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La première boxeuse d’Arabie saoudite a ouvert une salle de sport à Jeddah

Dans la salle de sport qu’elle a ouverte à Jeddah, sur les rives de la mer rouge, Hala al-Hamrani, la première boxeuse du royaume saoudien, tape sur son punching-ball avec une ardeur intacte, chacun de ses crochets du droit envoyant valser l’archaïsme du wahhabisme mais aussi les stéréotypes négatifs d’où qu’ils viennent, qui tendent à déshumaniser ses concitoyennes.
Cette athlète chevronnée, ayant l’âme d’une guerrière des rings, n’a jamais raccroché ses gants depuis l’âge de 12 ans, quand elle s’est découvert une vraie passion pour les arts martiaux en général, et la boxe thaï en particulier, que les tabous pesants et les obstacles indépassables n’ont jamais émoussée à l’épreuve du temps.

La jeune adolescente d’hier qui était fascinée par le Ju-jitsu, l’art de la souplesse typiquement japonais, rêvant de tatamis et de samouraïs au point de décrocher une ceinture noire de la discipline, s’essaya aussi avec talent au kick-boxing et au karaté, avant de trouver son sport de prédilection et d’en maîtriser la technique, au terme de 10 années de formation intensive à San Diego, aux Etats-Unis.
Née à Jeddah où elle a fait son grand retour, auréolée de son diplôme en relations internationales et de sa certification d’entraîneur de boxe, Hala al-Hamrani, devenue épouse et mère, aspirait à transmettre sa passion des sports de combat aux femmes saoudiennes, ainsi que les nobles valeurs qui en découlent.
«  Les arts martiaux ont des effets extrêmement bénéfiques. Ils aident à prendre confiance en soi, à apprendre le dépassement de soi, à respecter l’autre, ils entretiennent la forme, préservent la santé, et font le bonheur de ceux qui les pratiquent », assure-t-elle avec un enthousiasme renouvelé.
« Si les autorités consentent à m’accorder des licences pour ouvrir d’autres salles sur l’ensemble du territoire national, je pourrai élargir mes activités et rendre l’activité physique et le sport vraiment accessibles aux femmes », a-t-elle précisé, tout en battant en brèche la rumeur insidieuse selon laquelle son engouement pour les arts martiaux ne serait pas né spontanément, mais aurait été suscité par une atteinte à son intégrité physique.
« C’est faux ! », se défend Hala al-Hamrani, avec la fougue qui la caractérise.  « J’ai appris la boxe thaï, parce que j’aimais vraiment cette discipline et non pas parce que j’ai été agressée physiquement. Elle ne diffère pas des autres sports que j’ai aussi pratiqués, tels que la gymnastique, le basket-bell, ou le baseball et l’aviron », clame-t-elle haut et fort, résolue à opposer une farouche résistance à la calomnie et à mettre au tapis ceux qui la propagent sur son compte.
« Les valeurs prônées par la boxe et les qualités mentales qu’elle permet de développer sont essentielles aujourd’hui dans notre société patriarcale », insiste l’heureuse responsable de la salle de sport de Jeddah, faite par et pour les femmes, qui se réjouit de voir ses efforts récompensés, lentement mais sûrement.

 

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2 commentaires

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    • Bonjour monsieur,
      J’ignore tout d’abord si vous avez lu l’article en sa totalité. Cependant, si c’est le cas alors je tiens à vous informer qu’ il y est clairement précisé que la jeune femme a suivi une formation aux États Unis. Je suppose qu’on peut aisément en déduire que son retour en Arabie Saoudite ainsi que les répercussions qui lui sont liées n’est autre que le reflet de son choix. En guise de conclusion, on peut donc affirmer que cette femme est parfaitement libre. De même, l’oppression de la part du gouvernement que votre message semble connoter est inexistant puisque ce sont eux même qui lui ont permis sa sortie aux États Unis.
      Bien cordialement,
      Une jeune de 16 ans.

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