Au soir de sa vie, Jacques Vergès, l’inoubliable ténor des prétoires, trouvait encore la force de livrer un formidable réquisitoire contre la fallacieuse « guerre humanitaire » en Libye et ses deux sinistres stratèges Sarkozy et BHL qu’il accusait alors de « crimes de guerre », quand il était de bon ton, à l’image de son interviewer goguenard de France24, de se glorifier de cette ingérence française pour abattre Kadhafi.
Nul doute qu’il doit se retourner dans sa tombe en voyant ces deux dangereux démagogues, loin d’être mis au ban de la vie publique et de se terrer dans un trou, continuer à occuper le devant de la scène, alors même que l’afflux de réfugiés syriens aux portes de l’Europe en révèle les responsabilités flagrantes, les mensonges d’Etat, et l’ignominie.
Que dirait Jacques Vergès, cet avocat debout et engagé jusqu'à son dernier souffle, de la pitoyable pantalonnade politico-médiatico-people qui se rejoue inlassablement sous nos yeux effarés, dans une patrie des droits de l’Homme à qui l’Allemagne donne désormais des leçons d’humanisme ?
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