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Proche-Orient : les extrémistes tissent leur toile

Members of the Muslim Brotherhood movement shout slogans as thousands of Jordanians demonstrated peacefully in Amman and other cities after weekly prayers on Friday to press for political and economic reform, and demanding that the government resign. Banner reads: The Islamic Brotherhood. AFP PHOTO/KHALIL MAZRAAWI (Photo credit should read KHALIL MAZRAAWI/AFP/Getty Images)

La guerre des mots fait rage sur Internet, les sites d’informations pro-israéliens et pro-palestiniens s’engagent dans une guerre virtuelle prolongeant sur Internet le conflit armé. Dans le camp des pro-palestiniens, on trouve des sites radicaux comme Radio islam qui nient l’existence de l’Etat israélien souvent décrit comme l’ « entité sioniste » dans un déni de réalité imbécile. Plus grave, ce site diffuse abondamment des écrits révisionnistes. Le site Solidarité Palestine est à l’inverse résolument engagé en faveur de la paix et donne largement la parole aux défenseurs du camp de la paix qu’ils soient palestiniens ou israéliens. Ce positionnement en faveur d’une paix juste et durable et pour la réconciliation entre les deux peuples vaut à son concepteur Giorgio Basile de solides inimitiés, Solidarité-Palestine fait ainsi l’objet de fréquentes attaques pirates, comme ce fut le cas le 02 février dernier. Gush Shalom (le Bloc de la paix) est le site de l’organisation pacifiste israélienne du même nom. Y sont retracées les diverses activités du groupe en faveur de la paix et les prises de position de son leader charismatique, Uri Avnery, le plus célèbre pacifiste israélien.

Particulièrement nombreux et offensifs, les sites sionistes radicaux inondent la toile adoptant un ton le plus souvent véhément voire belliciste, ils relayent abondamment la propagande d’Ariel Sharon. Desinfos.com et Antisemitisme.info -ce dernier étant proche du Comité juif d’action- affichent pour but principal la lutte « contre la désinformation » organisée à propos de l’actualité proche orientale. Le site Re-info Israël avance plus à découvert admettant franchement « présenter le conflit du Proche-Orient dans une optique principalement israélienne ». Ces sites prennent régulièrement pour cible les médias français et particulièrement l’Agence France presse ironiquement rebaptisée « Agence France Palestine ». D’autres sites hébergés par Liberty-Web (hébergeur de l’ex-SOS Racailles) relayent de véritables appels à la violence raciste et islamophobe. « Organisée par l’hébergeur Liberty-Web, cette galaxie de sites racistes, arabophobes et islamophobes, réunissait des militants de l’extrême droite nationaliste européenne mais aussi des sionistes radicaux, comme Amisraelhai.org ou la pseudo-agence de presse aipj.net » résume Thierry Dupond pour Transferts (1).On rappellera à cet égard que le responsable du site amisraelhai.org, Alexandre Attali, a été condamné le 4 novembre 2003 à quatre mois de prison avec sursis et 13.000 euros de dommages et intérêts pour incitation à la haine raciale. Il avait publié une liste de noms de Juifs « traîtres » -c’est-à-dire refusant de s’aligner sur les positions radicales d’Ariel Sharon – assortie d’un appel à infliger aux personnes ainsi désignées des « coups de battes de base-ball »- et comble de l’ignominie chaque nom était suivi d’une étoile jaune . Il convient de rappeler que le site néofasciste amisraelhai.org figurait parmi les favoris du site du CRIF ! (2)

Est-ce un hasard si le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Roger Cukierman, avait déclaré, le 26 septembre 2001, au quotidien Ha’aretz : « Lorsque Sharon est venu en France, je lui ai dit qu’il doit absolument mettre en place un ministère de la Propagande, comme Goebbels ». Goebbels qui fonctionne en effet comme une référence car on se souvient que cette mouvance sioniste radicale réunie autour de la Ligue de défense juive (mouvement paramilitaire extrémiste développant un racisme antiarabe viscéral et à l’origine de nombreuses agressions commises surtout en région parisienne) a remis le « prix Goebbels de la désinformation » au journaliste Charles Enderlin au terme d’une odieuse parodie. Son crime ? Il avait filmé la mort en direct du petit Mohamed Al Durra, cet enfant palestinien abattu par l’armée israélienne alors que son père tentait vainement de le protéger ; un reportage choc qui avait bouleversé le monde lors de sa diffusion. Depuis lors, Mr Enderlin fait l’objet d’un véritable harcèlement assorti d’agressions et de menaces de morts contre lui et sa famille.

Il serait trop long de faire l’analyse de ces sites, aussi nous arrêterons nous sur le cas atypique de Proche-Orient.info . A première vue, ce site semble afficher des opinions modérées. Mais un examen plus attentif oppose un démenti formel à cette première impression. L’enquête de la rédaction de Arrêt sur images (France 5) nous apprend que si le site d’Elisabeth Schemla adopte un ton en apparence beaucoup moins virulent que les sites sus mentionnés, la prétendue objectivité que ses auteurs affectent ne résiste pas un examen approfondi. Pour l’analyste d’Arrêt sur images, les articles publiés procèdent d’un choix « astucieux et partial » ainsi nous dit on, on pourra rechercher en vain toute allusion à des « exactions contre des Palestiniens ou des Arabes par le Betar ou la LDJ ».

Proche-Orient info : Le courage de haïr

Le site Proche Orient info affiche avec une tranquille assurance ses sympathies islamophobes. Lorsque E. Schemla loue avec force superlatifs le pamphlet islamophobe d’Oriana Fallaci « la rage et l’orgueil » elle se garde bien d’en citer certains extraits. « Il paraît inutile de rapporter une fois encore ses propos » explique t-elle. Inutile ou plutôt… embarrassant, car en dépit de son indéniable aisance rhétorique, il serait plutôt malaisé à la journaliste de trouver quelque formule élégante pour décrire de belle façon ce ramassis d’injures raciales d’une violence proprement stupéfiante. Qu’on en juge, on peut en effet lire sous la plume de Mme Fallaci que les Musulmans sont « des millions de fanatiques, impliqués dans « une guerre de religion qui vise à la conquête de nos âmes, qui si nous restons inertes, vaincra », des « fils d’Allah qui au lieu de contribuer au progrès de l’humanité passent leur temps avec le derrière en l’air, à prier cinq fois par jour ! » (…) évoquant « ces palais de Gênes qui sont réquisitionnés par les fils d’Allah, souillés, décrépis, meurent comme des belles femmes violées par une horde de sangliers », et dans un dernier sursaut de haine « il y a quelque chose, dans les hommes arabes, qui dégoûte les femmes de bon goût », écrit O.Fallaci.

L’éditorialiste du site Proche-Orient info qui donc se garde bien de rapporter ces propos n’a pas de mots assez forts pour faire l’éloge de ce brûlot raciste. Comme en écho aux propos de Robert Misrahi pour Charlie Hebdo qui louait le «  courage intellectuel  » d’Oriana Fallaci, Elizabeth Schemla voit dans ce déluge de propos haineux « un journalisme trempé dans le plus viril courage » (sic), s’enthousiasme pour un ouvrage « porté par une curiosité ardente ». O. Fallaci exprimant selon E. Schemla un « insoutenable hurlement contre les perversions de la décadence. » Ainsi donc, le fait de considérer que les Musulmans « se multiplient comme des rats » serait faire montre d’une particulière bravoure s’inscrivant dans une lutte contre la «  décadence  » ! Toute honte bue, E. Schemla flatte dans ce ramassis d’obscénités et d’injures raciales d’une violence stupéfiante, l’ « énorme talent » de l’écrivaine.

Ses écrits sont sa seule arme, rappelle E. Schemla mais les mots tuent serait-on tenté de rappeler ; ce sont les mêmes insanités aux relents nauséabonds qui ont armé la main d’Ygal Amir, l’extrémiste juif meurtrier de Itzhak Rabin, tué car il s’était rendu coupable d’avoir pactisé avec l’ennemi irréductible, l’Arabe. A travers le flot d’invectives de l’écrivaine, c’est un tableau apocalyptique qui se dessine où l’Arabe- ou le Musulman, les deux étant souvent confondus en une seul entité hostile- apparaît comme l’Autre irréductible, l’ennemi à abattre.

Elisabeth Schemla fustige les détracteurs d’Oriana Fallaci, tous ceux qui ont eu l’impudence de critiquer par trop vivement l’écrivaine et regrette qu’ils se soient fondés pour émettre leur jugement sur la forme du propos tenu au détriment d’une analyse de fond. Cela est faux. Car si le verbe de l’écrivaine est ordurier, il choque cependant moins que les incitations à la haine qui parsèment l’ouvrage ; car comment interpréter autrement cet affligeant appel à guerroyer contre « les fils d’Allah », le bestiaire qui déshumanise, le flot d’injures raciales qui donne la nausée ? L’incitation à la haine est contenue dans chaque ligne et cela est certes plus choquant que la vulgarité de son auteur.

Emportée par sa haine, Oriana Fallaci déverse sa bile de façon indistincte contre les immigrés, les Arabes, les Musulmans, les Turcs, les Africains etc. L’écrivaine ne s’embarrasse aucunement de précautions de langage qui tendraient à assurer le lecteur que son propos vise les « extrémistes » et non le peuple dans son entièreté.

Il n’y a donc point de distinction qui tienne, et Madame Schemla en fait l’aveu terrible avec une tranquille assurance « les immigrés, qu’ils soient Arabes, Africains ou Turcs, sunnites, chiites, laïques, agnostiques ou athées » constitueraient « des pièces avancées d’un dispositif qui sera activé, un jour » afin de « convertir à terme toutes les sociétés à l’islam ».

Tout est dit, l’amalgame doit être la règle, il serait vain de prétendre opposer « modérés » et « extrémistes », chaque Arabe, Musulman ou athée dès lors qu’il est originaire de l’hémisphère Sud est un Ben Laden en puissance.

En cautionnant le délire fantasmatique d’une déferlante arabo-musulmane en terre occidentale, E. Schemla légitime le fantasme de submersion, argument typique de la rhétorique d’extrême droite. Ici, la logique islamophobe apparaît clairement dans toute sa dimension essentialiste, il ne s’agit point d’une querelle d’idées, de valeurs ou d’opinions mais une haine portant sur la race, l’ethnie.

Le racisme dans toute son abjection s’exprime au grand jour, sans pudeur, balayant l’option culturaliste qui servait alors d’alibi. Ainsi donc, la critique de l’islamisme se confond avec celle de l’islam, le Musulman rejoint l’Arabe, le Turc, l’Africain, confinés dans la même Inhumanité. L’alibi religieux vole en éclat, révélant sous le frêle habillage culturaliste un racisme viscéral qui apparaît dans sa plus tragique banalité.

Enfonçant le clou, E. Schemla ajoute qu’une « distinction entre les modérés et les extrémistes, est déjà le signe du « renoncement » : ainsi donc, on désigne dans ces peuples du Sud des millions de criminels en puissance, autant de cibles nécessaires. De sorte que toute analyse un tant soi plus distanciée ne donnant pas prise à la haine devient « dérobade devant l’affrontement nécessaire » et signe d’un manque de « courage » !

Terrifiant retournement des valeurs où la haine se mue en courage, la retenue devient renoncement, le pacifisme capitulation. Lamentable éloge de la force brute.

En cautionnant un tel brûlot raciste, Elisabeth Schemla ressuscite, sans sophistication aucune, la théorie du choc des civilisations opposant dans un manichéisme consternant le progressisme inhérent à l’Etre occidental à la lie de l’humanité, ces gens du Sud dont la barbarie est consubstantielle à la nature propre. En comparaison, le propos de Mr Bush opposant Bien et Mal et qui avait consterné nombre d’analystes par son simplisme paraît singulièrement sophistiqué.

Les envolées lyriques de Madame Schemla prêteraient à sourire si cela ne servait pas à entourer d’un halo brumeux une entreprise de haine habillée des vertus de la libre critique.

George Bush, cet incompris

« La France n’a ni écouté ni compris le discours de Bush » déplore Elisabeth Schemla dans son éditorial en date du 1er juillet 2002.

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On se souvient du discours de Monsieur Bush sur le Moyen-orient exprimé après les tragiques évènements du 11 septembre, un propos teinté de religiosité et empreint d’un manichéisme édifiant opposant le Camp du Bien (représenté naturellement par les Etats-Unis et leurs alliés) face au Mal absolu. Ariel Sharon avait été qualifié d’ « homme de paix » (sic) au plus fort des tueries perpétrées par l’armée israélienne dans les localités palestiniennes, un déferlement de violence qui avait atteint son apogée à Jénine. En effet, ayant assimilé sans nuance la répression de la résistance palestinienne à la lutte nécessaire contre le terrorisme international, Mr Bush avait accordé un véritable blanc-seing à Mr Sharon. Les autorités françaises ainsi que nombre d’observateurs européens avaient déploré un discours aussi peu nuancé que dangereux considérant que toutes les violences, qu’elles soient le fait de la partie israélienne ou causées par les Palestiniens devaient faire l’objet d’une égale condamnation.

Une telle position modérée paraît intolérable à Madame Schemla pour qui la seule allusion aux souffrances palestiniennes est le reflet de « l’aveugle passion française pour les Palestiniens » et de « l’indéracinable antiaméricanisme hexagonal ! » Selon l’ONU, 497 palestiniens ont été tués entre le 1er mars et le 7 mai 2002 durant les expéditions punitives ayant suivi l’invasion de villes et de localités palestiniennes par l’armée israélienne. Mais de cela, Mme Schemla ne s’émeut guère, la moindre des compassions exprimée à l’endroit de ces malheureux étant assimilée à une forme d’aveuglement.

Et de s’extasier sur le bilan de la guerre américaine contre le terrorisme qui aurait abouti à la « liquidation des Talibans ». On ne sait s’il s’agit de désinformation ou d’ignorance, mais il conviendrait à Mme Schemla de se renseigner plus avant avant de proférer de telles inanités : en effet, les Afghans, à commencer par les femmes sont bien loin de partager cet enthousiasme, leur pays étant plongé dans une situation chaotique : une journaliste ayant enquêté sur place écrit ainsi : « On peut gagner une guerre et perdre la paix : la situation en Afghanistan en est la preuve. A peine plus d’un an après l’intervention américaine, la majeure partie du pays est sous le joug de potentats locaux qui sont puissamment armés et font régner la terreur. Malgré quelques mesures de façade en faveur des femmes, concédées pour contenter les Occidentaux, les gardiens de l’ordre moral occupent à nouveau le haut du pavé (…) Nombre de ces seigneurs militaires ont renforcé leur position, au cours des derniers mois, grâce à l’argent et aux armes en provenance des Etats-Unis, qu’ils avaient soutenus dans leur « guerre antiterroriste. » (3) L’organisation non gouvernementale Human Rights Watch résume ainsi la situation qui prévaut : « La sécurité a été abandonnée à ceux qui la menacent le plus » (4)

Mais si Mr Bush fait si peu de cas des souffrances palestiniennes, c’est qu’il « offre aussi aux Palestiniens une opportunité historique de se débarrasser d’un maximalisme destructeur » assène E. Schemla. De quel « maximalisme » est-il donc question ? On le sait, lorsque le peuple palestinien a porté au pouvoir Yasser Arafat, c’est avec l’immense espoir né du processus d’ Oslo : et pourtant, ce processus de paix signifiait un tournant spectaculaire dans la lutte indépendantiste palestinienne ; les Palestiniens ont en effet fait le sacrifice ultime d’abandonner près de 80% de la Palestine mandataire, un renoncement extrême consenti aux seules fins d’obtenir enfin la paix. Les Palestiniens n’ont rien à offrir qu’ils n’ont déjà concédé (par contre les dizaines de résolutions votées par l’ONU contre l’Etat hébreu demeurent à ce jour lettre morte).

Cet extraordinaire compromis, historique par son ampleur, seul un grand peuple pouvait y consentir. Il est l’aboutissement d’une réflexion douloureuse née de décennies d’oppression et de dépossession d’un peuple à bout de souffrances ; cet incroyable renoncement, fait unique dans l’histoire moderne, était le maximum que les Palestiniens pouvaient accorder sans nuire à la possibilité de l’établissement d’un Etat palestinien viable tant sur le plan politique qu’économique. Et pourtant, le processus de paix n’a pas satisfait les espoirs qu’il a fait naître, loin s’en faut, un seul chiffre en atteste : la colonisation qui n’a jamais cessé a même connu une progression spectaculaire au point de doubler en quelques années ! De pourparlers en négociations, la partie israélienne a dénoncé presque tous ses engagements de retraits territoriaux, droite et gauche confondues.

A l’aune de cette réalité historique, le terme de « maximalisme » servant à décrire la position palestinienne éclate d’une particulière indécence. Il témoigne à lui seule de l’arrogance des puissants allié au mépris absolu des vies palestiniennes ; incroyable arrogance des dominants qui s’exprime par la voix d’E. Schemla, pour qui le droit à la force prime sur la force du droit.

Traîtres juifs et soutien à Sharon

C’est dans une interview accordée au site Proche Orient Info que le journaliste Alexandre Adler avait tenu des propos scandaleux où il qualifiait de « traîtres juifs » des personnalités juives s’opposant à la politique du gouvernement Sharon en Palestine (4) Des propos complaisamment recueillis par Elisabeth Schemla.

La journaliste s’emploie ainsi à réécrire l’histoire du point de vue des partisans de Sharon.

Si dans son récit de la visite de Mr Sharon -alors chef de l’opposition – sur l’Esplanade des Mosquées, la journaliste concède qu’il y a bien eu provocation du politicien, c’est pour ajouter aussitôt, que cette visite « a servi (aux Palestiniens) de prétexte pour déclencher une guerre qu’ils avaient de leur côté largement préparée ». « Ils en avaient même fait une répétition générale en mai 2000 », ajoute t-elle odieusement.

Pour mémoire, on se souvient que l’armée israélienne avait ouvert le feu sur des manifestants désarmés, décimant ou blessant des dizaines de civils. Pour prendre la pleine mesure de ce qui signifia pour la rue palestinienne la venue de Mr Sharon, il convient de se remémorer la carrière du Général Bulldozer (tel qu’il fut appelé, y compris par ses hommes), le parcours de l’homme qui de Quibié à Jénine en passant par Sabra et Chatila est jalonné de massacres. Ainsi, cette visite sur l’Esplanade des Mosquées a été le déclencheur d’une vaste révolte populaire réprimée dans le sang ; en assimilant le désespoir d’un peuple exsangue à une comédie, en faisant si peu cas des civils tombés lors de ce tragique évènement, Mme Schemla signifie son absolu mépris des vies palestiniennes.

La journaliste qui se défend de toute « diabolisation » de l’homme ne verse certes pas dans ce travers, exprimant au contraire à l’endroit de Mr Sharon une franche admiration, se contentant de diaboliser le peuple palestinien et son leader, Yasser Arafat au sujet duquel la journaliste n’a pas de mots assez durs pour dire son mépris. .En revanche, elle recourt abondamment à des expressions euphémistiques s’agissant de désigner les tueries orchestrées par le premier ministre israélien lesquelles sont simplement qualifiées de « politique de fermeté » ! Répression ? Terreur ? Il n’est rien de cela pour Madame Schemla qui s’enthousiasme pour la « détermination sans faille » de Mr Sharon dans la défense des intérêts d’Israël. Madame Schemla légitime enfin les tentations expansionnistes du premier ministre lequel avait tenu cette affirmation lourde de menaces « Notre guerre d’indépendance n’est pas terminée », ce qui consistait ni plus ni moins à afficher ouvertement sa volonté d’intensifier le processus de colonisation pour l’établissement du Grand Israël.

Et lorsque la journaliste parle de résistance, ce n’est point pour désigner le soulèvement palestinien mais la capacité de résistance peu banale de… Mr Sharon aux assauts de la presse ! Dans une envolée lyrique qui laisse pantois, E. Schemla vante les qualités innombrables de Mr Sharon qui lui vaudraient « l’estime qu’Israël porte depuis les premières guerres bibliques à ses grands généraux. » ! Ni plus ni moins. L’intransigeance de Mr Sharon est assimilée à un refus de « graves concessions », la partie palestinienne étant naturellement seule responsable de l’impasse qui prévaut. Ainsi donc, le processus de paix constitue pour Madame Schemla une forme de « capitulation ».

Et la journaliste de déplorer que Sharon ait perdu « la bataille de la communication ».

Aussi entreprend elle de pourvoir à ce manquement en relayant une vaste entreprise de propagande au service du criminel de guerre.

Notes :

1) Transfert.net, 30 septembre 2003

2) « Le site du CRIF de Marseille (crif-marseilleprovence.com) proposait encore, en février, un lien vers amisraelhai.org, présenté comme un « site de lutte contre la propagande anti-israélienne » écrivait Xavier Ternisien dans Le Monde le 22 août 2002

3) « Toujours talibans, mais avec le sourire », article de Judith Huber Le Monde diplomatique, Mars 2003
4) Human Rights Watch, « All our hopes are crushed : Violence and repression in Western Afghanistan », octobre 2002.

5) Proche-Orient.info, 13 octobre 2003

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