in ,

Satanisme

1) « Faire le bien ne sera jamais notre tâche ; faire toujours le mal sera notre seul délice, comme étant le contraire de la volonté de Dieu. Et si elle cherche à tirer le bien de notre mal, nous devons travailler à pervertir cette fin et à trouver dans le bien des moyens de faire du mal… Régner est digne d’ambition, même en enfer. Mieux vaut régner en enfer que servir au paradis ». Satan (John Milton, « Paradise lost», Livre I, 1667),
2) « Awwah ! hadhi khdaïm chitan ! »  (Le peuple algérien)
Lorsque nous ne voyons plus clair dans ce qu’il nous arrive, que nous nous sentons désemparés après avoir cherché à comprendre l’imbroglio dans lequel nous sommes, que les bras nous en tombent d’incompréhension et que nous fulminons d’impuissance, une sensation d’absurde s’empare progressivement de nous et nous pousse dans une dimension improbable, celle du paranormal. Tout en nous y refusant, nous espérons de cette dernière station avant la démence la rencontre avec l’explication tant recherchée.
Le paranormal est le monde de l’anormal. Et l’anormal, c’est quand les choses ne marchent pas comme elles le devraient, quand elles ne filent pas droit comme on s’y attendrait, quand elles ne correspondent pas aux normes et suivent contre notre gré des chemins tortueux conduisant à des situations aussi insensées que périlleuses… Contre notre gré revient à dire contre les lois de la physique, de la logique, de la médecine, de la morale, de l’Histoire… Contre l’intérêt général et l’intérêt du pays à long terme.
L’anormal, le paranormal, nous a envahis, nous autres Algériens, nous cernant de partout et nous embrouillant l’esprit, nous faisant douter de nos sens et achevant de nous convaincre que nous ne sommes pas dans une problématique politique mais dans une configuration irrationnelle évoquant une conjuration tramée dans l’ombre par des forces qui adorent le mal et se délectent à le commettre à l’encontre de l’Algérie et de ses habitants. Une conjuration dont on se dit qu’elle s’étend aux puissances étrangères qui ont soutenu le 4e mandat de Bouteflika en contrepartie de contrats, de marchés et de concessions de gisements de gaz et de pétrole de schiste.
On veut, en effet, nous présenter comme autant de choses normales : 
– que tous les pouvoirs soient concentrés entre les mains d’un chef d’Etat hors service, qui ne marche ni ne parle, ce qui ne s’est vu dans aucun pays et dans aucun film fantastique,
– que le pays soit à la dérive sur tous les plans et qu’on ne sache pas par qui il est réellement dirigé,
– que les nominations à la tête des institutions soient faites sur la base de quatre critères : l’origine géographique, l’allégeance absolue, l’incompétence, et avoir été cité dans un dossier de corruption,
– que les citoyens soient livrés à eux-mêmes,
– que la criminalité et la drogue gangrènent les villes…
Les contradictions accumulées, les réformes annoncées puis oubliées, les volte-face dans la politique économique, le désordre entretenu, les nominations choquantes aux fonctions élevées et symboliques, toutes ces anomalies difficiles à expliquer par la logique deviennent cohérentes quand on les ramène à la source dont elles émanent. En bonne santé ou impotent, avec peu d’argent ou des centaines de milliards de dollars, tout est subordonné à un postulat : rester au pouvoir.
Les astronomes savent qu’un jour un astéroïde fondra sur la Terre et lui causera des préjudices aussi énormes que ceux qui ont entraîné la disparition des dinosaures il y a 65 millions d’années. De même, nombre d’Algériens savaient depuis leur entrée dans le 4e mandat que quelque chose de terrible finirait par arriver qui se solderait par des dommages humains et matériels gravissimes.
Mais ce n’est pas ce qu’ils redoutent le plus : résignés à cette fatalité mais tenaillés par une soif inextinguible de justice et de vengeance, ils craignent que ce ne soit pas les dinosaures qui disparaissent dans le cataclysme qui les emporterait, mais juste eux, comme par une volonté satanique. Et ils n’ont pas tort : un quart de siècle de terrorisme, de tremblements de terre, d’inondations, d’émeutes, d’accidents de la route, ont eu raison de centaines de milliers d’entre eux, mais pas d’un seul dinosaure ou petit de dinosaure.
Ils furètent constamment des yeux, cherchant à deviner d’où pourrait partir l’incendie que rien n’arrêtera : Ghardaïa, Illizi, Ouargla, Tizi Ouzou ou une autre wilaya. Le jour ils regardent de tous les côtés pour être sûrs de ne pas être pris au dépourvu par une forme ou autre de « mounkar » (mal), et le soir ils se barricadent chez eux. Le 4e mandat, impossibilité qui a ouvert la voie à toutes les impossibilités, peut se rassurer en se disant qu’il a en réserves de change de quoi acheter la paix sociale au moins jusqu’en 2019.
L’idée générale qu’on a du satanisme est qu’il est un culte rendu à Satan.
Mais un juif Américain, Anton Szandor LaVey (1930-1997), a réformé dans les années 1960 cet ancien culte secret pour le ramener à une dimension purement humaine. Dans cette nouvelle conception, Satan est détrôné et l’ego humain mis à sa place. L’homme doit être son propre Dieu, la valeur supérieure à toute autre religion, philosophie, idéologie, traditions, société, nation, morale… On ne doit pas adorer Satan, on doit soi-même être Satan.
Le « satanisme de LaVey » a été labellisé « satanisme moderne ». Il a survécu à son fondateur et possède des dizaines de milliers d’adeptes dans le monde dont en Algérie, même s’ils s’ignorent.
Cependant, des hommes comme Staline, Mao, Kim Il Sung et sa dynastie, Ceausescu, Castro, Saddam, Kadhafi, Moubarak, Mugabe, pour ne citer que ces despotes contemporains, n’ont pas attendu LaVey dont ils n’ont peut-être jamais entendu parler pour orchestrer un culte à leur gloire personnelle, n’hésitant pas pour la plupart d’entre eux à tuer et à emprisonner par milliers leurs compatriotes pour rester au pouvoir.
Le « satanisme moderne » est plus dangereux que l’ancien culte satanique. Peut et doit être qualifié de « satanique » quiconque met son ego et ses intérêts au-dessus des autres, n’hésitant pas à les utiliser et à les sacrifier pour parvenir à ses fins dont la plus haute est de demeurer sur le trône. Aussi peut-on en déduire que ceux qui ont voulu et réalisé le 4e mandat ont obéi à un plan d’essence satanique qui a mis une nation aux pieds d’un homme invalide et de son clan.
Boumediene s’était engagé dans la déclaration du 19 juin 1965 à construire avec l’équipe de putschistes qui l’entourait et au premier rang desquels se trouvait Bouteflika  « un Etat qui survive aux évènements et aux hommes ». L’Etat qu’il a laissé n’a pas survécu entre 1988 et 1995 aux évènements d’Octobre. Il n’a pas survécu entre 1999 et 2017à un seul homme, Bouteflika. L’Etat algérien n’est plus qu’une carpette sur laquelle cet homme et les siens se délectent à s’essuyer les pieds.
Oui, tout est devenu possible chez nous, y compris l’impossible, et les Algériens accepteront la prochaine « impossibilité » au nom de la « stabilité », de la « chèvre qui vole » ou contre monnaie tentante et rassasiante. Le satanisme est lié à l’hédonisme (matérialisme, consumérisme, argent, promotion sociale, prestige, plaisirs de la vie…) et c’est tout ce dont a envie l’écrasante majorité des Algériens. Il reste cependant un axiome : en science comme en politique, ce sont les minorités qui font l’Histoire.
Nous ne sommes plus face aux ruses de Djouha comme je le croyais ingénument, mais face à des procédés sataniques sans scrupules et ne reculant devant rien. Il est difficile de voir autre chose que du satanisme dans l’exfiltration de grands voleurs, dans l’impunité assurée à des responsables dans divers secteurs dont le nom a été cité dans des procès publics et des enquêtes, dans le maintien au sein du gouvernement de personnages soupçonnés dans des affaires de corruption, dans la nomination à la tête d’institutions officielles et d’organisations importantes de personnages hideux et honnis. Nous sommes en présence d’une machination dont le compte à rebours a commencé avec la candidature de Bouteflika à un 4e mandat en 2014.
C’est une façon d’élever le mal au-dessus du bien, l’encanaillement au-dessus de l’honnêteté, le cynisme au-dessus du sérieux, le malfrat au-dessus de l’entrepreneur compétent. C’est une manière de faire quitter le pays aux compétences, à l’intelligence, aux meilleurs. Fermer les dossiers de la corruption revient à dire à tout le monde : « Allez-y, servez-vous mais tâchez de ne pas vous faire attraper ! ».
Le satanisme est à l’origine de la démoralisation du pays, de sa clochardisation, du laisser-aller dans l’administration, de l’impunité des criminels, grands et petits, du nihilisme qui caractérise la majorité de nos concitoyens, des suicides, de l’immigration clandestine, des départs en exil, de l’accroissement du nombre de fous dans la rue.
Lorsqu’un homme politique arrive au pouvoir en Algérie, il se trouve devant deux voies parallèles mais reliées à certains endroits par des ponts. Au-dessus de chacune de ces directions se trouve une plaque où il est écrit sur l’une : « Ce qui est bon pour moi » et sur l’autre « Ce qui est bon pour mon pays ».
Celui qui suivra la première voie en faisant de temps à autre des incursions sur l’autre pour faire illusion, s’évertuera au cours de son règne à ne rien faire qui mécontente le peuple, c’est-à-dire les réformes nécessaires au bien-être général et la sauvegarde des équilibres des comptes de la nation pour ne pas endetter les générations montantes. Il mentira à son peuple, lui cachera la vérité, appellera autour de lui des hommes dévoués à ses intérêts et aux leurs et agira selon le principe de « Après moi le déluge ! ».
Pris à son propre jeu, ne pouvant plus reculer, ne sachant pas faire autre chose ou parce que voulant délibérément du mal à son peuple, il fera du budget national une liste royale, favorisera l’importation sur la production et accordera les marchés publics aux entreprises étrangères au détriment des locales. Toutes ses décisions convergeront d’un côté vers la sauvegarde du pouvoir, et de l’autre vers la fin programmée de son pays après lui.
Celui qui choisira l’autre voie, celle de l’intérêt de son pays, ignorera les ponts menant à la voie parallèle et fera l’exact contraire du précédent. Il dira toujours la vérité, bonne ou mauvaise, à son peuple, s’entourera des hommes les plus compétents et les plus intègres du pays pour trouver les meilleures solutions à ses problèmes, et laissera après lui son pays dans un meilleur état que celui où il l’a trouvé.
Le but suprême du satanisme est d’entraîner le maximum de monde dans l’accomplissement du mal (individualisme, transgressions des règles et des lois, intolérance, violence…), d’amener les gens à rivaliser dans le mal pour sauver sa peau (égoïsme, irrespect des autres, absence de civisme…), monter en hiérarchie, s’enrichir et, pour quelques-uns, arriver au pouvoir.
C’est le sens de la citation de John Milton, un poète anglais du XVIIe siècle que ses compatriotes placent au même niveau que Shakespeare, et de la formule algérienne dont le caractère judicieux se vérifie dans notre vie nationale actuelle. Quand en effet l’Algérien n’y voit plus clair dans une affaire et flaire l’embrouille, il a un mouvement de recul comme pour s’éloigner du mal et lâche, excédé : « awwah ! hadhi khdaïm chitan ! » (« C’est l’œuvre du diable ! »).

Publicité
Publicité
Publicité

10 commentaires

Laissez un commentaire
  1. Shetan est partout : au Nord comme au Sud, en Algérie comme partout ailleurs.
    Les valeurs traditionnelles disparaissent au profit du vice généralisé. Cela se constate hélas ! en Europe, et en France, notamment. Le satanisme s’installe partout en haut lieu, dans toute les sphères du Pouvoir, lequel n’hésite pas à pousser le pays vers sa disparition. Toute tentative de citoyens dénonçant cet état de choses est aussitôt réduit au silence, par la voie judiciaire quand ce n’est pas par l’élimination physique. Cela fait bien longtemps que la France n’est plus une démocratie ( en supposant qu’elle l’ait été un jour ! ). Seulement une dictature qui avance masquée…vers des lendemains qui ne chanteront pas du tout. Et tout le monde ( je dis bien, tout le monde ) sera logé à la même enseigne.

  2. Celui qui ne fait que que peindre à longueur de journée , devient par la force des choses un peintre.
    Celui qui ne fait que lire et écrire devient par la force des choses un écrivain.
    C’est la définition du diable au sens du droit chemin.
    Je ne parle pas de Satan qui reste le maître , le meilleur élément de l’équipe de Satan est celui qui détruit la cellule élémentaire de la société , la famille.
    Je n’irai pas plus loin ,

  3. A votre liste on peut y en ajouter un bon paquet , macron , hollande , trump , netanyhaou , may , merkel ……. et peut-etre meme que j’en suis un , seulement je sais que je suis fou mais suis pour autant sous influence ? ma folie m’aveugle t’elle ?

  4. Je tiens seulement à faire partager une petite réflexion sur le fameux hadith: “le diable coule dans l’homme comme le sang dans les veines”. J’en tire deux remarques:
    _ les veines n’ayant pas d’autre fonction que de faire couler le sang, on peut se demander si l’homme n’a pas en conséquence une nature éminemment diabolique. Nous partageons avec lui une communauté de destin, et peut-être même sommes nous ici comme les instruments de son salut: je veux dire que le bon sens nous appellerait, lui et nous, à construire la voie vers l’autre monde ici-bas, en mettant fin à la prédation des uns sur les autres, à tous les niveaux;
    _ à côté du système sanguin se trouve le système nerveux, voie de transmission du “pulsionnel” bio-chimique, or il me semble que le diable a beaucoup à voir avec le pulsionnel, notamment dans sa dimension sexuelle. N’y a t-il pas là une explication à l’idée qu’à chaque individu est attaché un diable personnel? A l’idée que “quand un homme et une femme se regardent, Sheitan est entre les deux”? Aux invocations prononcées avant l’acte sexuel?
    Nous sommes appelés à renverser notre soumission à Iblis pour que Iblis sous soit soumis, comme il lui a été demandé: pas d’autre salut pour lui en dehors de cette voie. Mais peut-être est-il lui aussi, comme beaucoup d’êtres humains, trop en colère contre Dieu pour revenir à son adoration.

    • Mdrrrr, mon pauvre, épargne toi cette souffrance de réflechir à ce dont tu n’as aucune sciences !!
      Quand le prophète dit cela, il veut dire que la nature humaine est animal et fera toujours appel à son instinct malgré son éducation !! C’est pour cela que nous aimons les femmes.
      Ton histoire de veine de nerfs etc…garde la pour des médecin mon ami et va plutot apprendre la sciences qui nous viens de nos anciens savants !!

Laisser un commentaire

Chargement…

0

France : baisse des actes anti-musulmans en 2017

L’ancien despote Ben Ali veut lever le gel de son compte bancaire en Tunisie