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Rumana Ahmed, une conseillère voilée à la Maison Blanche

Elle s’appelle elle-même la « hijabi » en référence au voile qui lui entoure délicatement le visage, Rumana Ahmed est loin de détonner dans le saint des saints du pouvoir américain. Elle a su s’y imposer lentement mais sûrement, en douceur et avec intelligence, après y avoir été promue par son mentor en politique : Ben Rhodes, le conseiller adjoint à la sécurité nationale du président Obama.

Pleine d’énergie et désireuse d’être à la hauteur de la confiance placée en elle, la jeune recrue musulmane de la Maison Blanche, aux racines bangladaises et née dans la banlieue de Washington, a eu ainsi l’insigne honneur d’être sélectionnée pour rejoindre six autres coreligionnaires, dont certains occupent des postes dits sensibles au Conseil national de sécurité. Ils traitent essentiellement des informations classifiées, tandis que d’autres s’acquittent de leur mission au sein notamment des départements de l’immigration et des NTIC…

C’est dans l’euphorie Obamanienne des premiers temps, en 2009, que Rumana Ahmed, férue de politique, a fait ses premiers pas de stagiaire dans le bureau de la correspondance présidentielle, avant d’y être embauchée de manière permanente.

Au fil des mois, gagnant en maturité et acquérant une solide expérience des arcanes du pouvoir, la jeune femme, qui assure n’avoir jamais été en butte au racisme anti-musulmans en raison de son voile, s’est passionnée pour diverses causes, tout en tissant un large réseau professionnel. Sa volonté d’être utile à sa communauté allant en s’affermissant.

« C’était vraiment enthousiasmant ! », s’est-elle remémorée lors d’une récente interview, soulignant : « J’ai participé activement à l’organisation des Iftars à la Maison Blanche, et aussi loin que je me souvienne, je ne me suis jamais posé la question de savoir si ma jeunesse, mon inexpérience et mon islamité étaient des handicaps, et on ne m’a jamais fait ressentir qu’ils mettaient en cause ma crédibilité ».

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Concédant toutefois un certain embarras au début, lorsqu’elle réalisa qu’elle était la seule employée voilée dans l’aile l’ouest de la Maison Blanche et que certains la fixaient du regard, Rumana Ahmed insiste sur le fait que ce trouble ne fut que passager. Fière d’incarner le visage féminin de la diversité de l’ère Obama, dans une ambiance professionnelle qui s’est très vite acclimatée à sa présence, elle se réjouit d’avoir pu évoluer sereinement, sans subir aucune discrimination.

« Les gens étaient si gentils, ils m’ont rapidement considérée comme n’importe quelle autre salariée, même si au départ, certains me lançaient des regards noirs, ou me regardaient comme un ovni, une alien… Mon patron m’a offert des opportunités intéressantes, et j’ai fini par me retrouver face au président, dans le bureau ovale », relate-t-elle avec une émotion intacte.

Intarissable d’éloges à son sujet, Ben Rhodes, celui qui lui a ouvert les portes de la Maison Blanche, ne regrette pas de lui avoir mis le pied à l’étrier. Celui-ci décrit Rumana Ahmed comme le symbole vivant « d’une grande réussite américaine et une formidable ambassadrice des valeurs de notre pays ». Et de renchérir : « Je compte sur elle tous les jours, elle a une extraordinaire capacité de travail, qui va de l’entrepreneuriat mondial à notre engagement auprès de la communauté musulmane. Elle concilie harmonieusement sa foi et son dévouement à son pays l’Amérique, montrant à tous que ces deux attachements n’entrent pas en conflit ».

Depuis Washington où elle a fait ses preuves et pris du galon, Rumana Ahmed veut démontrer, notamment à la jeunesse musulmane qui est en proie à de profondes questions existentielles, s’interrogeant sur sa place et son avenir sur le sol de la première puissance mondiale, qu’elle n’est pas enfermée dans une tour d’ivoire. Elle a plus que jamais à cœur de servir d’exemple, afin qu’il rejaillisse sur l’ensemble de la communauté musulmane américaine.

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