inauguration de la stèle érigée, début mars, à la Grande mosquée de Paris, en mémoire des combattants musulmans qui ont donné leur vie pour la guerre de 1914-18 ? N’est-il pas prodigieux de contempler le spectacle de sa volte-face politicienne, qui fait feu de tout bois, après avoir agi comme l’un des pires pyromanes de la concorde nationale ?
N’est-il pas renversant d’assister à son chemin de Damas, que seule sa soif de pouvoir motive, les yeux débarrassés de leurs oeillères islamophobes, et soudainement tournés vers un horizon éclairé : celui de l’histoire et des valeurs communes ?
Mirage de la course à la présidentielle, le Sarkozy nouveau qui s’apprête à s’incliner devant une stèle qui sera le premier symbole d’un mémorial plus vaste en l’honneur des musulmans morts lors des deux conflits mondiaux, n’a de miraculeux que la poudre aux yeux que son imposture jette à l'opinion…
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