Comment fissurer une image lisse, que l’on s’est appliqué à policer depuis des années ? Comment casser le mythe du dauphin du trône moderne, libéral, aux envolées démocratiques déclamées uniquement en dehors des frontières, tel un illusionniste du renouveau libyen enchantant les tribunes occidentales, à des années lumières des incartades et de l’autoritarisme implacable de son funeste père ?
Tout simplement en cédant à une colère inextinguible et à une haine viscérale, de celles qui crispent les traits des faux humanistes et font tomber le masque de la grandeur d’âme, le plus confondant soit-il, face à la bourrasque révolutionnaire de toute une population, et notamment de sa jeunesse, qui a sa soif de liberté et de justice.
L’heure de vérité a sonné pour l’héritier de 38 ans de Mouammar Kadhafi, Seïf al-Islam, le businessman très propre sur lui, qui a la mainmise sur la communication officielle de la Libye, à la tête de trois chaînes de télévision et d’une agence de presse, et qui est passé maître dans l’art de jouer les réformistes pour mieux mystifier ses réseaux occidentaux et londoniens, bien peu regardants il est vrai…
C’est une vidéo amateur saisissante, en ligne depuis ce week-end, qui révèle la vraie nature du personnage : un chef de guerre, fusil d’assaut à la main, en train d’haranguer ses troupes pour en découdre avec le peuple, à la manière de papa. Rangé dans l’armoire, le costume-cravate de la respectabilité a fait place au treillis va-t-en-guerre, quant aux belles tirades progressistes elles sont ravalées au profit de mots d’ordre belliqueux, qui ne laissent aucun doute sur l’objectif à atteindre : pas de quartier avec les insurgés !
Traduction
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