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Sarah al-Souhaïmi, première Saoudienne à la tête d’une banque en Arabie

Faut-il voir dans les nominations de Saoudiennes à des postes clés une brèche ouverte dans un conservatisme figé dans ses archaïsmes ? Cela y ressemble, même si, par ailleurs, le rigorisme religieux saoudien refuse obstinément d’octroyer à la gent féminine des droits aussi élémentaires que celui de conduire ou d’être affranchie de toute tutelle infantilisante, offrant ainsi un contraste saisissant.

Les plafonds de verre ne sont faits, en théorie, que pour être brisés, mais ce qui relève encore d’une véritable gageure pour toutes les femmes, en Occident comme en Orient, est paradoxalement réalisable en Arabie saoudite, où la liste des femmes de tête, qui ont réussi à le pulvériser, s’allonge tout doucement.

Il n’y a guère que quelques jours qui séparent la promotion historique de Somayya Jabarti, première femme rédactrice en chef de la presse saoudienne, aux commandes du journal la « Saudi Gazette », de la nomination tout aussi inédite et retentissante de Sarah al-Souhaïmi, à la tête d'une banque d'investissement, la NCB Capital, gérant des avoirs de quelque 12 milliards de dollars.

Cette jeune femme, qui s’était auparavant brillamment illustrée dans la finance, certainement par atavisme familial, a en effet de qui tenir puisque son père, Jammaz Al Souhaïmi, n’est autre que le très estimé PDG de la Gulf International Bank à Bahreïn, une pointure dans son domaine qui fait autorité dans le secteur du marché financier de l'Arabie.

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Les nominations prestigieuses de certaines Saoudiennes, sans être encore en cascade, créent néanmoins l’événement en ouvrant la voie dans des parois professionnelles très escarpées, à l’instar des pionnières Arwa Al-Hujeli, devenue première avocate de son pays en avril dernier, de Madeha Al-Asjroush, une psychologue et photographe de renom, des athlètes Sarah Attar et Wojdan Ali Seraj Abdulrahim Shaherkani, premières participantes aux JO de Londres en 2012, ou encore d’Haifaa Al-Mansour, cinéaste de talent, dont le long métrage « Wadjdja » qui met en scène une fillette jugée rebelle pour rêver de posséder une bicyclette, a récolté une moisson de récompenses internationales, jusqu’à être ovationné aux festivals de Cannes et Venise, et concourir récemment pour l’Oscar du meilleur film étranger.

Autre illustration des remarquables percées des femmes saoudiennes là où personne ne les attendait, Manal Al-Sharif, figure de proue de la lutte pour l’émancipation de la femme, s’est, elle, engagée sur une voie courageuse et ô combien sinueuse, à travers une campagne nationale de sensibilisation plaidant pour que ses coreligionnaires soient considérées comme des automobilistes comme les autres. Force est de constater que si les autorités saoudiennes déroulent le tapis rouge pour certaines concitoyennes, les prêches dans le désert de Manal Al-Sharif se font sur un terrain toujours aussi glissant, où seule l'inertie est de rigueur.

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