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Quand le journaliste se fait chercheur

Plus qu’un essai journalistique, l’ouvrage de Xavier Ternisien, responsable de la rubrique « Religions » au quotidien Le Monde, constitue un véritable travail d’investigation sur la galaxie des Frères Musulmans. Nourrie de lectures approfondies, de traductions originales, d’entretiens avec des dirigeants et des militants « fréristes » et surtout d’enquêtes de terrain conduites dans plusieurs pays (Egypte, France, Grande-Bretagne…), cette étude s’inscrit dans la lignée des travaux de référence sur l’islam politique. Ecrit dans un style limpide, accessible à un lectorat profane, l’ouvrage a la mérite de remettre en cause de nombreuses idées reçues sur les organisations islamistes, en général, et sur les Frères Musulmans, en particulier. Plus encore, le livre de X. Ternisien apporte des éléments d’information inédits sur l’histoire « mouvementée » de l’implantation des Frères Musulmans en Europe et en France.

Après l’étude approfondie de Richard P. Mitchell, The Society of The Muslim Brothers1 et surtout l’ouvrage fort complet d’Olivier Carré et Gérard Michaud (alias Michel Seurat), Les Frères Musulmans2, paru en France en 1983, le sujet semblait largement épuisé : que pouvait-on dire de plus sur l’organisation fondée en 1928 par Hassan Al-Banna ? Et pourtant, Xavier Ternisien a osé le défi en se lançant dans une forme de réactualisation de la connaissance sur les Frères Musulmans, et même en y apportant des éléments inédits, relatifs notamment à la dimension internationale du mouvement, à son influence dans les pays européens et à l’émergence d’une nouvelle génération de leaders et de prédicateurs fréristes. Sur ce plan, force est de reconnaître que l’auteur a gagné son pari : loin d’être une simple recension d’études et d’articles « déjà publiés » ou une énième « resucée journalistique » de travaux scientifiques, l’ouvrage contribue sans aucun doute à renouveler les informations et la réflexion sur les Frères Musulmans. D’ailleurs, à ce propos, l’auteur relève un contraste patent entre l’abondance des références médiatiques aux « Frères » et la pauvreté des sources originales qui conduit inévitablement à la caricature médiatique : « Que de sottises a-t-on pu écrire sur le compte des Frères ! », déplore Xavier Ternisien dans son introduction. On peut penser que ce constat amer, fut aussi sa principale motivation à publier une nouvelle étude sur les « Frères », l’auteur étant confronté constamment dans sa propre pratique journalistique (plusieurs années d’expérience à l’AFP et au Monde) à la difficulté de renouveler ses informations et ses informateurs et à se détacher du « prêt à clicher médiatique », du style : les Frères constituent une organisation secrète, dont le seul objectif serait d’islamiser le monde. On sait quelles furent les conséquences politiques et sécuritaires de ce type de discours fantasmatiques à propos d’ « autres Frères », les Francs Maçons dont, il n’y a pas si longtemps, on prêtait également des desseins obscurs à l’échelle mondiale. D’entrée, l’auteur cherche à donner des gages d’une certaine objectivité, en se fixant un certain nombre de règles d’or (un SMIC de la déontologie), afin d’échapper aux lieux communs sur l’organisation des Frères Musulmans. On notera au passage que les précautions de X. Ternisien mériteraient d’être méditées par certains chercheurs et universitaires travaillant sur l’islam politique – dont certains ont prouvé qu’ils n’échappaient plus au sens commun et au sensationnel – et par les élèves des écoles de journalisme qui sont encore abreuvés des nombreux essais fantaisistes sur les « projets maléfiques » des islamistes en Europe et dans le monde entier3.

Il n’existe pas de chromosome ou d’habitus « FM »

L’auteur nous met d’abord en garde contre les tentations de « décontextualisation » et de « substantialisation » de l’identité frériste qui aboutit à une approche quasi-génétique des Frères Musulmans, créant une forme d’invariant (de substance éternelle) dans le temps et dans l’espace. Or, nous rappelle X. Ternisien, « les gens pensent, changent d’avis et évoluent, en fonction de leur vie personnelle, du milieu dans lequel ils s’insèrent et des circonstances  ». On sait que ce genre de dérives substantialistes s’applique fréquemment à des personnalités musulmanes telles que Tariq Ramadan, accusé d’être porteur du chromosome « FM » de son grand-père (Hassan Al-Banna) et donc incapable d’évoluer : tu es né Frère Musulman, tu vis Frère Musulman, tu mourras Frère Musulman ! C’est notamment la thèse centrale du dernier ouvrage de Caroline Fourest, Frère Tariq qui, en dépit de l’absence totale de rigueur dans l’investigation, a connu une forte promotion médiatique4. Le chapitre fouillé de X. Ternisien consacré à la famille Ramadan5 relativise largement l’emprise et la filiation fréristes du petit-fils de Hassan Al Banna : dès les années 1970, le propre père de Tariq, Saïd Ramadan, avait déjà pris ses distances avec les Frères, sans pour autant rompre officiellement. Et les nombreux témoins et acteurs rencontrés et interrogés par X. Ternisien au cours de son enquête, admettent que Tariq Ramadan n’a jamais appartenu à l’organisation des Frères Musulmans : au mieux ils lui portent de l’estime, au pire ils le considèrent comme un « dévoyeur », sinon comme un « déviant » par rapport à l’héritage de son grand-père. En somme, Tariq Ramadan n’a jamais été « Frère Musulman » au sens organisationnel du terme et ses idées à la fois « libérales » sur le plan religieux et « progressistes » sur le plan politique tendent à l’éloigner considérablement de la « matrice commune » des Frères Musulmans. Pour étayer cette thèse, l’auteur s’appuie notamment sur le témoignage de Abdelmonam Abu-Al-Futuh, membre du Conseil de la guidance qui affirme que « Tariq Ramadan n’a pas de lien direct avec nous [les Frères Musulmans], même s’il existe une relation historique avec sa famille. Nous respectons son travail, mais il se situe dans une perspective qui n’est pas la nôtre ». Cette distanciation ou cette non-filiation directe avec l’organisation des Frères Musulmans est d’ailleurs confirmée par Gamal Al-Banna, le dernier survivant de la fratrie (benjamin de Hassan Al-Banna) qui reconnaît que Tariq Ramadan « défend des idées nouvelles sur l’islam, parce qu’il est jeune et que sa culture est européenne. Si les racines de sa pensée viennent des Frères, son interprétation est très différente  ». Néanmoins, X. Ternisien reste prudent dans ses conclusions, car l’identité « frériste » est tellement labile et multiforme, qu’il refuse de classer Tariq Ramadan comme un « pur héritier » ou, au contraire, comme un « héritier putatif », ce en quoi le journaliste du Monde a raison, parce que l’héritage des Frères Musulmans n’appartient à personne en particulier. A l’inverse, le « cas de l’UOIF » (Union des organisations islamiques de France) semble plus ambivalent dans ce rapport de filiation à l’égard des Frères Musulmans : si elle n’a pas de dépendance hiérarchique avec l’organisation internationale des Frères, elle entretient néanmoins de nombreuses relations avec elle, « en ce sens que l’UOIF n’a pas de liens formels avec les Frères. Sinon des contacts épisodiques avec Hassan Huweidi, l’ambassadeur itinérant des Frères, et surtout son appartenance à l’Union des organisations islamiques en Europe, en anglais la Federation of Islamic Organizations in Europe (FIOE), qui est liée à l’organisation internationale des Frères. Il se trouve que l’UOIF est, en termes numériques, l’organisation la plus importante de la FIOE. Ajoutons qu’Ahmed Jaballah, que l’UOIF considère comme son guide spirituel, est le numéro quatre du Conseil européen des fatwas et de la recherche. La référence aux Frères est explicite dans le logo de l’UOIF, où l’on distingue la phrase suivante, tirée du Coran : ‘Dieu a établi la concorde en vos cœurs, vous êtes, par sa grâce, devenus frères ‘. Ce même extrait du Coran est invoqué par Hassan Al-Banna pour définir les objectifs de son mouvement ».

Si l’on suit X. Ternisien dans son développement, en dépit de la gêne de l’UOIF à reconnaître ses liens évidents avec les Frères Musulmans, surtout dans le contexte actuel de normalisation de ses relations avec le ministère français de l’Intérieur (CFCM et nouvelle Fondation pour l’islam initiée par Dominique de Villepin), il existerait bien une situation de « concubinage organisationnel » (la formule est de nous), au sens que l’UOIF flirte discrètement avec l’organisation internationale des Frères Musulmans mais sans avoir contracter de mariage légal, à moins que les termes du contrat de mariage soient restés secrets. Toutefois, l’auteur refuse d’en tirer des conclusions hâtives sur une hypothétique « appartenance secrète » de l’UOIF aux Frères Musulmans, car ce n’est pas l’objet de son livre qui est davantage de donner à voir la complexité relationnelle que des clichés réducteurs. Pour X. Ternisien, il est clair qu’on ne peut mener aujourd’hui une enquête sérieuse sur l’influence des Frères Musulmans en Europe et à travers le monde en restant prisonnier de l’idée de l’existence d’un chromosome frériste, ou dans une version apparemment « plus sociologique » mais, tout aussi critiquable, d’un habitus frériste. Les deux clichés doivent être rejetés, car ils offrent des visions figées de la « nébuleuse FM » qui est bien plus mouvante et hétérogène qu’on ne se l’imagine habituellement.

La transitivité mathématique ne s’applique pas aux Frères Musulmans

L’auteur pointe du doigt, par ailleurs, la tentation d’une transitivité abusive qui consiste à penser que tous ceux qui se côtoient sont nécessairement identiques : « Ce n’est pas parce que, un jour, deux personnes vont se trouver réunies dans un même colloque, une conférence, qu’elles partagent une même conviction ». On devine à quel type de conclusion conduit ce genre de raisonnement : Monsieur X, connaissance de Monsieur Y, est nécessairement un terroriste ou un « suppôt du terrorisme islamiste », dans la mesure où ils ont fréquenté la même mosquée ou le même groupe musulman dans leur jeunesse. Imaginez que l’on applique cette même pseudo-théorie de la transitivité islamique à la gauche et à la droite françaises : certains ministres ou anciens ministres, issus de l’extrême gauche radicale ou de l’extrême droite néo-païenne, pourraient être accusés aujourd’hui de complicité avec des groupes terroristes. Sur ce point, on notera la richesse des développements de l’ouvrage sur la diversité, voir même l’éclatement des trajectoires et des itinéraires des Frères Musulmans. S’il y a bien une matrice commune, fort bien analysée par X. Ternsien, celle-ci a débouché sur des positionnements religieux, politiques et même philosophiques différents. Quoi de commun, en effet, entre les Frères conservateurs restés fidèles à l’organisation mère égyptienne, les générations montantes qui plaident pour un « centrisme frériste » (Al-Wassat), les nouveaux prédicateurs médiatiques comme Amr Al-Khalid ou Youssouf Al-Qardhaoui qui ont aujourd’hui un rayonnement transnational ou des organisations religieuses qui tentent, tant bien que mal, de « faire leur lit » dans les contextes nationaux européens, telles que l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) ? Pourtant, tous ces acteurs de la mouvance « Frères Musulmans » se sont parfois rencontrés par le passé, se sont croisés dans les couloirs du « frèrisme international » et seraient encore susceptibles de participer à des réunions et à des initiatives communes, mais cela n’en fait pas pour autant une sorte de « toile d’araignée frériste » à l’échelle mondiale, une sorte de chaîne imaginaire d’islamité sous la tutelle d’un Guide suprême. En ce sens, les Frères Musulmans du monde entier et leurs sympathisants ne sont pas aujourd’hui redevables des crimes et des actions terroristes d’ Ayman Al-Zawahiri (n° 2 d’Al-Qaïda), sous prétexte qu’ils l’auraient croisé un jour dans leur militance islamique, pas plus que les dirigeants de la LCR et de LO (ou les dirigeants socialistes passés par le trotskisme) ne sont redevables du terrorisme d’Action directe.

Le « Kominterm islamique » est un mythe producteur de fantasmes et d’ambitions

Mais plus encore que le substantialisme ou la transitivité abusive, c’est l’idée même que l’on se fait de l’organisation et de la structure internationale des Frères Musulmans qui doit être révisée, selon X. Ternisien. Par absence de référence pertinente à l’échelle du monde arabo-musulman ou tout simplement par paresse intellectuelle, on a souvent comparé les Frères Musulmans à une forme de « Kominterm islamique », c’est-à-dire une Internationale rigide et sectaire, donnant des ordres et des consignes à l’ensemble de ses fédérations nationales ou régionales. Une telle structuration pyramidale et centralisée n’a jamais véritablement existé dans les faits (pas même aux heures de gloire du mouvement) : elle a servi a alimenté les fantasmes, y compris à l’intérieur même des Frères Musulmans dont certains se voyaient bien une vocation internationaliste (à l’échelle du monde), sinon « oummiste » (à l’échelle de la Oumma musulmane). A ce titre, on peut dire que le fantasme d’une « Internationale frériste » a fonctionné dans les deux sens, autant chez les militants Frères Musulmans que chez leurs détracteurs : « Ces constructions, satisfaisantes pour un esprit occidental rompu à la dialectique, font complètement l’impasse sur des réseaux d’appartenances et d’allégeances beaucoup plus complexes, qui minent de l’intérieur toute tentative de fonctionnement pyramidal. Le mouvement islamiste est organisé de manière horizontale, bien plus que verticale  » note l’auteur. Sur ce plan, l’ouvrage de X. Ternisien retrace l’historique d’une organisation internationale balbutiante mais apporte surtout des éléments d’actualité fort pertinents sur le relatif échec de l’ « internationalisme frériste ». Si l’organisation internationale reste un sujet tabou chez les Frères Musulmans ou leurs sympathisants, c’est moins en raison d’un quelconque « plan secret » visant à conquérir le monde, qu’en raison des nombreux revers. Aujourd’hui, en 2005, l’organisation internationale des Frères tend de plus en plus à devenir une véritable coquille vide et à se réduire à sa portion congrue « égypto-égyptienne », comme le relate cet ancien membre des Frères interrogé par X. Ternisien : « C’est un fantasme. Comment voulez-vous prendre des décisions pour des situations aussi différentes dans autant de pays ? L’organisation des Frères est un échec. Elle n’est pas capable de mener à bien un objectif. En tant qu’école de pensée, c’est un succès. Mais en tant qu’organisation, c’est un échec » (Abu Elela Madi, le fondateur du parti égyptien Al-Wasat).

Après le 11 septembre, des Frères très « sages »

Enfin, X. Ternisien s’attaque au lieu commun le plus répandu actuellement à propos des Frères Musulmans, et sûrement aussi le plus aveuglant : celui du complot mondial, renvoyant à cette constellation imaginaire, appliqué autrefois à nombre d’organisations et de mouvements (les protestants, les communistes, les Francs maçons…). A ce niveau, force est de reconnaître que la théorie du « complot frériste » n’est pas seulement véhiculée par les médias mais, de plus en plus, par des experts sécuritaires ou, pire, par certains scientifiques de renommée internationale qui, depuis le 11 septembre 2001, semblent éprouver de plus en difficultés à se détacher des discours de sens commun sur l’islam et l’islamisme : « Certains spécialistes de l’islam, déplore X. Ternisien, font endosser aux acteurs du jeu islamiste des stratégies machiavéliques, qui les conduiraient à avancer tantôt masqués, tantôt à découvert, montrant les crocs du loup ou faisant entendre le bêlement de l’agneau. Ces attitudes seraient inscrites par avance dans un protocole complexe, un plan diabolique mis au point de longue date et appliqué à la lettre, comme on suit pas à pas une carte au trésor ».

L’auteur prend le contre-pied de cette vision fantasmatique, en fournissant des éléments probants.

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Pour ne se limiter qu’à l’Europe, le 11 septembre a davantage incité les organisations se situant dans la mouvance des Frères à normaliser leurs relations avec les pouvoirs publics, qu’à sortir du « rang ». A ce niveau, l’on peut dire désormais que les Frères épousent très clairement une trajectoire de normalisation à la fois politique et sécuritaire. En France, par exemple, une organisation comme l’UOIF (la plus proche des FM) a renforcé sa ligne légaliste (pas de contestation franche de la loi du 15 mars 2004 sur les signes religieux), s’est considérablement rapprochée du ministère de l’Intérieur et participe de plus en plus ouvertement, de manière directe ou indirecte, à la lutte contre les dérives extrémistes et terroristes dans le paysage islamique français. De ce point de vue, c’est moins un « complot frériste » que l’on a vu émerger après les événements dramatiques du 11 septembre, qu’une nouvelle ligne de « compromis sécuritaire ». Sur cette évolution pragmatique, X. Ternisien fournit d’ailleurs une information éclairante : l’UOIF a participé activement, aux côtés du ministère français de l’Intérieur, aux opérations de « repérage » des courants salafistes au sein des banlieues françaises.

Tu peux toujours rêver mon « Frère »…..

Le « SMIC de l’objectivité » proposé par X. Ternisien pour étudier les mouvements islamistes, en général, et les Frères Musulmans, en particulier, a-t-il une chance d’être accepté, sinon d’être entendu ? En tout cas, l’auteur paraît y croire : son ouvrage n’est pas seulement une enquête rigoureuse sur les « FM » mais aussi une forme de plaidoyer pour un renouvellement des analyses sur les phénomènes touchant de près ou de loin à l’islam politique : « Il est grand temps que des travaux sérieux sur l’islamisme, tant dans le champ journalistique que dans le domaine universitaire, prennent le relais de la diabolisation et de la simplification, qui font sans doute vendre du papier, mais guère avancer notre connaissance du monde musulman ».

Il faut espérer que ce souhait d’un « journaliste-chercheur » qui croit en un minimum de déontologie au sein de sa profession ne soit pas simplement un vœu pieux, le qualificatif étant ici de circonstance.

Notes :

1 Richard P Mitchell., The Society of the Muslim Brothers, New York, Oxford University press, nouvelle édition 1993.

2 Olivier Carré et Gérard Michaud (Michel Seurat), Les Frères musulmans, Paris, Gallimard-Julliard, collection Archives, 1983.

3 Parmi les essais fantasmatiques à succès, cf. Christophe Déloire, Christophe Dubois, Les islamistes sont déjà là, Paris, Albin Michel, 2004 ; Mohamed Sifaoui, Mes frères assassins : comment j’ai infiltré une cellule d’Al-Qaïda ?, Paris, Le Cherche Midi, 2003.

4 Caroline Fourest, Frère Tariq : discours, stratégie et méthode de Tariq Ramadan, Paris, Grasset, 2004.

5 Chapitre 7 de l’ouvrage de X. Ternisien, « Ramadan père et fils ».

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