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Renvoi de l’enseignante voilée au Québec : Justin Trudeau s’oppose à la loi 21 qui lui a coûté son poste

« Personne au Canada ne devrait jamais perdre son emploi à cause de ce qu’il porte ou de ses croyances religieuses ». Il se pose plus que jamais en garant de la cohésion sociale et des belles valeurs qui érigent le respect de la démocratie, de la diversité et des droits de la personne en clé de voûte de l’immense terre d’accueil qu’est son pays, le Canada, Justin Trudeau ne laissera pas ses principes intangibles être bafoués par une loi de la discorde…

Face au tollé soulevé au Québec, et particulièrement à Chelsea, une petite commune de 7 000 âmes, par l’application inflexible de la loi 21 proscrivant les signes religieux dans le secteur public, à l’encontre d’une institutrice voilée, limogée brutalement, sans le moindre égard pour ses bons et loyaux services, le Premier ministre canadien a clairement pris position.

Et manifestement, ce n’est pas le camp des fervents partisans nationalistes de la laïcité québécoise, aux forts relents islamophobes, qu’il a choisi…

Sachant mieux que quiconque combien l’adoption aux forceps de la loi 21, le 16 juin 2019, fut houleuse sous la coupole du Parlement du Québec, mais aussi sous ses fenêtres, Justin Trudeau a fait savoir qu’il ne « ferme pas la porte à une action en justice contre la loi québécoise jugée discriminatoire par beaucoup ».

« Je n’écarte pas l’idée que le gouvernement fédéral pourrait intervenir à un moment donné dans la question de la loi 21 », a-t-il martelé dimanche matin, lors d’une conférence de presse. « Les Québécois, eux-mêmes, ont saisi la justice pour défendre leurs droits et nous suivons ça de très près. Les citoyens du Québec connaissent très bien ma position sur la loi 21 », a-t-il poursuivi.

Parmi le flot de réactions outrées qui a littéralement inondé la boîte mail du gouvernement canadien, un dessin très touchant réalisé par une petite écolière de Chelsea, Elin Wilson, n’a pas laissé de marbre l’homme fort du pays de l’érable. Il illustre, en effet, l’affection que porte l’enfant de 9 ans, non musulmane, à Mademoiselle Fatemah Anvari, son institutrice voilée tant regrettée, et met en exergue un message fort dénonçant l’injustice cruelle que constitue son renvoi.

De leur côté, l’Association canadienne des libertés civiles (ACLC) et le Conseil national des musulmans canadiens, en concertation étroite avec d’autres organisations, s’apprêtent à déposer des documents étayant leur plainte contre l’adoption partielle de la loi 21, devant une cour d’appel. A cet égard, la directrice du programme d’égalité de l’ACLC, Noa Mendelsohn Aviv, a rappelé avec insistance : « Ce sont des êtres humains qui sont chassés de leur emploi, des êtres humains qui souffrent et des droits fondamentaux qui sont violés » (source Reuters).

Accouchée dans la douleur, la laïcité québécoise consacrée par la loi 21 n’aura peut-être pas de beaux jours devant elle…  Ou en tout cas, pas d’aussi beaux jours que la laïcité à la française, dont le dogmatisme a fait des émules chez les cousins de la Belle Province.

L’intégralité du dessin et du message de l’écolière de Chelsea, Elin Wilson, 9 ans, adressés à Fatemah Anvari, son institutrice voilée tant regrettée

« Chère Mademoiselle Fatemah,

Vous me manquez vraiment beaucoup. Vous étiez une formidable institutrice. J’aimais quand vous nous lisiez des livres. Ce n’est pas juste que vous ne puissiez plus enseigner. Je trouve votre hijab magnifique !!! Vous êtes la meilleure maîtresse que j’ai jamais eue.»

 

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