“Les jeux sont faits, les dés sont jetés, rien ne va plus… On ferme !” s’exclame dans une tonalité inimitable l’éternel jeune homme qui a fait de l’impertinence un art de vivre, sur le site de son journal « mal élevé » dans l’âme, certes, mais uniquement dans l’intérêt général…
Dans une pirouette dont il a le secret, Siné, le sémillant octogénaire toujours très en verve, avait endossé le rôle de nouvel entrepreneur au grand dam de son trio de détracteurs, les BHL, Val, et l’actuel locataire de l’Elysée, ligués dans un lynchage procédurier qui, loin d’abattre la bête, l’avait plutôt revigorée et remise en scelle.
A l’âge d’une maturité qui se veut être sage, Siné, l’incorrigible chatouilleur des neurones, avait de nouveau enfourché son destrier du politiquement incorrect, chevauchant à contre-courant comme au bon vieux temps de Charlie Hebdo à l’assaut de toutes les forteresses de la bien-pensance. Siné Hebdo vit ainsi le jour en septembre 2008.
Un an et demi après sa sortie dans les kiosques, Siné Hebdo, qui avait trouvé son public et rencontré plus qu’un succès d’estime avec ses 35 000 exemplaires, n’a pu malheureusement poursuivre et développer, comme elle l’aurait mérité, cette folle équipée livresque aux confins de l’humour caustique, ô combien stimulant pour l’intellect !
C’est à l’occasion de la fête emblématique du 1er mai, que Siné et toute son équipe de baroudeurs de la presse ont choisi de tirer leur révérence en fanfare, en vendant le dernier numéro, le 86ème, devenu collector, dans un stand qui fut envahi par des inconditionnels, déjà nostalgiques d’une belle aventure.
Salut l’artiste et longue vie au site qui perpétuera l’esprit d’une sacrée vieille canaille ! (sinehebdo.eu). Pour la plus grande joie de ses fans, un film lui est consacré, « Mourir ? Plutôt crever ! » de Stéphane Mercurio, et sortira en salles le 13 octobre prochain. Siné n’a peut-être pas encore dit son dernier mot…
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