in

Refusons Le Débat Sur L’Islam : Débattons Plutôt De L’Islam

Vous m’avez reconnûtes, mâme Dupont ?

Je suis Jacques Julliard, éditocrate phrygien.

C’est moi que j’ai le même coiffeur que Luc Ferry, mon vieux complice nautique (MVCN).

C’est moi, remember, que j’ai durant trois décennies croûté qu’il fallait qu’on mette par bourriches du capitalisme dans la gauche, puis que j’ai tardivement compris, vendredi, que non, finalement, fallait pas, mais trop tard, putain, les « socialistes » ont déjà fait comme j’avais dit, croyez-moi que si j’aurais su j’aurais tu mon clapet, mâme Dupont, mais, s’il vous agrée, zappons, c’est pas de ça que j’entends qu’on se parle, ça tournerait je crains à mon désavantage, et ça, j’aime pas – comme dit fort bien Luc Ferry, MVCN, si que Bouygues nous émolume, c’est bien qu’on est de la douzaine, hein, mon croquant ?

Je suis venu vous dire, mâme Dupont, que cette fois-ci je suis pas du tout content, vu que : « Voilà que Nicolas Sarkozy et sa fidèle UMP sont en train de lancer un nouveau “grand débat”, plein d’à-propos, sur l’islam en France » !

Je suis venu vous dire

Et là, coutez-moi, je suis formel : « Faut refuser le débat Sarkozy ».

Car en effet : durant que les « masses » populaires d’outre-Méditerranée se font un « chemin vers la lumière » de la-démocratie-comme-chez-nous (sans qu’on puisse clairement jurer qu’elles sont manipulées par les bubars), « est-ce vraiment le moment », s’il vous plaît, « de ramener les musulmans de France à leur islamité », mâme Dupont, et « de leur tendre le miroir d’un extrêmisme bigot et réactionnaire » [1] ?

Fichtre non, ma bonne Yvonne, car si qu’on ramenait ainsi les musulman(e)s : « Quelles que soient les précautions prises, à supposer qu’on veuille en prendre, on assisterait à un déferlement de colères et de ressentiments, de faits vrais et de raisons fausses, d’intolérance et d’exaspération ».

(Car nos musulman(e)s de proximité ne suscitent pas seulement d’injustes ires : ces gens-là nourrissent aussi (par cette façon qu’ils ont d’ostenter leur islamité) de compréhensibles énervements.)

Naturellement : je dis pas du tout « qu’il n’existe pas une question musulmane en France ».

Je dis pas du tout non plus, notez, « que l’islam ne pose pas de problèmes particuliers à la société française », vu que, « bien sûr que si », mâme Dupont : la « question musulmane en France » nous pose maints « problèmes », tout comme naguère nous en posa que la gauche manquait d’allant capitaliste, mais ne m’entraînez pas s’il vous plaît dans mes souvenirs, je vous ai je crois prévenue que c’était sujet non grata.

Mais alors, m’allez-vous dire, mâme Dupont (car vous avez du répondant) : finalement, Jacques, vous pensez, tout comme Sarkozy, que nous avons chez nous cette « question musulmane », qui nous pose des « problèmes » ?

Toutafé mâme Dupont : cela, « des sondages très clairs et répétés l’attestent ».

Mais Jacques, m’allez-vous de surcroît dire, pénible comme on vous sait : vous avez, tout comme Sarkozy, l’oeil rivé sur les sondages ?

Toutafé, mâme Dupont, car ils sont « très clairs et répétés ».

But, Jack, me rétorquerez-vous (car décidément vous êtes brise-gonades) : comment sachûtes-vous que ces « clairs » sondages sont pas coupés de l’« intolérance » dont vous redoutâtes ci-dessus qu’elle entachît « le débat Sarkozy »- et sont par conséquent pas, non pas « très clairs », mais complètement cons (tout comme souvent les sondages sont) ?

J’ai pour toi, comme pour la plèbe en général (nonobstant qu’elle boude trop les chorégies), de l’affection, mâme Dupont.

Mais faudrait pas non plus que tu me fasses trop chier par tes sots questionnements : les sondages, loin de marquer de l’« intolérance », narrent nettement que « la volonté d’imposer une marque confessionnelle sur la société par le biais du vêtement, des interdits alimentaires, des prières ostentatoires, de la séparation des sexes à l’hôpital, dans les stades et dans les piscines, choque légitimement la majorité des Français » d’ancienne implantation.

― Et rien sur la constitution de maquis fondamentalistes en Seine-Saint-Denis ?

― Rien, mais tu as raison, cocotte : c’est aussi un motif de légitime choquerie.

― Mais alors, Jacques ?

Publicité
Publicité
Publicité

― Voui ?

― Que souhaitez-vous ?

― Mais un « débat », évidemment, pauvre débile.

― Un débat ???

― T’es bouchée ?

― Comme Sarkozy, alors ?

― Putain, je viens de passer trois plombes à te dire qu’on devait refuser « le débat Sarkozy », mais t’as rien compris, hein ?

― De fait, Jacques : j’ai honte, mais je saisis pas bien ce qui dans le fond différencierait le « débat » que vous souhaitez, sur la « question musulmane », du « débat Sarkozy » ?

― J’explique, Nunuche : moi, je souhaite, là-dessus, « un débat entre citoyens ».

― Et aussi ?

― Et aussi un « débat social ».

― Et Sarkozy ?

― Sarkozy, de son côté, veut plutôt « le débat Sarkozy ».

― …

― Aucun rapport, donc.

― …

― Repeat after me, couillonasse : « Oui, donc, au débat social », mais « non à un débat Sarkozy sur l’islam qui ne vise qu’à créer la zizanie et à stigmatiser les musulmans ».

Notes

[1] J’aime quand voisinent, dans mes dissertations, le mot « islamité », le mot « bigot », et le mot « réactionnaire » : ça fait un chouette nuancier.

Politis

Publicité
Publicité
Publicité

Laisser un commentaire

Chargement…

0

Saccage des locaux du CBSP à Paris

Urgence Bahreïn