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Présidentielle : Marine Le Pen, grande gagnante du premier tour ?

Première surprise de taille qui émaille ce premier round de la présidentielle, certains résultats, et pas des moindres, ont fait mentir les fameuses prédictions sondagières, toujours aussi invérifiables, qui lisaient dans leur boule de cristal une abstention record, et décelaient en Jean-Luc Mélenchon le troisième homme à l’ascension fulgurante, semant derrière lui Marine Le Pen.

Loin d’avoir boudé les bureaux de vote, les 44,5 millions de Français appelés aux urnes ont massivement accompli leur devoir électoral en ce dimanche 22 avril, avec un taux de participation atteignant plus de 80%, qui  frise les 83% enregistrés en 2007, année d’une mobilisation record, restée dans les annales.

Deuxième énorme surprise de la soirée, à l'effet coup de tonnerre,Marine Le Pen parachève haut la main sa révolution « Bleu Marine », en se hissant sur la troisième marche du podium, légitimée par le score historique de 18,5% des suffrages, et dame le pion à Jean-Luc Mélenchon, lequel ne rassemble au final que 11,70% des voix. La révolte sociale s'est trompée de colère en choisissant le nationalisme revanchard.

Maigre consolation, la leader du FN ne renouvelle certes pas l’incroyable exploit de son père en 2002, qui n’a dû sa présence au second tour, face à Jacques Chirac, qu’à une désaffection des urnes sans précédent. Cela étant, sa percée phénoménale qui redessine de fait le paysage politique national pour les années à venir, jette un froid à la perspective de sa traduction en termes de report de voix, et du choix tactique qu’elle va impliquer pour le second tour, notamment pour Nicolas Sarkozy et l’UMP.

Le candidat à sa réélection et son clan qui se reprennent d’ailleurs à y croire, en osant une addition qui aurait été impensable il y a peu encore : cumuler les voix de la droite et de l’extrême droite comme si cela allait de soi, le FN devenant comme par enchantement le parti providentiel, allié naturel de l’UMP…

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Vainqueur de la soirée sur le papier, François Hollande caracole en tête, avec 28,63% des voix, son appel au vote utile ayant été manifestement entendu, tandis que son rival attitré Nicolas Sarkozy ne récolte que 27,08% des suffrages. Comme il est d’usage, chacun n’aura de cesse de clamer que la victoire est à portée de main, le premier évoquant le cuisant camouflet infligé à Sarkozy, tandis que le second minimisera sa seconde place pour galvaniser ses troupes, et proposer  trois débats avant le second tour. Une exigence à laquelle son adversaire refuse de se plier.  

François Bayrou, quant à lui, finit bon cinquième, en n’étant gratifié que de 9,11% des voix, soit une véritable dégringolade qui sanctionne durement une campagne très prometteuse, qui lui avait fait tutoyer des cimes inatteignables.

Alors à qui profite réellement ce premier tour ? A la révélation de la soirée, Marine Le Pen, dont le nouveau poids électoral lui confère la légitimité et la respectabilité auxquelles elle aspirait  pour mettre en œuvre un nationalisme farouche, avec lequel la France devra bel et bien compter dorénavant. Rançon du succès, gageons que d'ici le 6 mai, le FN pourra se targuer d'être le parti le plus courtisé, voire dragué,  par l'UMP…

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