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Roseanne Khawaja, une jeune saoudienne qui s’emploie à changer le monde

Se bercer d’insouciance en fermant les yeux sur les malheurs du monde n’est pas ce qui caractérise le mieux Roseanne Khawaja, une adolescente saoudienne plus mûre et lucide que les autres, qui ne s’est jamais laissé griser par la légèreté de la jeunesse.
Elle n’était encore qu’une enfant lorsque que ses nombreux voyages en Afrique effectués avec son père, pilote de ligne de son état, furent non seulement formateurs, mais déclenchèrent chez elle une prise de conscience de la souffrance humaine, notamment celle, insupportable, de petits africains de son âge auxquels elle pouvait facilement s’identifier.
Cette réalité de la pauvreté endémique qui s’est révélée dans toute sa dureté a fait naître, très tôt en elle, une volonté d’agir qui n’a cessé de se renforcer au fil des années.
« Quand j’étais enfant, je voyageais en Afrique, alors j’ai vu comment les enfants devaient travailler au lieu d’aller à l’école et comment ils devaient marcher des kilomètres pour avoir de l’eau, quand ils auraient dû apprendre des choses enrichissantes. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de faire quelque chose », a-t-elle confié récemment, heureuse d’avoir respecté la promesse qu’elle s’était faite hier, au sortir de l’enfance, alors qu’elle a tout juste 17 ans.

Son désir d’apporter sa petite pierre à la construction d’un monde meilleur s’est concrétisé en 2017, à travers la création de « Us the Youth », une association de bienfaisance à but non lucratif installée à Jeddah, qui s’inscrit dans le grand plan de développement de l’Arabie saoudite « Vision 2030 », dont l’artisan et l’ardent promoteur n’est autre que le prince héritier, Mohammed ben Salmane.
Du haut de ses 17 printemps, Roseanne Khawaja n’a pas attendu le nombre des années pour tenter de changer les choses, positivement et durablement, mue par la fougue de ceux qui ne se contentent pas de vaines paroles, ni d’incantations illusoires.
« En 2016, j’ai lancé un projet scolaire appelé Community Board qui visait à sensibiliser la jeunesse saoudienne aux problèmes mondiaux urgents », a-t-elle expliqué, ajoutant : « Les collégiens et lycéens ont ainsi beaucoup appris sur le réchauffement de la planète, le changement climatique, l’extrême pauvreté et la malnutrition ».
Forte du succès rencontré par son initiative et faisant fi des esprits sceptiques qui la trouvent trop jeune pour prétendre éclairer les consciences, la figure de proue de « Us the Youth » a décidé de poursuivre sur sa lancée, en articulant son projet autour de nouveaux axes : élaborer et mettre en oeuvre des programmes caritatifs et éducatifs dans les régions paupérisées du monde, et inciter la jeunesse saoudienne à se retrousser les manches pour s’investir pleinement dans l’aide aux plus déshérités. Des actions de bénévolat aux multiples bienfaits qui, en plus d’être utiles et fédératrices, s’avèrent particulièrement gratifiantes sur un plan humain.
« J’ai pu constater que beaucoup de Saoudiens ne connaissent pas les problèmes vitaux auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui », a déclaré avec gravité Roseanne Khawaja, avant de s’exclamer avec une vitalité retrouvée : « Il est donc essentiel de multiplier les opérations de communication pour sensibiliser ma communauté ! ».
A l’âge où d’autres, en quête d’absolu, rêvent d’un monde idéal et par conséquent utopique, Roseanne Khawaja s’emploie activement à le matérialiser, tout entière tournée vers la réalisation de son dernier projet : « concevoir des programmes scolaires pour les enfants malheureux, qui n’ont pas la chance d’aller à l’école », comme elle le déplore d’une voix triste, tout en soulignant non sans fierté : « C’est nous, les jeunes saoudiens bénévoles, qui leur enseignerons ces bases élémentaires ! ».

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6 commentaires

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  1. Avant de vouloir changer le monde, accouche déjà de toi-même, ouvre toi, fleuris, et connais-toi !
    Et si tu agis avec un coeur intelligent dès ta prime jeunesse, fais le, en étant témoin de toi-même, comme un exercice spirituel.
    “L’enfer est pavé de bonnes intentions” selon l’adage populaire qui a traversé les siècles.

    • Oui bon, Rose je ne sais pas trop mais Anne est le prénom de l’épouse de Eimran, mère de Meriem lallat ennsa, l’élue d’entre les élues de toutes les femmes de la création.
      Ste Anne comme diraient les chrétiens et qui demandait à Dieu
      إِذْ قَالَتِ امْرَأَتُ عِمْرَانَ رَبِّ إِنِّي نَذَرْتُ لَكَ مَا فِي بَطْنِي مُحَرَّرًا فَتَقَبَّلْ مِنِّي ۖ إِنَّكَ أَنتَ السَّمِيعُ الْعَلِيمُ (35)
      La femme d’Imran dit un jour : «Seigneur ! Je Te voue en toute exclusivité l’enfant que je porte en mon sein ! Daigne, Seigneur, l’accepter ! Tu es, en vérité, Celui qui entend tout, qui sait tout.» [36]
      Bref tout musulman algérien fier de l’être que je sois, j’aurais été honoré de prénommer ma fille Anne, mais bon on s’en moque n’est-ce pas et pas qu’un peu
      Salam

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