Les mains levées formant le V de la victoire acquise de haute lutte, Souad Abderrahim, qui portait la casaque d’Ennahdha, exultait de joie, en ce mardi 3 juillet mémorable, à l’annonce de son élection à la mairie de Tunis.
« J’offre cette victoire à toutes les femmes de mon pays, à toute la jeunesse et à la Tunisie », a déclaré, submergée par l’émotion, cette gérante d’une entreprise pharmaceutique entrée par la grande porte dans l’histoire politique de la Tunisie.
A 53 ans et en vertu de la loi, Souad Abderrahim devra troquer sa casquette de chef d’entreprise contre celle, auréolée de sa gloire toute neuve, de première « cheikh de la Médina », devenant ainsi la première femme à présider aux destinées de la cité phare du pays.
Portant haut les couleurs d’Ennahdha tout en se définissant comme indépendante, pour un coup d’essai dans le grand bain bouillonnant de la politique locale, c’est un véritable coup de maître que vient de réussir celle qui, hier encore, était une candidate prometteuse, unanimement plébiscitée par l’électorat de base du mouvement.
La fibre militante chevillée au corps depuis l’université, Souad Abderrahim n’a cessé de balayer d’un revers de main l’étiquette d’ « islamiste » qui lui fut accolée par ses farouches adversaires, et plus vigoureusement encore, l’accusation selon laquelle Ennahdha l’utilisait à seule fin de moderniser son image, avant de damer le pion à son plus sérieux rival : Kamel Idir, un ancien responsable local sous l’ère Ben Ali de triste mémoire, sur lequel le parti Nidaa Tounès, créé par l’actuel président Béji Caïd Essebsi, avait fondé tous ses espoirs.
A l’aube de la cinquantaine et après une carrière professionnelle bien remplie, la première femme maire de Tunis, issue des rangs d’Ennahdha qui revendique désormais son essence « musulmane démocrate », n’a pas tardé à afficher son volontarisme politique en inscrivant à son ordre du jour un dossier prioritaire. « Ce sera l’amélioration de l’esthétique de Tunis », a-t-elle annoncé, résolue à prendre à bras-le-corps l’épineux problème de la gestion des déchets qui n’a fait qu’empirer depuis 2011.
Souad Abderrahim, la première femme élue maire de Tunis
5 commentaires
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Bravo Souad Abderrahim ! Bravo la TUNISIE !! Même si ce pays ne suit pas la voie tracée par les criminels qui ont détruit son voisin LA LIBYE en suivant le partie d’Ennahdha !!!
Espérons que les Wahabites ne vont pas utiliser cette sectatrice de Ghannouchi pour introduire en douce en Tunisie leur théorie mortifère takfirie élaborée par la CIA.
Gardez vos qualifications absurdes et islamophobes, ainsi que vos théories du complot qui vous tiennent lieu d’analyse pour vous. Vous ne regardez pas la réalité en face, une femme vient d’être élue maire de la capitale tunisienne et elle est issue d’Ennahdha , mais ça vous ne pouvez l’accepter. MOUTOU BI GHAIDHIKOUM
Et pourtant ….
Toutes mes félicitations au peuple tunisien frère.